Trois journalistes d`un quotidien pro-Gbagbo en garde à vue (avocat)
ABIDJAN – Trois journalistes de Notre voie, quotidien du parti de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ont été entendus jeudi par la police à Abidjan et sont en « garde à vue », notamment pour « offense au chef de l`Etat » dans un article, a annoncé leur avocat.
César Etou, directeur de publication, Boga Sivori, chef du service politique, et Didier Dépry, secrétaire général de la rédaction, « ont été convoqués ce (jeudi) matin pour être entendus à la police criminelle et sont gardés à vue », a expliqué à l`AFP Me Serge Essouo.
« César Etou et Boga Sivori ont été entendus pour offense au chef de l`Etat » Alassane Ouattara, a expliqué à l`AFP le procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi.
Dans l`article en cause, publié lundi, le journal affirmait que, « pendant
que les Ivoiriens meurent de faim et de maladies, Ouattara s`offre 40 Mercedes à 1,04 milliard de FCFA » (1,6 million d`euros). Selon le journal, les véhicules sont destinés aux membres du gouvernement.
Il est reproché à Didier Dépry d`avoir évoqué une prochaine dévaluation du franc CFA dans l`édition de ce jeudi, malgré les démentis des banques centrales d`Afrique de l`Ouest et Centrale. « Le franc CFA sera bel et bien dévalué. Voici les preuves », titrait en Une le quotidien.
« Notre code punit tous ceux qui font répandre de fausses informations de nature à faire perdre confiance en la monnaie en cours », a justifié le procureur.
La presse pro-Gbagbo est « dans le collimateur du pouvoir », accusait mercredi Reporters sans frontières (RSF), dénonçant de « sérieuses violations » de la liberté de la presse.
Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir en avril après une crise née des manigances de l’Onu et de la france, qui a fait quelque 3.000 morts.
Avec AFP