Que veulent les Américains pour les fêtes ? Apparement, ils aimeraient ni plus ni moins que le père Noël renouvelle entièrement la classe politique, président y compris. Dans un nouveau sondage Gallup publié par USA Today, à onze mois de l’élection présidentielle, moins de la moitié des personnes interrogées (48%) estiment ainsi que les candidats qui se présentent en 2012, tant chez les démocrates que chez les républicains, feraient «un bon président». En clair, ils ne veulent plus vraiment de Barack Obama, mais ne veulent pas non plus des républicains qui vont commencer dès le 3 janvier, dans l’Iowa, à batailler pour la primaire…
Le sondage montre surtout un pays qui ne croit plus du tout en ses politiciens et qui est très inquiet concernant son avenir. Les Américains ne supportent plus les batailles partisanes qui polluent Washington depuis plus d’un an et la victoire des Tea Parties aux midterms de 2010. Plus de 85% des sondés disent«désapprouver» la façon dont les élus du Congrès font leur travail, et s’estiment fatigués de l’interminable bataille sur le budget.
«Une certaine lassitude a gagné les gens, car ils voient les difficultés économiques s’accumuler et ils estiment que personne n’essaie vraiment d’y remédier», assure Marion Just, professeure de sciences politiques au Wellesley College, dans le Massachusetts. L’enquête montre aussi que, pour l’instant, les prochaines élections semblent plus être un référendum sur le premier mandat d’Obama, plutôt qu’un véritable choix entre deux candidats et deux programmes. La majorité des partisans de Mitt Romney et de Newt Gingrich, les deux républicains en tête des sondages en ce moment, expliquent ainsi que leur vote sera surtout une façon de barrer la route à l’actuel président. Une façon de signaler que de nombreux conservateurs espèrent peut-être dans les semaines qui viennent voir un nouveau candidat républicain s’inviter dans la course à la Maison Blanche, face à un éventail de postulants qui n’a pas l’air de satisfaire grand monde.
Obama, lui, peut se consoler avec le fait que, malgré ses mauvaises nouvelles, sa cote de popularité s’est améliorée. En décembre, 49% des Américains ont une opinion favorable de leur président, contre 47% en novembre.
Par FABRICE ROUSSELOT De notre correspondant de Libération à New York