À quelques jours de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges retenues contre l’ex-président Laurent Gbagbo à la Cour pénale international de la Haye, aux Pays-Bas, la pression monte sur les pro-Gbagbo en exil. Moise Lida Kouassi, l’ancien ministre ivoirien de la Défense a été arrêté à Lomé au Togo. Konaté Navigué, le président de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI), a quant à lui été brièvement interpellé à Accra, au Ghana.
Mauvaise journée pour les exilés pro-Gbagbo. Moise Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense et baron du Front populaire ivoirien (FPI), l’ex-parti au pouvoir a été arrêté mercredi 6 juin à 7 heures 45 à son domicile du quartier de Djidjolé, à Lomé au Togo. Selon plusieurs sources jointes dans la capitale togolaise, l’arrestation de l’ex-dignitaire du pouvoir de Laurent Gbagbo s’est faite dans des conditions spectaculaires. Une vingtaine de motards et plusieurs véhicules d’intervention de la gendarmerie ont pris d’assaut la modeste résidence de l’ancien ministre, où une perquisition a été opérée.
Des ordinateurs, téléphones portables et autres appareils électroniques ont été emportés et le locataire des lieux a été mené dans les services de renseignements de la gendarmerie togolaise. Cette interpellation intervient au moment où se tient à Lomé, un sommet de chefs d’État de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), auquel participe Alassane Ouattara.
Prise de parole publique
« Notre camarade a été arrêté ce matin à son domicile. On n’en sait pas les raisons. Son avocat n’a toujours pas eu accès à lui. Nous attendons de voir la suite des évènements », a confié par téléphone à Jeune Afrique un ancien baron du régime de Laurent Gbagbo, exilé au Togo. Pour le moment, aucune communication officielle n’a été faite par les autorités. Mais des sources bien introduites révèlent que Lida Kouassi, de par son statut, n’était pas autorisé à parler de politique ivoirienne sur le territoire togolais. Or il a récemment fait une sortie dans la presse locale pour dénoncer l’emprisonnement de Laurent Gbagbo, tout en faisant le procès de son successeur Ouattara.
Mandats d’arrêt
D’autres informations – non encore confirmées – font état de la présence du directeur de la Direction de la sécurité du territoire (DST ivoirienne) lors de l’interpellation de Kouassi. Depuis le mois d’août 2011, la justice ivoirienne avait émis plusieurs mandats d’arrestation, non exécutés jusqu’à présent, contre les ex-barons du régime en exil.
Plus chanceux au Ghana, Konaté Navigué, le président en exil de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) s’est fait coincer en pleine circulation dans le secteur de Tesano, à Accra, par les douanes pour un contrôle de routine sur son véhicule immatriculé en Côte d’ivoire. Il sera relâché quelques heures plus tard et a pu regagner son domicile.
Avec Jeuneafrique.com