Le président haïtien, Joseph Michel Martelly, a finalement mis un terme à l’épuisant débat sur la promulgation ou non des amendements de la constitution haïtienne. La publication du texte dans le journal officiel au cours des prochains jours permettra aux Haïtiens de la diaspora, qui avaient un passeport étranger, de retrouver leur nationalité d’origine.
Il s’agit d’une victoire importante pour les Haïtiens vivant à l’étranger qui n’ont pas arrêté de se battre contre une exclusion qualifiée de fondamentalement injuste envers une catégorie de citoyens qui assurent en grande partie la survie de l’économie du pays.
Le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, a rappelé hier lors d’une cérémonie au palais national «que l’amendement permet de réparer une grande injustice à l’encontre des 4 millions d’Haïtiens vivant à l’étranger. Il est temps de leur donner le respect qu’ils méritent, pour qui ils ne soient plus des Haïtiens de deuxième catégorie. Il n’existe qu’un seul pays d’Haïti et un seul peuple haïtien».
La communauté haïtienne de Montréal, qui est une des plus actives de la diaspora, avait réussi à forcer l’administration de René Préval à créer la commission sur l’amendement de la constitution. C’est d’ailleurs un membre de la communauté, le professeur Claude Moïse, qui a coordonné tout le processus jusqu’au vote des amendements par la législature précédente.
La diaspora haïtiennedevra encore engager de nouvelles batailles, comme celle devant lui permettre de briguer un mandat en plus du simple pouvoir de voter. Car les nouveaux prescrits constitutionnels, qui accordent le droit de vote aux Haïtiens détenteurs d’une nationalité étrangère, leur interdisent toujours d’être candidats aux législatives ou aux présidentielles.
Au-delà de leur statut de «vache à lait» fournissant plus de deux milliards de dollars au pays par année, les Haïtiens de l’étranger représentent également un véritable réservoir de compétences dont Haïti ne pouvait se permettre le luxe de garder plus longtemps à distance.