(Xinhua) — La ville de Gaoua, située à 270 km au sud-ouest de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, est en ébullition depuis jeudi, avec la mort de trois personnes dans un conflit communautaire dû à un meurtre dimanche dernier.
Après le meurtre d’un garçon de 12 ans, les autochtones se sont livrés à la chasse aux populations allogènes, notamment les peuls accusés d’être à l’origine de ce meurtre. La communauté peulh avait déjà eu maille à partir avec les Lobi pour une affaire de terre.
Toute la journée du mardi 14 août, la ville était une ville morte, car l’administration publique, les commerces et les banques et restaurants étaient pratiquement tous fermés ainsi le marché de Gaoua et toute la population de la ville était terrée chez elle.
Avant l’arrivée du renfort des forces de sécurité de Bobo- Dioulasso, les représailles des populations de Tonkar conduisent à trois autres meurtres, à savoir un lobi, un peulh et un mossi. Des enlèvements sont aussi signalés.
Le 16 août, la communauté moaga qui organise une marche de protestation sur le gouvernorat en demandant une protection et une sécurité pour leur communauté. Cette communauté va s’en prendre au gouvernorat en jetant des cailloux sur les bâtiments qui brisèrent les vitres et autres matériels.
Les populations allogènes accusées d’être responsables du meurtre du garôn ont été contraintes conduites sous escorte de la gendarmerie à Bobo-Dioulasso, deuxième ville située à 250 km de Gaoua. On enregistre plus de 140 personnes déplacées dans cette ville.
Si le calme semble être revenu dans la ville de Gaoua, les observateurs indiquent que la tension y est toujours perceptible.
En 2009, un conflit entre les communautés Lobi (autochtones) et les peuls (allogènes) avait fait une centaine de morts, des centaines de blessés et des dégâts importants.