Le président de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation (Cdvr) a accordé le mercredi 29 août 2012 un entretien à l’Agence France presse (Afp). Au cours de cette entrevue, Charles Konan Banny a exprimé ses inquiétudes vis-à-vis de l’escalade de la violence en Côte d’Ivoire marquée par les attaques contre les positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). «La Nation ivoirienne est en danger», prévient-il. Avant d’appeler le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à prendre des initiatives. Ajoutant que le danger qui guète la Côte d’Ivoire a pour nom la ‘‘déstructuration ’’causée par la haine, les violences et l’intolérance. «Il n`est pas trop tard. Nous trébuchons, nous n`avons pas encore chuté », a-t-il signalé. Afin d’éviter la chute de la Côte d’Ivoire, le président de la Cdvr a invité les Ivoiriens à jouer la carte du dialogue qui est d’abord, selon lui, l’affaire du président de la République le «vrai patron». Aussi, a-t-il exhorté les responsables du Front populaire ivoirien (Fpi) à rejoindre la table de la négociation en ‘‘toute honnêteté, liberté et sincérité. Il faut que la main tendue soit acceptée’’. En vue d’une décrispation de la tension, l’ex-Premier ministre envisage même d’échanger « directement ou indirectement » avec l’ancien président Laurent Gbagbo ». Le leader du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) Charles Blé Goudé avait sollicité une rencontre avec le premier responsable de la Cdvr en Afrique du Sud. « Il recevra la réponse », a indiqué Charles Konan Banny. Rappelant que le chef des jeunes patriotes est poursuivi par la justice ivoirienne qui a émis un mandat d’arrêt contre lui. Donc, « on n`est pas là pour absoudre a priori ». Pour finir, l’ex-gouverneur de Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a rassuré les Ivoiriens sur sa volonté de les réconcilier. Toutefois il a appelé l’Etat à ‘‘faire plus’’ en mettant des ressources financières à sa disposition. Toute chose qui lui permettra d’installer des commissions locales en novembre dans certaines villes. Il a souligné que cette phase sera suivie par des audiences aux ‘‘victimes’’ et aux ‘‘bourreaux’’ pour que les fautes soient reconnues, de même que le droit des victimes à une réparation. En tout état de cause, Charles Konan Banny estime que le pardon doit permettre de ‘‘donner un avenir à la nation ivoirienne’’.
TAB