Après la sortie surmédiatisée du «superflic», le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le 12 juin dernier, sur les antennes de la RTI, annonçant un coup d’Etat déjoué avec des preuves filmées à l’appui, beaucoup d’Ivoiriens avaient pris avec des pincettes les aveux qu’on dit avoir été «arrachés» au ministre Lida Kouassi et au Colonel Katé Gnatoa. Deux mois après la sortie télé du ministre de l’intérieur, consécutivement à l’extradition spectaculaire du ministre Lida Kouassi du Togo vers la Côte d’Ivoire, la vérité a fini par éclater au grand jour, et ce depuis la capitale ghanéenne. Où le cerveau de ce qui s’avère une grotesque arnaque (le fameux coup d’Etat déjoué) servie aux Ivoiriens, un certain Chicata ou Tsikata, a été mis aux arrêts il y a quelques jours par les agents du Bureau of national investigation (BNI), l’équivalent de la DST en Côte d’Ivoire. C’est la presse locale qui s’en fait l’écho. Notamment le journal «The Insight» qui en fait sa grande Une : «Arrested / Agent of Ivorian security in BNI hands» (Arrêté/ Un agent de la sûreté ivoirienne entre les mains du BNI).
Un agent de la sûreté ivoirienne arrêté au Ghana
Selon l’article, le dénommé Tsikata (Chicata), de nationalité ghanéenne, a avoué avoir travaillé pour les services de sécurité de Côte d’Ivoire. Après avoir été arrêté par le Bureau national des investigations (BNI). «Le Ghanéen répondant au nom de Tsikata a réussi à convaincre ses employeurs au sein des services de sécurité ivoiriens qu’il était un officier de l’armée ghanéenne à la retraite avec une très grande influence au Ghana. Il a également établi des contacts avec des partisans de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, qui sont actuellement en exil au Ghana. Avec ces contacts, M. Tsikata aurait séduit les services de sécurité ivoiriens avec des histoires inventées sur la participation du Ghana pour tenter de renverser le gouvernement ivoirien. Il aurait également fourni de fausses informations sur les opérations de sécurité en Côte d’Ivoire aux loyalistes de Gbagbo au Ghana. Certaines sources bien placées disent que le but des activités de M. Tsikata était de saper les très bonnes relations existant entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. Il travaillait avec les services ivoiriens dans un schéma de provoquer le rapatriement (l’extradition) des exilés ivoiriens. La BNI l’a remis entre les mains de la Justice», peut-on lire dans le journal The Insight du vendredi 31 août au dimanche 2 septembre 2012, numéro 1417. On comprend mieux toute la machination qui a suivi, et pourquoi au finish, le ministre Moïse Lida Kouassi n’est poursuivi que pour de prétendus «crimes économiques».
Frank Toti – Le Nouveau Courier