«Mme Gbagbo n’est pas à Ouagadougou (Burkina Faso). Elle est toujours à Odienné mais elle a été transférée vers un autre lieu de détention». Ces propos sont d’un des avocats de l’ex-Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo, que nous avons joint, samedi dernier. Relativement à la rumeur faisant état du transfèrement clandestin, le vendredi 25 août 2012, de Simone Gbagbo, à la Clinique du Cœur sise au quartier Ouaga 2000 (Burkina Faso). Une situation qu’a évoquée Alain Toussaint, ex-conseiller technique du président Laurent Gbagbo, dans un courrier daté du 30 août 2012, adressé à Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr).
«Ce que son avocat vous a dit est exact. Mme Gbagbo n’a jamais été transférée au Burkina Faso. Elle est toujours en Côte d’Ivoire», nous confie une source proche du ministère ivoirien de l’Intérieur. Avant d’ajouter que, depuis avril 2011, elle était gardée au secret à Odienné, nord-ouest de la Côte d’Ivoire, dans la résidence d’une personnalité de la ville. «Mais depuis quelque temps, avec les attaques et les menaces de déstabilisation du pouvoir, elle a été transférée dans une autre villa de la ville d’Odienné afin d’éviter toute surprise», soutient notre source.
Abondant dans le même sens, une autre source proche des Frci livre la vraie raison du transfèrement de Mme Gbagbo en ces termes : «Nos chefs disent que ceux qui attaquent le pays sont des pro-Gbagbo et ils veulent libérer Mme Gbagbo. C’est pourquoi on l’a déplacée ». En effet, selon une source militaire qui a gardé l’anonymat, il y a un peu moins d’une semaine, la Première dame devrait être transférée au camp génie de Séguéla tenu par les Frci(Forces pro-ouattara). A Séguéla, ses geôliers étaient même à la recherche d’une maison devant l’accueillir comme lieu de détention. Contre toute attente, ils ont changé d’avis et l’ont gardée à Odienné. Où elle est actuellement détenue dans une villa du quartier résidentiel.
Concernant son état de santé, Mme Simone Gbagbo souffre, au dire de sources concordantes, de l’arthrose appelée aussi arthropathie chronique dégénérative. C’est une maladie qui touche les articulations. Agée de 63 ans et détenue dans des conditions de supplice, l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, qui porte les séquelles d’un accident de la circulation dont elle a été victime au milieu des années 90, a besoin de soins appropriés afin que son état de santé ne se dégrade pas davantage.
Didier Depry – Notre Voie