Le face-à-face Jacques Anouma-Issa Hayatou aura bel et bien lieu en mars 2013. Les modifications apportées au code électoral de la Caf n’ont pas été suffisantes pour écarter l’Ivoirien Jacques Anouma, l’adversaire le plus redoutable du président sortant, Issa Hayatou. «Je suis visé mais je ne suis pas concerné» déclare l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football dont la candidature est perçue par l’entourage d’Issa Hayatou comme une défiance au système. «Nous demandons à Anouma d’entrer dans le système. Et le jour où Hayatou ne sera plus là, la présidence de la Caf va lui revenir.» Ces propos ont été tenus par Anjorin Moucharafou, le président de la Fédération béninoise de football, inconditionnel d’Issa Hayatou, à quelques jours de l’Assemblée générale extraordinaire de la Caf aux Seychelles. Pour Moucharafou, le système veut que tous les cadres africains compétents mettent en veilleuse leurs ambitions pour le football de leur continent et accompagnent Issa Hayatou dans son désir de mourir au pouvoir. La modification des conditions d’éligibilité adoptée le 3 septembre répond donc à cette logique. C’est cela qui révolte une partie des Fédérations africaines. Elles sont nombreuses à avoir certes voté le texte de modification, mais qui sont contre le fait qu’Issa Hayatou dirige encore la Caf pour les quatre années à venir, après 24 ans à la tête de cette institution. «Nous allons attaquer ce système qui ne prône que la candidature unique d’Issa Hayatou plutôt que de faire la promotion de l’alternance. Je n’ai rien contre la personne d’Hayatou mais, c’est le système anti-démocratique que nous allons combattre. Même s’il n’y a qu’une seule Fédération qui me soutient, nous allons nous faire entendre. Et je reste convaincu que les autres vont nous rejoindre», prévient Jacques Anouma qui entend mettre le rouleau compresseur en marche après le dernier match des Eléphants contre le Sénégal, en octobre prochain. Cependant, Jacques Anouma ne veut rien entreprendre sans le soutien de la Fif. «C’est vrai que n’importe quelle Fédération africaine peut parrainer ma candidature mais, je tiens à ce que ce soit la Fédération de mon pays qui le fasse. J’y tiens», précise en outre Jacques Anouma qui ne fait plus de mystère autour de sa candidature et surtout sa détermination à affronter Issa Hayatou dans les urnes. «Si nous faisons campagne véritablement, nous pouvons gagner. Le vote du président de la Caf ne se fait pas à main levée, il se fait à bulletin secret. Je suis un pur produit du vote à bulletin secret. En 2007, je n’étais pas le candidat de la Caf, cela ne m’a pas empêché d’être élu à la Fifa. Quatre ans après, c’était pareil. Qu’on laisse donc les urnes parler en mars 2013 et on verra», indique-t-il confiant.
COULIBALY Vamara – Soir Info