Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny), est excédé par les reproches que les Ivoiriens font à l’encontre de l’institution qu’il dirige dans sa mission de réconcilier le peuple ivoirien après la crise postélectorale. Il l’a clairement manifesté lors de la conférence que le Rotary Club d’Adjamé et le Rotary Abidjan Atlantis l’ont invité à animer. «La paix par le service. Comment faire du service, un moteur de la réconciliation ?» Était le thème soumis à l’analyse du président de la Cdvr. A la suite d’une question d’un membre du Rotary, un certain Sékongo, notamment sur l’absence d’actes forts de l’équipe de la Cdvr, le président Banny a élevé la voix : «Les Ivoiriens sont intellectuellement paresseux. Vous n’allez pas au fond des choses. Nos actions ne doivent pas se limiter aux actions d’éclat. Laissez-nous la maîtrise de notre calendrier dans le temps imparti» a-t-il dit. Pour lui, «les Ivoiriens aiment palabre». De son avis, la Cdvr est «une justice transitionnelle». Il a donc demandé aux Ivoiriens d’arrêter les reproches et d’aller à l’essentiel : «Les affres de la guerre n’ont pas suffi pour prendre conscience. Aujourd’hui, on a oublié les victimes. Qui en parle ? Soyons moins égoïstes. Notre pays est menacé, arrêtons nos petites guerres», a-t-il dit. Séance tenante, une cotisation de 1.025.000 Fcfa (un appui de 500 mille Fcfa de Soro Guillaume au Rotary, une cotisation de toute l’assistance de 325.000 Fcfa et une contribution de 200000 Fcfa du président de la Cdvr) a été levée pour les orphelins de Guiglo. L’ancien gouverneur du Rotary, président de la conférence, Yangni N’Da, a dit la reconnaissance des membres du Rotary au conférencier à qui ils ont offert de nombreux présents.
FRANÇOIS KONAN – Le Nouveau Réveil
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CDVR / Pré-concertations pour la relance du dialogue : Banny a fini de faire le diagnostic de la société ivoirienne
La phase 2 des pré-concertations du président de la CDVR (Commission dialogue vérité et réconciliation), s’est achevée le vendredi 21 septembre 2012. Après s’être concerté avec toutes les forces vives de la Nation, Charles Konan Banny et son équipe ont maintenant une nette idée des opinions et propositions des uns et des autres. S’il avait vivement souhaité la reprise du dialogue inter-ivoirien avec le regain de violence que l’on a connu dans le mois d’août, Charles Konan Banny se fera fort de faire part des préoccupations de toutes les classes sociales ivoiriennes au président Alassane Ouattara pour une sortie de crise honorable.
Car, la paix en Côte d’Ivoire dépend de la réalisation du programme du gouvernement ivoirien. Et Charles Konan Banny en a conscience. Avec la délégation de la Conférence épiscopale conduite par monseigneur Alexis Touably Youlo, évêque d’Agboville, le président de la CDVR et ses hôtes ont abordé sans faux-fuyant toutes les questions importantes et même les sujets à polémique. «Je crois que nous avons abordé les préoccupations de tous les Ivoiriens quant à la question des prisonniers politiques, les exilés, le désarmement, la sécurité. Et toutes ces questions qui nous occupent et nous préoccupent chaque jour. C’est de tout cela que nous avons débattu», a dit le prélat, Alexis Touably Youlo. Le président de la CDVR s’est aussi entretenu avec le patronat ivoirien et la Chambre de commerce et d’industrie ivoirienne. Jean Louis Billon s’est fait l’écho des patrons d’entreprises et des entreprises elles-mêmes. Charles Konan Banny a bouclé la boucle avec la chambre nationale d’Agriculture et la chambre des métiers. Qui ont exposé les problèmes qu’ils vivent au quotidien. «Nous avons parlé du foncier rural et du leadership au niveau des filières agricoles», a expliqué Gnamba Yao Guillaume, conseiller spécial du président de la Chambre d’Agriculture.
Et de poursuivre : «comme le monde agricole occupe 2/3 de la population, nous sommes prêts à accompagner la CDVR en jouant nous aussi notre partition dans la réconciliation et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire». Avec la chambre des métiers, la question du désarmement a été abordée ainsi que l’emploi des ex-combattants. Traoré Alpha, commissaire aux comptes du Bureau national de la chambre des métiers a invité les ex-combattants à abandonner les armes. «Notre contribution est d’apaiser les cœurs et de créer les emplois. Car, celui qui a un métier ne peut être tenté de prendre les armes», a réagi Traoré Alpha. Après cette double démarche consultative et participative qui revêt un caractère inclusif, force est désormais à la réconciliation qui reste un impératif.
A Dedi – L’Intelligent d’Abidjan