Les nouvelles en provenance de la Haye sont bonnes à en croire une source diplomatique à Paris. Elle révèle que des tractations sont en cours à la Haye pour la libération sous paiement d’une caution de Laurent Gbagbo. La raison, poursuit notre informateur est que certaines personnalités politiques de l’Occident sont gagnées par l’effroi et la frayeur. Elles craignent que Laurent Gbagbo, qui semble détenir des dossiers compromettants sur des chefs d’Etat et hautes personnalités du monde, comme l’aurait signifié implicitement à travers ses propos «J’irai jusqu’au bout», fasse des confidences le jour de sa comparution au procès de confirmation des charges contre lui. Le président Laurent Gbagbo est serein quant à l’issue du procès. Je tiens à vous porter l’information. Je suis un Diplomate résident à paris. Je me suis rendu au centre pénitentiaire de Scheveningen, le lieu de détention du prisonnier le plus populaire au monde, ou je l’ai rencontré et j’ai longuement échangé avec lui. Je vous livre en substance le contenu de notre entretien. Mais au préalable, il convient de préciser que j’insiste sur la divulgation de cette information primordiale afin que la vérité soit connue de l’opinion nationale et internationale. Laurent Gbagbo a pris la précaution, depuis les tristes évènements de novembre 2004, d’enregistrer toutes ses conversations téléphonique avec les personnalités européennes et américaines. Ainsi, il est en possession d’enregistrements sonores de conversations compromettantes des personnalités comme le Président américain Barack Obama. Ces bandes sonores mettent en cause leur implication de façon irréfutable dans le complot qui serait à la base de la crise ayant fait des milliers de morts. Ensuite, sa défense détient tous les éléments filmés sur la participation effective de l’armée française dans le bombardement de sa résidence de Cocody, sur son arrestation et sa remise aux ex-rebelles. Pour faire donc taire le Président Laurent Gbagbo, ce prisonnier devenu trop incommodant, un compromis juridique lui aurait été proposé. Cet arrangement juridique consisterait à la mise sous liberté contre le paiement d’une caution qui reste à déterminer pour contenter toutes les parties et sauvegarder l’image des personnalités directement impliquées dans la chute de Laurent Gbagbo et la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, a précisé le diplomate. Cette conciliation comprend également des propositions de pays d’asile tels que l’Ouganda. Mais cette proposition a été catégoriquement balayée du revers de la main par Laurent Gbagbo .Dont le souhait le plus ardent demeure de retourner au pays, auprès des
siens et des partisans. Les pourparlers sont lents mais avancent tout de même. Au regard de ce qui précède, il n’est pas surprenant que Laurent Gbagbo recouvre la liberté d’ici peu. C’est un chef.
Vergos Vespucci,
correspondance particulière
Audience de Gbagbo les 24 et 25 septembre Les révélations d’un conseiller à la CPI
Les 24 et 25 septembre prochains, la cour pénale internationale tiendra une audience à huis-clos pour examiner l’aptitude du président Laurent Gbagbo à participer à l’audience engagée contre lui. Dans l’interview qui suit, M. Gilbert Bitti, conseiller juridique principal à la section préliminaire de la Cour explique les enjeux de cette audience.
Pourquoi l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Laurent Gbagbo prévue le 13 août a-t-elle été reportée ?
Gilbert Bitti : L’audience a été reportée parce que la défense a soulevé, il y a maintenant plusieurs mois, la question de l’aptitude de M. Gbagbo a suivre la procédure. Et donc la chambre a besoin de temps après notamment le dépôt du rapport d’expertise pour pouvoir réellement décidera de son aptitude a suivre la procédure. Tant que la chambre n’a pris une décision sur son aptitude, la procédure ne peut suivre son cours normal.
Pourquoi les juges de la CPI ont-ils décidé de tenir une audience sur la santé de Laurent Gbagbo ? Pourquoi une audience à huis clos ?
G.B : D’abord une audience les 24 et 25 septembre 2012, pour permettre a la Chambre et aux parties de poser des questions aux trois experts qui ont déjà dépose des rapports a la Chambre. Et aussi pour permettre a la Chambre d’avoir les observations des parties, aussi bien le procureur que la défense. Pourquoi une audience a huis clos ? Parce que les rapports des experts qui touchent a l’état de sante de M. Gbagbo ont été déposés a titre confidentiel. Il n’est pas possible d’exposer de manière publique tous les détails de l’état de sante et tout ce qui a été exposé dans les rapports des experts.
Quel type de maladie pourrait occasionner l’annulation de l’affaire contre Laurent Gbagbo ?
G.B : Il ne s’agit pas vraiment de discuter d’une maladie éventuelle de M. Gbagbo. Il s’agit de discuter et de décider s’il a la capacité de comprendre la procédure. S’il peut suivre de manière effective la procédure qui est en cours maintenant devant la Cour pénale internationale contre lui. Donc, on ne va pas réellement discuter d’une maladie. On va simplement discuter de savoir s’il est possible pour lui de suivre cette procédure, s’il est apte a suivre une procédure et a la comprendre et a y participer de manière effective.
Si les experts médicaux confirment que Laurent Gbagbo aurait été maltraité en Côte d’Ivoire, la CPI le libérera-t-elle ?
G.B : La question a déjà été posée par la défense sous l’angle de la possibilité –eu égard au traitement allègue dont il aurait souffert en Cote d’Ivoire avant sa remise a la Cour pénale internationale de savoir si la Cour pouvait exercer sa compétence. La Chambre préliminaire y a répondu le 15 aout 2012 en disant que cela n’empêchait pas la CPI d’exercer sa compétence a l’égard de M. Gbagbo. Mais la défense a fait appel. Donc la question est maintenant pendante devant la Chambre d’appel. Il faut bien entendu attendre ce que la Chambre d’appel va décider sur ce point. En ce qui concerne la possibilite de continuer la procédure eu égard a ce qui s’est passe en Cote d’Ivoire, ce qui nous importe maintenant, c’est de savoir s’il est apte ou pas a suivre la procédure devant la CPI. C’est ce qui compte. Indépendamment de ce qui s’est passe en Cote d’Ivoire, ce qui compte, c’est son état actuel. Est-ce que, actuellement, il a la capacité de suivre la procédure et d’y participer.
Que se passera-t-il si les juges estiment que Laurent Gbagbo n’est pas en état d’assister à l’audience de confirmation des charges ? Sera-t-elle tenue en son absence ?
G.B : Il y a différents problèmes. Le premier problème c’est de savoir s’il est apte ou pas. S’il n’est pas apte, a ce moment-la, on va appliquer la règle 135 du règlement procédure et preuve qui dit qu’on va reporter l’audience de confirmation des charges. Et on va vérifier si a un moment ou a un autre, il redevient apte a suivre cette procédure. La possibilité d’une audience en l’absence de M. Gbagbo est un problème différent qui est, lui, règle par l’article 61 paragraphe 2 du Statut de Rome. L’intéressé a la possibilité de renoncer a son droit d’être présent. Mais ca veut dire qu’il est apte. On ne va pas tenir une audience en son absence s’il est décide qu’il n’est pas apte. S’il est apte, il peut demander a ce que l’audience ait lieu en son absence. Et c’est au juge de décider si oui ou non l’audience aura lieu en son
absence. Mais, tant qu’il n’est pas décide qu’il est apte, on s’interrogera pas sur le fait de savoir si l’audience aura lieu en son absence ou en sa présence sachant que c’est a lui de demander que l’audience soit en son absence. Ce n’est pas au juge d’imposer que l’audience ait lieu en son absence. Logiquement, le Statut ne prévoit que l’audience a toujours lieu – sauf exception, une des exceptions étant la demande de l’intéressé– en sa présence. A condition qu’il soit juge apte a participer a cette audience et a suivre la procédure comme je l’ai explique préalablement.
Quand est-ce que les juges prendront leur décision sur l’état de santé de Laurent Gbagbo et sur sa capacité à assister aux audiences ?
G.B : D’abord, il faut attendre l’audience des 24 et 25 septembre. Ensuite, il n’y a pas de délai limite pour le juge pour rendre sa décision. On peut espérer que la décision sera peut-être redue au mois d’octobre 2012. Mais là-dessus, il n’y a aucune certitude. Cela dépendra aussi des problèmes qui peuvent être soulèves lors de l’audience et de ce qui peut se passer dans les semaines a venir.
Source : CPI
Retranscription :
Augustin Kouyo