Dans quelques heures, le coup d’envoi de l’un des matchs les plus attendus de la planète sera donné. Eléphants de Côte d’Ivoire et Lions du Sénégal s’empoigneront pour décrocher le ticket qualificatif pour la CAN 2013 en Afrique du Sud. Depuis le match aller, remporté par les Ivoiriens (4-2), les deux états-majors de ces deux grandes équipes de l’Afrique de l’Ouest ne dorment plus. Jeudi, Didier Drogba et ses camarades ont débarqué à Dakar. Avec pour seul et unique objectif de se qualifier pour une CAN qu’ils comptent remporter. Mais pour cela, il va falloir aux garçons du technicien franco-tunisien, Sabri Lamouchi, sortir leur meilleur football. Et cela passe par une rigueur tactique et une efficacité des avants de la formation ivoirienne. Point n’est besoin de rappeler à Sabri Lamouchi que le Sénégal donnera tout pour refaire son retard et tenter de se qualifier. Koto Joseph n’a jamais caché son projet de freiner les Pachydermes. «Je n’ai pas été impressionné par cette équipe des Eléphants», lançait, à qui voulait l’entendre, le technicien des Gaiendés. Que dire de ses joueurs qui ont multiplié déclarations pour annoncer l’élimination des Ivoiriens au stade Léopold Sédar Senghor (LSS). C’est de bonne guerre, pourrait-on écrire. Mais le plus important est moins les Lions de la Teranga que les Eléphants. La clé de la qualification appartient aux seuls joueurs et à Sabri Lamouchi. En vrais professionnels, ils devront pouvoir surmonter la pression du public pour ne se concentrer que sur l’essentiel. Leur match. A ce niveau, la Côte d’Ivoire est plutôt bien lotie. L’équipe de Sabri est une constellation de joueurs qui ont du métier et du vécu. Ce qui lui donne l’avantage de pouvoir gérer la pression, de se montrer solidaires et conquérants. Et surtout de ne pas se laisser distraire par une équipe sénégalaise aussi jeune et technique soit-elle. Il est clair que la défense sera le compartiment le plus sollicité. Mais Didier Drogba et ses camarades savent qu’une bonne équipe défend et attaque ensemble. C’est pourquoi, ils devront se montrer solidaires et altruistes. La défense ne doit jamais être abonnée à ses seuls occupants nominaux. Les milieux et les attaquants doivent défendre quand la Côte d’Ivoire n’a pas le ballon et attaquer ensemble. Si ce schéma est bien appliqué, il y a peu de chance que le Sénégal réussisse l’exploit auquel il rêve. Et ce ne sont pas les hommes qui manquent au sélectionneur de la Côte d’Ivoire pour réussir ce coup. Devant Barry Copa, il comptera certainement sur la paire Kolo-Bamba (même si certains songent à un retour de Zokora dans l’axe). Le couloir gauche sera bouclé par Boka Arthur et Emmanuel Eboué sera de garde à droite. Le gros du combat se fera, sans aucun doute, au milieu de terrain. Empêcher les Sénégalais de ravitailler leur attaque et pourvoir dans le même temps Drogba et les autres avants de ballon sera le principal rôle de ce secteur médian. Le retour de Tioté Cheick apportera un plus à la récupération. Maestro qui a dépassé, comme Kolo, la barre des 100 capes, puisera dans son expérience pour épauler le joueur de Newcastle. Yaya Touré sera la clé de la réussite offensive des Eléphants. Si le Citizen joue à son meilleur niveau, il sera un poison pour les Lions. Max Gradel, en l’absence de Salomon Kalou et de Kéita Kader, pourrait animer le couloir gauche. Précieux dans la récupération, le Stéphanois servira de flèche sur le front de l’attaque. A droite, Gervinho, excellent avec Arsenal se chargera de dérouter le côté gauche de la défense sénégalaise. Quand le capitaine, Didier Drogba aura pour mission de faire reculer la défense des Gaiendés. Mais en plus de joueurs sus-évoqués, Sabri Lamouchi peut compter sur un banc très riche. En défense, malgré la blessure de Guy Demel, Diarrassouba Ousmane Viera est un joueur intéressant. Polyvalent, le jeune Viera peut servir aussi bien dans l’axe que sur le côté. Dans le milieu, Romaric, Ya Konan Didier, Razack et Sissoko sont, tout aussi, intéressants. En attaque Koné Arouna, Traoré Lacina, Bony Wilfried peuvent faire le boulot. Une autre option serait d’aligner d’entrée Koné Arouna pour épuiser la défense et garder Max Gradel pour porter le coup fatal. Dans ce schéma, Romaric pourrait débuter à la place d’un Tioté Cheick qui revient de blessure. L’un mis dans l’autre, les Eléphants doivent savoir que l’heure de la qualification a sonné.
Koné Lassiné, envoyé spécial à Dakar