Une partie de la commune d’Abobo, la plus peuplée de la ville d’Abidjan, été paralysée lundi et mardi à la suite d’une opération d’évacuation des commerçants installés sur la place de la Mairie. Cette opération a dégénéré en un face-à-face violent entre les forces de l’ordre et ceux qui protestaient contre leur évacuation. Des « voyous » ont profité de ces incidents et ont agressé les gens, pour leur voler divers objets ou leur argent. La journée de ce mercredi 17 octobre a été calme autour de la mairie d’Abobo, mais l’administration municipale n’a pratiquement pas fonctionné.
En Côte d’Ivoire, la commune d’Abobo avait été jusqu’ici épargnée par les opérations d’évacuation des personnes occupant des espaces non réglementés. Après les incidents survenus lundi et mardi sur le marché d’Abobo-gare, certains occupants des lieux détruits ne veulent pas aller louer des places dans un nouveau marché construit à leur intention.
Un vendeur de livres scolaires est en colère : « C’est bien de rendre la commune propre mais ce n’est pas comme ça qu’il faut procéder. Il faut chercher d’abord un lieu pour les gens avant de venir les déloger. Là, il n’y a pas de place là où on nous a montré. C’est une nouvelle galère et ce n’est pas possible, on ne peut pas payer cette place. Une petite place comme ça. Nous, on ne va pas aller là-bas. On n’a pas des millions ».
C’est un faux argument, estime cet agent municipal : « Je sais que le maire, il a payé pour les étals de 300 femmes dans le nouveau marché. Donc ils peuvent venir voir le maire de manière civilisée. S’il l’a fait pour les femmes, il peut le faire pour les jeunes ».
Des gravats et un tas de pots en terre cuite jonchaient encore, mercredi 17 octobre, la place de la Mairie d’Abobo, ce qui n’a pas empêché des vendeuses de fruits et légumes ou de produits manufacturés de s’y installer. Ces personnes posent moins de problème, selon notre agent municipal : « Les étals qui sont autour de la mairie, si on leur dit de s’en aller aujourd’hui, ils s’en vont. Si on ne réagit pas, ils sont là ».
Source: RFI