De source proche du tribunal d’Abidjan-Plateau, le procès de la crise postélectorale impliquant des civils s’ouvre dans le mois de décembre. Les différentes grandes têtes d’affiche : Simone Gbagbo, Aké N’Gbo, Alcide Djédjé, vont ouvrir le bal. Onze chefs d’accusation sont retenus contre chacun d’eux : atteinte à la défense nationale ; attentat et complot contre l’autorité de l’Etat ; constitution de bande armée ; participation à une bande armée ; participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à l’ordre public ; coalision de fonctionnaires ; rébellion ; usurpation de fonction ; tribalisme et xénophobie.
Par ailleurs, du lundi 18 au mercredi 27 juin dernier, ils ont été auditionnés par le juge d’instruction Koné Mamadou et le substitut du procureur de la République, Djè Noël, dans les locaux du tribunal de Boundiali, une des sections du tribunal de 1ère instance de Korhogo. Aké N’Gbo, le Premier ministre du gouvernement fantoche mis en place par Laurent Gbagbo après son refus de reconnaître sa défaite aux élections présidentielles, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, à l’époque, le gouverneur de la Bceao (banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) qui avait bravé la décision des Etats-membres de l’union bancaire pour continuer d’apporter un soutien financier à Gbagbo, les ministres Alcide Djédjé des Affaires étrangères, Christine Adjobi chargée de la lutte contre le sida, Martin Sokouri Bohui, Désiré Dallo, Gnahoua Zibrabi, Séka Séka Adjovi et le syndicaliste Mahan Gahé Basile, tous assistés par leur avocat, Me Mathurin Albéric Dirabou, ont été entendus à tour de rôle.
Cinq jours après leur première audition, les pensionnaires de la prison de la capitale de la Bagoué, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, Aké N’Gbo, Désiré Dallo, Alcide Djédjé ont été rappelés par le juge le lundi 25 juin. Les nouvelles auditions prendront fin le mercredi 27. Au cours de cette nouvelle audition, un douzième chef d’accusation est mentionné à chacun des quatre. Crimes économiques pour l’ex-gouverneur de la Bceao et crimes de sang pour les autres. Enfin, l’opinion nationale et internationale connaîtra la vérité sur la grande crise qui a fait 3000 morts dans notre pays.
Bahi K. – NordSud