Le Conseil de sécurité prie instamment le gouvernement ivoirien de veiller le plus rapidement possible à ce que, quels que soient leur statut ou leur appartenance politique, tous les auteurs de violations graves des droits de l’homme ou d’atteintes au droit international humanitaire, en particulier celles commises pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, soient traduits en Justice, comme le lui imposent ses obligations internationales, et à ce que tous les détenus soient informés de leur statut en toute transparence et engage le gouvernement ivoirien à continuer à coopérer avec la Cour pénale internationale ». C’est un extrait de la résolution 2062 du conseil de sécurité de l’Onu adopté hier sur la situation en Côte d’Ivoire. Et comme on le voit, au moment où de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme dénoncent les violations massives des droits humains en Côte d’Ivoire, l’Onu fait, de la transparence et de l’équité de la Justice, une préoccupation essentielle. Une mauvaise nouvelle donc pour les autorités ivoiriennes qui sont, depuis plus d’un an, dans le déni de Justice. Et qui affichent outrancièrement leur volonté de faire triompher une Justice des vainqueurs. Les interpellations du conseil de sécurité sont d’autant plus incommodantes pour le régime Ouattara que les crimes commis par ses partisans, depuis les massacres de Duékoué et ceux du camp des déplacés de Nahibly, sont encore frais dans la mémoire collective. Dans la même veine, l’Onu n’a pas manqué de s’inquiéter de la lenteur de la mise en oeuvre de la réforme du secteur de la sécurité. Et a enjoint le gouvernement de prendre des mesures rapides pour le désarmement effectif de tous ceux qui n’ont pas le droit de porter des armes. Le conseil de sécurité a, en outre, exhorter le gouvernement à faire en sorte que les prochaines élections locales « soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme, et à ce qu’elles favorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux réformes électorales utiles ». Et quand on sait que le Front populaire ivoirien (FPI) du président Laurent Gbagbo, fait du rééquilibrage de la commission électorale indépendante (CEI), une des conditions de sa participation aux prochaines élections, on ne peut pas dire le pouvoir d’Abidjan ait été particulièrement gâté par ses amis de New York. Enfin, le conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de l’opération de l’Onuci jusqu’en juillet 2013.
Guillaume T. Gbato