Alain Doh Bi, un activiste web qui réside à Abidjan a été enlevé le 14 novembre dernier hors de son domicile par des agents de la Direction de la Sécurité du Territoire ( DST ), un service sous la tutelle du ministère de l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Il serait retenu en ce moment dans les locaux des services du Renseignement Intérieur pour « Atteinte à la Sûreté de l’État », selon ses proches. Internet Sans Frontières demande au gouvernement de Côte d’Ivoire, dont le pays vient d’être élu au Conseil Des Droits de l’Homme des Nations Unies, la libération de ce blogueur.
Alain Doh Bi est un ingénieur diplômé de l’institut national polytechnique de Yamoussoukro. Hors de ses heures de travail, il alimentait en contenus de nombreux sites internet qui dénoncent des pratiques de la nouvelle administration ivoirienne, parfois contraires aux droits de l’homme comme l’a révélé un rapport de l’organisation Human Rights Watch, paru ce 19 novembre. Le blogueur aurait participé également à l’édition de sites internet dissidents, hébergés sur des plateformes techniques en Suède.
Des sites Internet ivoiriens se trouvent hébergés et administrés à distance, depuis la Suède « pour plus de sécurité, en raison des requêtes systématiques d’adresses IP de personnes individuelles opérées par le ministère de l’intérieur depuis 8 mois » a déclaré à Internet Sans Frontières un blogueur ivoirien qui a requis l’anonymat.
Des menaces d’enlèvement planent sur les « Facebookers Pro-Gbagbo »
En juin dernier, Alain Doh Bi avait écrivait une courte tribune prémonitoire: « Halte à l’enlèvement des Facebookers pro-Gbagbo » sur sa page Facebook. Il y dénonçait des tentatives d’enlèvement dont seraient l’objet le groupe de partisans sur Facebook, qui soutiennent l’ancien président. Cette tribune comportait également un manifeste pour ce groupe de cybers activistes:
Un ami proche de M. Doh Bi a expliqué à Internet Sans Frontières que des menaces précisent émanant des services de sécurité pesaient sur les activistes ivoiriens en ligne: « Alain Doh Bi avait reçu plusieurs menaces de la part des services de sécurité, il refusait de passer dans la clandestinité en ligne ». Alain Doh Bi bloguait à visage découvert et commentait sur les réseaux sociaux avec son identité réelle.