Quelle histoire ! Ils croyaient bien faire en montrant aux juges de la CPI que leur champion bénéficiait encore du soutien de son peuple et qu’il demeurait dans leur coeur. Pour ce faire ils ont explosé le standard de la CPI. 140 mille coups de téléphones en seulement quelques jours. Juste après l’arrivée de Gbagbo à la CPI. Et bien contrairement à ce qu’ils escomptaient, cela a plutôt eu pour conséquence de faire comprendre aux juges que ce gars-là est un « activiste dangereux pour la paix en Afrique de l’Ouest », pour utiliser l’expression d’une source à la CPI. Et ils ont retenu ces coups de fil comme des éléments à charges. Quelle histoire. Depuis l’arrivée de Gbagbo à la CPI, ses partisans, à l’interne comme à l’externe n’ont cessé de donner de la voix, de manifester, d’organiser des sit-in à La Haye. Objectif ? Démontrer la popularité de leur champion. Mais pour la CPI, cela est la preuve que Gbagbo n’est pas un indigent comme il le clame mais qu’il bénéficie d’un réseau complexe de soutiens dont l’objectif premier est de le soustraire des griffes de la justice internationale. Et que dire des propos des premiers responsables du Fpi en exil ou en liberté à Abidjan ? Toutes les fois où ils ont déclaré que Gbagbo demeure le président de la Côte d’Ivoire et qu’il reviendra occuper son fauteuil après la CPI, ils ont réduit sans le savoir, les chances de libération de ce dernier. Quelle histoire ! Ils ont obtenu exactement le contraire de ce qu’ils souhaitaient. Que dire aussi de ce communiqué du Comité Central du Fpi qui invitait les partisans de Gbagbo à être vigilants pendant la période de janvier à juin 2012 ? Il a été considéré comme une volonté de ramener Gbagbo dans son ancien fauteuil présidentiel. Quelle histoire! Du coup, les partisans de Gbagbo se retrouvent piégés. Redoubler d?efforts dans la mobilisation à La Haye ne ferait qu’aggraver le sort de leur champion. Surtout avec la volonté du Rdr de se retrouver aussi le 13 août à La Haye. Si cela ne reste pas au stade de l’incantation et qu’elle se transforme en acte, les troubles qui ne manqueraient pas de survenir ne serviraient qu’à charger encore plus la barque de Gbagbo. Ne pas se mobiliser aussi pour lui serait interprété comme un abandon du camarade en difficulté. Que faire alors ? « L?Éléphant » n’a pas de réponse à cette interrogation. Malheureusement. Et ne peut qu’inviter ses lecteurs à lire ces larges extraits de la décision encore en version anglaise et que nous nous sommes amusés à traduire en français. Nous plaidons donc la clémence de nos lecteurs pour les « infidélités ». ASSALE TIEMOKO.
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