L’apaisement des cœurs et la décrispation de l’atmosphère sociopolitique préoccupent la 2ème vice-présidente du Front populaire ivoirien (Fpi). A la rencontre qu’elle a eue avec les femmes de son parti, samedi dernier, à l’ex- Qg de campagne du Président Gbagbo à Cocody-Attoban, l’ex-député Marie-Odette Lorougnon a recommandé une loi d’amnistie à Alassane Dramane Ouattara. Pour elle, si l’actuel chef de l’Etat veut réellement la paix et le rapprochement des Ivoiriens, il doit prendre une loi d’amnistie pour les prisonniers politiques et tous ceux qui font l’objet de poursuites judiciaires dans le cadre de la crise postélectorale. S’expliquant, elle a rappelé que le Président Laurent Gbagbo avait pris une loi d’amnistie pour exprimer le pardon de la République aux rebelles armés qui ont attaqué son régime et balafré la nation en septembre 2002. Au dire de la 2ème vice-présidente du Fpi, laisser la Justice aller à son terme avant de songer à une grâce présidentielle est une option complexe, mais qui n’est pas la meilleure quand on est réellement soucieux de la stabilité et la paix pour le pays. Elle suggère, par conséquent, une loi d’amnistie afin de libérer les énergies et faciliter la réconciliation nationale. A l’en croire, si Alassane Ouattara s’inscrit dans une telle dynamique, il pourra apaiser les cœurs qui sont légitimement chargés de rancœur et de ressentiment.
Se prononçant sur le mandat d’arrêt de la Cpi visant Mme Simone Gbagbo, l’ancien député d’Attécoubé s’est insurgée contre cette procédure qui tend, selon elle, à humilier davantage l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire. «Qu’est-ce qu’elle a fait de si grave pour mériter cet acharnement sans fin,», s’es-elle interrogée. Avant de déclarer, toute furieuse : «Le pouvoir actuel doit créer un parc pour y mettre tous les pro-Gbagbo que nous sommes. Ainsi il sera tranquille dans un pays sans pro-Gbagbo». Excédée par le régime Ouattara qui traque les proches de Laurent Gbagbo, Marie-Odette Lorougnon a exhorté ses camarades de l’organisation des femmes du Fpi à plus de détermination et courage. «Nous sommes dans une terreur et répression effroyables. Mais on ne se taira pas. Si on se tait, on est mort. Soyons courageuses et déterminées. Réengageons-nous. Ensemble, avec notre force, nous relèverons tous les défis. C’est par notre lutte que nous existerons», a-t-elle soutenu. Mme Lorougnon a procédé à la désignation des membres du bureau national de l’OFFpi chargés de donner un nouvel élan aux structures du parti dans toutes les régions du pays. Pour leur part, les militantes qui ont répondu à cet appel ont donné l’assurance qu’elles iront partout pour permettre au Fpi d’occuper sa place du plus grand parti ivoirien.
Benjamin Koré – Notre Voie