Le corps diplomatique en Côte d’Ivoire a présenté ses vœux au chef de l’Etat ivoirien hier. Voici l’’intégralité du message de la communauté internationale prononcé par l’ambassadrice Isabelle Iboula N’Gnageli, doyenne par intérim du corps diplomatique.
Mesdames et Messieurs,
En vos rangs et qualités,
Distingués invités,
Avant tout propos avec la permission de Son Excellence Monsieur le président de la République, je voudrais humblement vous inviter à vous lever et à observer une minute de silence en mémoire des victimes de la bousculade survenue à l’aube du 1er janvier 2013 aux environs du Stade Félix Houphouet-Boigny au Plateau et nos collègues décédés au cours de l’année 2012. Il s’agit de Monseigneur Ambrose Madtha, doyen du corps diplomatique qui nous a quittés brutalement depuis le 08 décembre 2012 et Christophe Gbégbo chargé d’Affaires de l’ambassade du Bénin, décédé le 21 août 2012.
Excellence Monsieur le président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Le discours que j’ai l’honneur de prononcer ce jour est celui que le Nonce apostolique avait lui-même préparé pour la présente circonstance. Mais le Seigneur ayant décidé autrement, le corps diplomatique a été unanime pour que ce texte soit prononcé dans son intégralité afin de lui rendre un ultime hommage.
Monsieur le président de la République,
Une année s’en est allée et une autre nouvelle commence. Mais nous ne savons pas de quoi cette dernière sera faite. Cependant, si tout le corps diplomatique en Côte d’Ivoire et les organisations internationales accréditées sont là autour de vous, à cette présentation de vœux, ce n’est pas seulement pour sacrifier à une tradition mais pour exprimer leur foi en un avenir radieux pour ce beau pays.
Alors que commence une année nouvelle, chacun de nous est amené à faire le point et à regarder vers l’avenir. Nous sommes convaincus que la paix en Côte d’Ivoire est possible. Que l’unité du pays est comprise comme une nécessité vitale pour tous. C’est pourquoi nous avons le droit d’envisager l’avenir de la Côte d’Ivoire avec optimisme. Nous sommes convaincus qu’il y a une réelle espérance de la paix à saisir et à un éventuel esprit de division, on doit imposer une totale volonté de paix.
Puissions nous, Monsieur le président, nous qui sommes ici présents, contribuer au pardon réciproque, à la réconciliation, à l’unité du pays qui doivent aboutir nécessairement à la paix définitive. En ce début d’année, le mot principal pour la Côte d’Ivoire est optimisme avec une espérance remplie de certitude : N’ayez donc pas peur Monsieur le président. Le Dieu Tout-Puissant et Tout Miséricordieux qui voit le destin de chacun de nous, saura vous aider, vous et le gouvernement afin de résoudre les multiples problèmes.
Monsieur le président de la République,
nous voulons vous inviter au seuil de cette nouvelle année, à toujours garder espoir. Un espoir qui vous a animé depuis le début de votre mandat jusqu’à maintenant. Votre ambition n’est-elle pas de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent d’ici l’an 2020 ? Nous voulons à ce propos vous adresser notre profond encouragement pour tous les efforts fournis en vue de la sécurité, de la paix, de la réconciliation et de la croissance économique de votre pays. Grâce à vos différents voyages hors du pays, vous avez non seulement permis à la Côte d’Ivoire de retrouver progressivement sa place dans le concert des nations mais vous avez aussi convaincu beaucoup d’investisseurs étrangers à venir pour un partenariat dans ce pays d’hospitalité. Votre ardeur au travail et ceux de vos différents gouvernements ont permis l’allègement des dettes du pays, mieux de leur suppression.
Au niveau local, nous voyons se réaliser de grands chantiers notamment la réfection de certaines routes, la construction de ponts et chaussées, la réhabilitation et la restauration des universités et d’écoles, avec distribution de kits scolaires pour les plus démunis. Dans le domaine de la santé, nous constatons une assistance et une aide accrues aux malades surtout ceux vivant avec le Vih/Sida. Aussi, avez-vous permis la création de micro-finances de crédit pour les couches démunies qui n’ont pas de facilités pour avoir accès à des prêts bancaires notamment les femmes et les jeunes qui ont des projets économiques de petites et moyennes envergures.
Monsieur le président de la République,
Tout en reconnaissant vos efforts pour l’épanouissement des Ivoiriens et tous ceux qui habitent la Côte d’Ivoire, nous voulons tout de même souligner que beaucoup reste à faire.
En effet, la pauvreté et le chômage ne cessent de s’accroître. A cela s’ajoute la sécurité de la population. Il ne se passe pratiquement pas de jour sans qu’on entende parler dans la presse audiovisuelle ou qu’on lise dans les journaux des attaques de domiciles ou d’honnêtes citoyens. C’est en conjuguant des efforts avec l’appui de la communauté internationale que la Côte d’Ivoire doit lutter pour éradiquer ce phénomène. Nous devons donc rester vigilants.
Monsieur le président de la République,
Il est certes vrai que pour un pays qui sort de crise, il faut beaucoup de patience pour qu’advienne la normalité. Mais cela n’empêche cependant pas que chaque habitant de la Côte d’Ivoire soit respecté dans sa dignité. En effet, la paix tant recherchée passe nécessairement par la protection des droits inaliénables de chaque être humain. Nous voulons aussi faire cas de violations de droits de l’Homme signalées ici et là par des personnes privées comme des organisations non gouvernementales et des organisations internationales. Nous savons combien cette question vous tient à cœur, c’est pourquoi nous voulons vous inviter à prêter une attention particulière aux résultats d’enquêtes de la Commission nationale d’enquête après la crise postélectorale, aux récentes déclarations d’Amnesty International et l’Onu sur la situation des droits de l’Homme sur la Côte d’Ivoire.
Tout homme en vertu de son humanité a besoin d’un minimum de respect, même ceux qui sont dans les maisons de détention. Les prisonniers sont des personnes humaines qui méritent malgré leurs crimes d’être traités avec respect et dignité. Ils ont besoin de la sollicitude de tout un chacun d’entre nous. Au sujet des prisonniers, nous voulons vous faire remarquer que nombreux sont les détenus politiques qui depuis dix-huit mois restent sans jugement. A cet égard, nous voulons saluer avec joie la mesure de mise en liberté provisoire de certains détenus le 20 décembre dernier.
La réconciliation est un grand chantier qui nous tient tous à cœur. Nous attendons de chaque individu ou de chaque partie impliquée dans un conflit de vouloir la réconciliation, d’être humble et tolérant. Ils doivent se regarder au-delà du conflit comme des frères, membres de la même famille et non comme des ennemis. Le dialogue qui conduit à la réconciliation exige que l’on s’écoute mutuellement dans le respect, sans préjugé, ave le souci de se comprendre mutuellement.
Que chacun reconnaisse son tort
Il convient aussi que chacune des parties au conflit reconnaisse sa part du tort et consente, au prix de sacrifices, à tendre sa main à l’autre, à lui ouvrir son cœur et à laisser la vie circuler entre vous. Il faut vouloir et accepter de pardonner. Il est attendu de chacune des parties de poser des actes de confiance en l’autre et de remise en confiance de l’autre. Les personnes en conflit que l’on doit réconcilier doivent mettre fin impérativement à toutes sortes de violence et éviter de poser des actes de provocation successibles de compromettre l’aboutissement heureux du processus de réconciliation. Dans cet esprit, il est demandé au coupable d’être humble, de reconnaître son tort et de demander pardon, d’accepter la réparation symbolique des dommages causés. La victime a le devoir d’accorder son pardon à son agresseur par respect ou pour le bien-être de la communauté.
Monsieur le président,
Vos concitoyens et tous ceux à qui vous avez offert l’hospitalité attendent de vous des efforts pour une vie paisible, harmonieuse et épanouie.
Monsieur le président de la République,
C’est avec un cœur plein d’espérance que je vous prie à nouveau d’accepter le souhait fervent que je vous réitère au nom de mes collègues, aux chefs des missions diplomatiques et des organisations internationales ainsi qu’à mon nom propre pour le bonheur de votre Excellence et de votre famille. Pour toutes les autorités qu’il porte avec la lourde responsabilité du pays, pour le noble peuple de la terre d’Eburnie et pour tous les habitants de ce pays afin que cette année qui commence voit s’élever en Côte d’Ivoire un avenir finalement serein et pacifique marqué par la bonne volonté et la collaboration de tous et de chacun à se tendre la main et à aller à la réconciliation.
Bonne et heureuse année à vous Monsieur le président de la République, à votre famille et à toutes les personnalités ici présentes. Je demande au Dieu Tout-Puissant et Tout Miséricordieux le don d’une année qui soit féconde de justice, de sérénité et de paix pour la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
Retranscrit par Bidi Ignace
Ligue1CIV dit
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