KOUA JUSTIN :
« Nous serons sans faiblesse comme sans violence … Car la libération de Laurent Gbagbo va entrainer naturellement la normalisation de la vie sociopolitique en Côte d’Ivoire. C’est cela la vérité. »
A 48heures du Meeting de la JFPI, Eventnews Tv a rencontré le nouveau chef de file de la jeunesse du parti à la rose. Dans cette interview exclusive, Koua Justin parle de tout : La mobilisation du 16 février, l’extradition de Blé Goudé, Dipbopieu et Abehi, le procès de Gbagbo….
Eventnews Tv : La samedi 26 janvier dernier vous aviez annoncé un meeting pour le 16 février qui entendait réclamer la libération du président Gbagbo. Est-ce qu’il tient cet événement ?
Justin Koua : Oui, effectivement il tient. Le meeting aura bel et bien lieu le 16 février à 10 h à la place CP1. Les ivoiriens se donnent rendez-vous en ce lieu pour exiger de la CP1 la libération du président Laurent Gbagbo.
Et après cette annonce, c’est sûr que vous êtes descendus sur le terrain. Alors quel bilan faite vous déjà de la mobilisation ?
C’est une coutume pour nous. Quand nous annonçons des événements, nous prenons attache avec nos structures qui sont déjà psychologiquement, moralement et physiquement préparées à ce type de manifestation. C’est la grande mobilisation sur le terrain. CP1 va déborder de monde, connaîtra la grande affluence rien que pour rendre hommage au président Laurent Gbagbo.
Cela dit pourquoi Yopougon ? Et non pas ailleurs ?
Yopougon parce que c’est le fief du président Laurent Gbagbo. Et Yopougon reste attaché à Gbagbo malgré la terreur qui s’est abattu sur la population de cette commune. En effet, Yopougon a connu de grandes douleurs. Il était bon en nous remémorant de toute cette douleur, en nous appuyant sur ces camarades qui ont souffert et continuent de souffrir le martyre du fait des dozos d’Alassane Dramane Ouattara, que nous puissions faire d’une pierre deux coup en leur rendant hommage et profiter de cet hommage pour exiger la libération du président Laurent Gbagbo.
Nous savons que le Front populaire ivoirien est habitué à ce type d’événement. Alors concrètement qu’est-ce qui se passera ce jour-là ? Y-a-t-il des invités en vue ? Quelque chose de particulier ?
C’est le peuple meurtri qui est invité à ce meeting, le peuple traqué, sans voix. C’est le peuple attaché à son président Laurent Gbagbo qui est invité à ce jour. Et ce jour-là ce sera l’occasion pour ce peuple de témoigner de son attachement au président investi par le Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire.
Dans cette mobilisation que vous avez entamée, bouclé depuis une semaine, les Parlements et Agoras ont certainement un rôle à jouer. Nous avons vu Achille Gnaoré faire également une tournée pour remobiliser les troupes. Quelle est cette participation concrètement ?
Au-delà des Parlements et Agoras dirigés par Achille Gnaoré, il y a les structures de jeunesses des partis membres du CNRD dont l’UDECY, l’UNG, le RPP. Toutes ces structures de jeunesses sont sur le terrain pour mobiliser de sorte que cet événement soit historique, parce qu’il s’agit de Laurent Gbagbo.
Ce qui veut donc dire que ce jour-là nous aurons présents tous les partis membres du CNRD ?
Oui, ils seront là tout à l’heure (NDRL : au siège du Fpi, à Cocody Attoban). Je les attends pour un entretien avant de nous rendre à Yopougon, au Baron, pour les dernières consignes aux militants et sympathisants.
Pour Yopougon de quoi est-il question ? Une conférence de presse, une rencontre de mise au point ?
C’est une conférence publique, la presse est invitée. Et c’est aussi une rencontre de mise au point pour donner les dernières stratégies, les dernières attitudes à tenir pour que le meeting soit un grand succès.
Par ailleurs, nous avons entendu dire et suivi avec un brin d’étonnement, parce que nous sommes entrés dans une dynamique de réconciliation. Le Fpi et le gouvernement étant en dialogue-direct. Nous avons entendu dire, dis-je, le ministre de l’Intérieur Ahmed Bakayoko qu’il vous recherchait pour vous mettre aux arrêts. Est-ce que cette menace est encore d’actualité ?
C’est chaque jour que des menaces planent sur ma personne. La lutte que nous menons transcende les personnes. La lutte que nous menons transcende la personne de M. Koua Justin. La lutte que nous menons concerne la Côte d’Ivoire toute entière. Et pour la Côte d’Ivoire chacun doit donner un peu de sa vie. Et j’ai décidé de faire don de la mienne pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa dignité et sa sérénité. Donc je ne fait pas attention à ce qui se dit ça et là. J’ai un objectif que je dois atteindre la dignité et la sûreté de la Côte d’Ivoire
Cela dit nous allons, pour rentrer un plus en profondeur, égrener la résistance patriotique. Voir un peu son état de santé aujourd’hui. La galaxie patriotique existe-t-elle encore ?
Je ne saurai vous répondre parce que je n’ai pas été responsable de la galaxie patriotique. J’ai été responsable adjoint de la jeunesse du Front populaire ivoirien. Aujourd’hui, j’ai la lourde charge d’assurer l’intérim du secrétaire national en exil de cette structure. Donc je ne peux que parler au nom de la jeunesse du front populaire ivoirien. Mais surtout transporter et transposer à la face du monde les aspirations de tous ceux qui veulent la libération du président Laurent Gbagbo et tous ceux qui souffrent le martyre sous le régime d’Alassane Dramane Ouattara.
Toutefois, le Fpi faisait parti de la galaxie patriotique ou je me trompe ?
Le Fpi fait parti du CNRD.
Le CNRD ? Le Fpi n’a jamais participé à la galaxie patriotique ?
Le Fpi fait parti du CNRD.
Comment préparez-vous en dehors du meeting du 16 février prochain le procès du président Laurent Gbagbo ?
C’est pour le procès que nous tenons le grand meeting. C’est pour démontrer à l’opinion nationale et internationale que le président Laurent Gbagbo n’est pas un seigneur de guerre. Jamais il n’a été un seigneur de guerre. Si le président Laurent Gbagbo est caractérisé par quelque chose c’est bien son attachement à la liberté et à voir son peuple vivre en démocratie. Laurent Gbagbo s’est battu pour la démocratie. Il a un parcours qui témoigne de cela. Il est loin d’être un seigneur de guerre. Les véritables seigneurs de guerre sont en Côte d’Ivoire et la CPI sera obligé de venir les chercher, à commencer par Alassane Dramane Ouattara qui a financé, entretenu, soutenu la rébellion de Soro Guillaume. Rébellion qui a fait des milliers de morts depuis 2002 jusqu’à maintenant.
Je vais peut être précisé ma question. Je veux dire, y-a-t-il d’autres actions en dehors du meeting ?
Nous envisageons d’autres actions. Evidemment nous n’allons pas nous arrêter au meeting. Il faut que nous obtenions la libération de Laurent Gbagbo. Et pour lui, nous ferons tout pour que cela advienne.
Une idée de ces actions projetées ?
Vous serez informés au temps opportun.
Nous sommes en plein dans le sujet : procès le procureur/ Laurent Gbagbo. Nous allons aller un peu à la CPI. Alors, que connote pour vous la contradiction au sein de la CPI, entre les juges et la procureure Bensouda ?
Je veux qu’on laisse la CPI faire son travail tranquillement. Je veux que la justice, soit une justice crédible, que la CPI soit crédible aux yeux du monde entier. Et sur le dossier de Laurent Gbagbo, elle a l’occasion de démontrer sa crédibilité en disant le droit. Et le faisant, la CPI ne trouvera aucune autre alternative que de relâcher Laurent Gbagbo purement et simplement.
Le disant nous nous référons bien entendu aux sorties de certains juges. Notamment le juge allemand Hans Peters Kaul qui est déjà intervenu par deux l’année dernière et cette année encore. En 2012, en effet il a interpellé le procureur sortant, sorti j’allais dire, Ocampo qu’il jugeait trop léger dans le montage de ses dossiers.
J’en suis conscient. Certains juges se sont rendu compte que le dossier de Laurent Gbagbo est plus politique que juridique. Alors ils ne veulent pas tremper dans cette combine. Ils se sont rendu compte que la bourgeoisie internationale a axé toute son énergie sur la neutralisation d’un individu pour le mettre hors du jeu politique. Ils (ces juges en questions) ne veulent pas fleurter avec cette combine politique. Je comprends donc leurs sorties. Je souhaite que la CPI ait en idée sa volonté ou sa crédibilité.
Y-a-t-il vraiment des raisons de croire à la libération du président Laurent Gbagbo ?
Oui frère, oui frère, il faut y croire. Gbagbo Laurent est un amoureux de la paix, de la liberté, de la démocratie. Gbagbo Laurent n’a jamais pris les armes. Je vais vous rappeler ce que les gens appellent crise postélectorale. Pendant que le président de la CEI se rendait au QG de campagne d’Alassane Dramane Ouattara pour le proclamer président de la République. Pendant que le Conseil Constitutionnel ivoirien, seul habilité à proclamer les résultats, désignait et investissait Laurent Gbagbo et qu’il y avait un conflit entre les deux, Gbagbo Laurent pour son attachement à la paix appelait toujours la communauté internationale à venir recompter les voix pour qu’on sache qui a effectivement gagné les élections. Ce que les ivoiriens ne savent pas c’est que les résultats donnés par la CEI sont différents des résultats donnés par Choï désignant Alassane Dramane Ouattara vainqueur. Le résultat donné par Yao N’dré est différent des deux autres résultats. Il était donc important que la communauté internationale vienne investiguer pour savoir qui a effectivement gagné les élections. Seul Laurent Gbagbo a appelé la communauté internationale à venir investiguer. Pendant que Dramane Ouattara appelait ladite communauté à venir faire la guerre à la Côte d’Ivoire. C’est ça la différence entre les deux.
Quand vous le dites, vous vous rappelez que l’année dernière la CPI s’était autosaisie pour sa propre gouverne pour penser au recomptage des voix. Elle a précisé, pour sa propre gouverne. De fait, pensez-vous qu’aujourd’hui la réconciliation a un pan, en termes de solution, le recomptage des voix ?
La réconciliation reposera sur la vérité. La réconciliation doit reposer sur la vérité. Et la vérité pour les Ivoiriens c’est qui de Gbagbo Laurent et Alassane Dramane Ouattara a effectivement gagné les élections. C’est cela la vérité, c’est cela qui va réconcilier les Ivoiriens. Si le recomptage révèle que c’est Alassane Dramane Ouattara qui a gagné les élections je vous assure que de façon unanime, tous, nous allons plier les genoux devant lui. Et si le recomptage des voix révèle que Gbagbo Laurent a effectivement remporté les élections alors Alassane Dramane Ouattara devra répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale pour avoir fait tuer tous ces milliers d’Ivoiriens. Donc la réconciliation ne peut être concrète et effective que par la vérité qui elle découlera du recomptage des voix.
Le Fpi a un impérieux devoir historique de sauver la démocratie en négociant avec responsabilité et tact le dialogue-direct entamé avec le gouvernement. Partagez-vous cet avis de certains observateurs de la vie politique ivoirienne ?
Quel avis ?
L’avis selon lequel le Fpi doit vraiment continuer de conduire avec beaucoup de responsabilité et de tact son rôle historique de protecteur de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Tel est notre rôle, tel est notre ligne. C’est ce qui a fondé la naissance du Fpi ; faire en sorte qu’advienne la démocratie ; faire en sorte que la démocratie s’enracine dans notre pays. C’est le combat du Front populaire ivoirien. Et c’est ce pourquoi face au fascisme d’Alassane Dramane Ouattara qui se développait après le 11 avril, le Fpi a jugé bon de demander un dialogue-direct. Nous venons de l’obtenir. Même si nous en n’attendons pas grande chose. La raison en est que je ne vois pas le régime aller dans le sens de la restauration de la démocratie. Sinon le rôle, la mission première du Front populaire ivoirien est de protéger, d’enraciner et de faire vivre chaque ivoirien dans la démocratie.
Parlant justement de dialogue-direct, quelles leçons en tirez-vous ?
Je n’ai pas de leçon particulière à en tirer. Sauf que le Fpi affiche toujours sa volonté de dialoguer, de démontrer à l’opinion nationale et internationale que seul le dialogue peut sortir notre pays de cette crise. Après la guerre il faut résoudre la crise. Et Gbagbo Laurent l’a dit, la solution à la crise est maintenant civile. Il faut que Gbagbo Laurent et Alassane Dramane Ouattara s’asseyent. Au-delà de la table ronde entre le Fpi et le gouvernement de Duncan, il faut maintenant le deuxième round qui concerne Gbagbo et Alassane Ouattara pour conclure la crise
Beaucoup de vos partisans, de vos militants disent plutôt le contraire. A savoir que tout commence d’abord par Gbagbo. La libération de Gbagbo avant les autres choses.
Oui, je vous dis et je le répète. La libération de Laurent Gbagbo va entrainer naturellement la normalisation de la vie sociopolitique en Côte d’Ivoire. C’est cela la vérité.
L’actualité c’est également les arrestations et les extraditions en cascade des exilés ivoiriens du Ghana vers la Côte d’Ivoire. Abidjan a reçu récemment Jean-Noël Abéhi, commandant tout puissant du camp d’Agban sous Gbagbo. Une rumeur allant plus grandissante annonce de nouvelles vagues de personnes qui rentrerons parce que fatiguées, embastillées depuis le Ghana. Quel est votre commentaire ?
Je voudrais saluer tous ces militants, tous ces militaires dont GBouadou, Abéhi, Dogbo Blé, Konan Boniface et bien d’autres que nous ignorons qui ont donné de leur vie pour sauver la république sous le président Laurent Gbagbo. Malheureusement, débordés par la force étrangère, l’armée française et les mercenaires d’Alassane Dramane Ouattara ils ont du abandonner, sur instruction du président Laurent Gbagbo, les armes. Les réfugiés, je voudrais leur rendre hommage et dire qu’en tout temps en toute occasion la Côte d’Ivoire digne saura leur être reconnaissant. Pour le moment, je remarque qu’il n’y a pas d’extradition. Il y a plutôt enlèvement. Il y a qu’Ahmed Bakayoko a déversé des espions au Ghana en complicité avec certains Ghanéens, certains de la police ghanéenne qui enlèvent nos camarades sans procédure aucune et qui les font transiter jusqu’à la frontière pour les livrer aux autorités ivoiriennes pour subir tortures, humiliations et être enfermés dans des lieux inconnus. C’est cela la triste réalité. Une extradition suppose que vous passiez devant le juge et qu’il y ait une procédure qui est déroulée à l’issue de laquelle le juge consent de vous extrader de son pays au pays qui vous réclame. Ce ne fut pas le cas pour Blé Goudé, pour Abéhi, pour Jean-Yves Digbopieu.
On craint donc que ce soit le même scénario pour les autres ?
Je n’ai rien à craindre. Je suis dans un combat et mon rôle est de le mener. Mon rôle n’est pas de regarder les gémissements. Mon rôle n’est pas de prêter attention aux lamentations mais de combattre. Je le dis pour chacun des exilés, je le dis pour chacun des ivoiriens ici en Côte d’Ivoire et je le dis pour chacun des prisonniers. Chacun de nous doit s’apprêter à porter sa croix. Car le régime est fasciste et il nous fera porter notre croix. Nous sommes dans le combat et pour cela nous devons nous attendre à tout. Même à y perdre de notre vie.
Nous pouvons donc conclure que ce sont des extraditions extrajudiciaires ? Puisque vous avez dit que c’est procédure.
C’est exact.
Toujours sur la question de l’extradition, vous avez également le national qui est en exil. D’autres camarades du Front populaire, de la Jfpi sont en exil ? Avez-vous de leurs nouvelles ?
Oui, bien sûr, je suis soucieux de leur vie. Je suis soucieux de leur état de santé. J’ai de leurs nouvelles au quotidien.
Je veux dire est-ce qu’ils sont en sécurité avec ce qui se passe au Ghana ?
Il n’y a pas de sécurité 100%. Et aucun Ivoirien ne peut se plaire en l’exil. Ils n’ont pas le choix il vaut mieux être en exil que de rentrer en Côte d’Ivoire où tu seras torturé. Et si tu n’y prends garde tu seras mis à mort. Dans ces conditions l’exil est mieux.
Que répondez-vous à ceux qui disent qu’il y a eu un deal entre Blé Goudé et le pouvoir en place ? Ça fait vraiment des vagues jusqu’à ce jour.
Si ça continue de faire des vagues c’est qu’on n’a pas des journalistes professionnels en Côte d’Ivoire.
Vous pensez vraiment ?
Oui, parce qu’il revient au journaliste d’investiguer et de nous dire avec exactitude si oui ou non il y a eu deal. Y-a-t-il eu deal entre Simone Gbagbo et Dramane Ouattara pour qu’elle se retrouve à Odienné ? Est-ce qu’il y a eu deal entre Affi N’Guessan et Dramane Ouattara pour qu’il se retrouve à Bouna ? Est-ce qu’il y a eu deal entre Laurent Gbagbo et Dramane Ouattara pour qu’il se retrouve à La Haye. Vous avez obligation en tant que journaliste d’investiguer pour nous informer. Sinon ce que je sais, la nature du régime de Dramane Ouattara est fasciste, un régime tortionnaire. C’est un régime sanguinaire qui est sans pitié.
Nous vous posons la question parce que le quidam qui se trouve dans le petit quartier d’Abidjan estime que Blé Goudé a porté à bout de bras la résistance patriotique, la galaxie patriotique. Ce M. donc est suffisamment prudent pour se laisser épingler aussi facilement au Ghana.
Il n’y a pas de sécurité 100%. Aux Etats-Unis des présidents ont été abattus. Vous le savez ? Vous pouvez me donner des noms. Il n’y a jamais de sécurité 100%. Blé Goudé à beau être prudent c’est un être humain. Il reste humain. S’il y avait sécurité 100%, Jésus ne serais pas pris bien que Pierre ait été prêt à donner de toute sa vie pour protéger son maître. Ecoutez laissez les gens dire ce qu’ils ont envie de dire. Allez investiguer au Ghana pour voir comment la vie se mène au Ghana et pour voir comment nos camarades vivent au Ghana, pour voir comment le régime se donne les moyens de les traquer, comment le régime se donne les moyens de même les exterminer parce qu’ils envisagent de les abattre.
Pour votre information ou du moins pour un rappel si vous le saviez, Event news TV dans le mois de décembre, pendant deux semaines, ce pour la préparation de l’investiture du président Dramani, s’est retrouvé au Ghana et a investigué. Elle a visité les camps des réfugiés ivoiriens et a eu en interview la mère du président Laurent Gbagbo. Nous sommes sur le terrain. C’est au vue de ce que de ce dont nous disposons comme informations que nous vous demandons à vous en tant que politique, nous faisons notre travail. C’est à vous d’expliquer au plus petit citoyen ce qu’il en ait concrètement du jeu politique ivoirien.
Le discours politique est différent du discours sur la politique. Je vous invite à lire Clémenceau.
Expliquez-vous ? Moi je vous comprends mais pour les autres qui n’ont pas eu la chance de faire l’université comme vous et moi.
Invitez-les à lire Clémenceau.
Il est vrai que vous préparez un meeting pour le 16 février, qui à trait à des activités précises pour demander la libération du président Laurent Gbagbo. N’empêche que le quotidien en Côte d’Ivoire vous intéresse en tant que parti politique. Alors que pensez-vous de cette vague de grèves. Des fonctionnaires affiliés à la Cosyfoci (Confédération des Syndicats des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire) ont entrepris une grève de 72 h, il y a plus d’un mois. Après eux, les enseignants, les médecins, les fonctionnaires ingénieurs sont rentrés également dans la danse pour 10 jours eux aussi. Il est même annoncé la grève des douaniers et de bien d’autres corps. Que vous inspire tout cela ? Y-a-t-il vraiment possibilité de faire un rapprochement avec la situation qui prévalait en 1990 quand M. Alassane Ouattara était encore premier ministre d’Houphouët Boigny ?
Je n’ais pas envie de faire de rapprochement pour ne pas paraître maladroit parce qu’à l’époque 90 avec Dramane Ouattara j’étais encore très jeune bien que les parents nous aient expliqué qu’il avait causé du tord aux Ivoiriens. Mais ce que je sais c’est que ce monsieur fait preuve chaque jour d’une incompétence inqualifiable. Ouattara est un farceur. Et Gbagbo n’a pas eu tord de dire qu’il est un menteur. Je répète à la suite de Gbagbo Laurent que c’est un menteur. Il a promis une vie meilleure à l’ensemble des Ivoiriens. Il a promis des pluies de milliards. Il est passé dans toutes les régions, à chacune des régions promis des milliards. Et voici que Dramane est incapable de résoudre le moindre problème pour les citoyens ivoiriens. « L’huile Dinor 850 F est-ce la guerre ? » tel était son slogan. Aujourd’hui, l’huile est passé à 1200 F à peu près, le sac de riz a augmenté de 50%, les prix du gaz et du carburant ont déjà augmenté. Chaque jour le tableau ivoirien devient sombre. Chaque jour, c’est l’angoisse, l’amertume qui gagnent le cœur des Ivoiriens. Chaque jour la politique infantiliste et hasardeuse de Dramane Ouattara désagrège le mental, la psychologie, l’intellect des Ivoiriens. Les Ivoiriens n’en peuvent plus, ils souffrent de cette politique hasardeuse. Les Ivoiriens ont envie de s’exprimer. Si en 2012 ils avaient peur parce que les Frci, les dozos étaient encore tout puissants, les Ivoiriens ont compris que s’ils veulent demeurer dans la peur ils vivront éternellement esclaves. Donc ils doivent prendre leur destin en mains. Et prendre ce destin en mains explique ces grèves. Nous les soutenons parce qu’effectivement nous sommes des Ivoiriens et nous comprenons la souffrance des Ivoiriens. Nous aussi nous souffrons de cette politique hasardeuse d’Alassane Dramane Ouattara. C’est pourquoi je demande à tous ces Ivoiriens qui sont dans ces différents corps de métier de garder espoir. Car la solution à tous leurs problèmes c’est la libération de Laurent Gbagbo. C’est pourquoi nous nous battons pour la libération de Laurent Gbagbo. Vous remarquez que sous Laurent Gbagbo nous n’avions pas toutes ces grèves. Il est vrai qu’à un certain moment, Dramane Ouattara a réussi à politiser certains secteurs d’activité, mais tous les secteurs d’activité n’étaient pas en grève en même temps. La libération de Laurent Gbagbo normalisera la vie en Côte d’Ivoire. Et dans tous les secteurs d’activité chacun retrouvera le mieux être, chacun retrouvera l’envie de travailler. Avec Dramane Ouattara tout est bloqué. Gbagbo Laurent viendra débloquer tout. Tous ces corps de métier qui sont en grève sont invités à ce meeting pour que nous communiions avec l’esprit de Laurent Gbagbo. Ils trouveront espoir en communiant avec l’esprit de Laurent Gbagbo. Dramane Ouattara est une faute dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
A vous entendre j’ai encore envie d’insister pour dire, bien que vous ayez signifié avoir été très jeune à l’époque 90, qu’à la lecture nous remarquons que ce sont pratiquement les mêmes ingrédients à quelques différences près qui reviennent en 2013: crise à l’université, fronde sociale…
C’est possible parce qu’avec Alassane Dramane Ouattara la gestion signifie crise, crise, crise. La bonne gouvernance pour lui c’est la crise, la gestion des affaires de l’Etat pour lui c’est la crise.
Pourtant l’argent travail.
Mais l’argent ne circule pas.
Je ne suis pas économiste mais il parait que pour que l’argent puisse travailler l’on doit sentir sa circulation.
Oui, on n’a même pas besoin d’être économiste. Demandez à mon grand-père au village, il vous dira ils sont venus payer mon cacao à 500 F le kilo. J’ai vendu 1000 tonnes, j’ai un peu d’argent et je vais faire des achats. Et celui chez qui il ira faire ces achats prendra cet argent pour le réinvestir. Ainsi l’argent travail. Mais aucun économiste normal, intellectuellement en bonne santé ne peut affirmer que l’argent ne circule pas parce qu’il travail.
Je souhaiterai revenir sur le dialogue-direct. Le chef de l’Etat a à se prononcer sur le document de synthèse des travaux en commission dans une semaine. Qu’attendre de sa sortie ? Vous qu’attendez-vous de lui?
Le Front populaire ivoirien a fait un énorme travail, a fait des propositions intelligentes. Souffrez que le Fpi continue son travail et que le peuple regarde les dirigeants du moment faire ce qu’ils ont à faire. Et le Fpi appréciera en temps opportun.
Pouvez-vous nous rappeler les points d’achoppement ? Par qu’il y en a eu les points d’achoppement.
Je vais vous dire une chose. De toute cette discussion, cette table ronde se tient en trois points non négociables. Le premier qui est non négociable, la libération de Laurent Gbagbo. Il suffit qu’Alassane Dramane Ouattara écrive à la Cpi pour dire qu’il s’est trompé sur le compte de Laurent Gbagbo parce que contrairement à ce qu’il a fait croire Laurent Gbagbo n’est pas un seigneur de guerre, c’est un démocrate fondamentalement, pour qu’il y ait normalisation en Côte d’Ivoire. Deuxième point, également non négociable, la libération de tous nos prisonniers politiques. Sur la question, j’ai mal quand j’entends le régime dire qu’il n’y a pas de prisonniers politiques et qu’il y a des prisonniers de droit commun. C’est maladroit. Je me demande si nous ne sommes pas dirigés par des ignorants. Simone Ehivet, qu’a-t-elle fait pour se retrouver en prison ? Michel Gbagbo qu’a-t-il fait pour se retrouver en prison? Affi N’Guessan qu’a-t-il fait pour se retrouver en prison ? Bro Grébé qu’a-t-elle fait pour se retrouver en prison ? Douaty qu’a-t-il fait pour se retrouver en prison ? Akoun Laurent qu’a-t-il fait pour se retrouver en prison ? Ils sont en prison pour leur opinion politique. Ils sont en prison pour leur appartenance à une ligne politique incarnée par le président Laurent Gbagbo. Ils sont donc des prisonniers politiques. Le troisième point qui est aussi non négociable, c’est le retour sécurisé et apaisé de tous les exilés où qu’ils se trouvent. Oui, frère j’ai des amis en exil. Cela fait deux ans que je n’ai pas de leurs nouvelles. J’ai envie de les voir, j’ai envie de communier avec eux. C’est trois éléments mis ensemble contribueront à normaliser la vie. Le reste, la dissolution de la Cei, le gouvernement c’est secondaire. Et en politique il vaut mieux s’attacher à la question principale qui est principiel avant d’aller au secondaire.
Le Fpi n’ira pas aux élections s’ils étaient organisées quelque soit la date ?
Ce n’est même pas envisageable.
Y-a-t-il un appel particulier ?
J’appelle tous les Ivoiriens épris de liberté et de démocratie qui jusque là ont démontré leur attachement à la personne du président Laurent Gbagbo de déferler à la place Cp1 comme un seul homme pour exiger de la Cpi la libération pure et simple du président Laurent Gbagbo. Je demande aux Ivoiriens où qu’ils se trouvent ce samedi 16 de cesser toute activité et de venir à la place Cp1 pour témoigner leur attachement au président Laurent Gbagbo. Le 16 février doit impérativement influencer le 19 février. Les ivoiriens ne doivent pas abandonner Laurent Gbagbo seul dans sa cellule parce que toute sa vie durant Laurent Gbagbo s’est consacré à leur bien être. Il est temps pour que les Ivoiriens le lui en soit reconnaissant. Et je suis convaincu qu’ils lui seront reconnaissants ce jour.
De YABA BLE APPOLINAIRE, Event news Tv bleventnews@yahoo.fr