Monsieur le ministre, les étudiants viennent de signer une nouvelle Charte de la non-violence. Croyez-vous en la sincérité de ce qui est en train d’être fait ?
Je n’ai aucune raison de douter de la sincérité des actes que les étudiants viennent de poser. Aujourd’hui n’est qu’une étape avant cette étape, il y en a eu d’autres. Non ! je n’ai aucune raison de douter de la sincérité des étudiants. Tout comme je pense au fond de moi-même que ce qui s’est passé, le lundi 13 mai 2013, n’était qu’un mouvement éradique, pas nécessairement du fait d’étudiants. Je pense qu’il y avait plutôt des mains obscures derrière ce mouvement. C’est pour cette raison que les étudiants se sont sentis interpellés ; d’où leur réaction immédiate. Cette décision est de leur propre initiative. Parce qu’ils considèrent qu’ils ont signé en toute liberté la charte de décembre 2012, (ndlr : le 21 décembre). Ils l’ont signée devant Dieu, les hommes, ils ont décidé, à travers cette rencontre de donner un nom à cette charte. Le nom d’un membre du comité des sages qui a été le témoin privilégié de sa naissance, paix à son âme, le Pr Salif N’Diaye. Donc, je suis parfaitement confiant.
La première charte aussi avait suscité beaucoup d’espoirs mais tout le monde connaît la suite.
J’ai dit aux étudiants que le chemin de la non-violence est semé d’embûches. Les tentations d’un retour en arrière sont nombreuses. D’abord, il y a nos propres démons intérieurs. Les sollicitations de nos âmes impérieuses, de nos pulsions, ce que nous ne pouvons pas concevoir qu’on nous fasse, parce qu’on ne nous l’a jamais fait. Ensuite, il y a les tentations extérieures ; ces personnes qui se présentent comme des anges alors qu’en réalité elles sont des démons qui vous tentent. Qui vous conduisent sur le chemin de la perdition. Il suffit d’un tout petit moment de faiblesses, pour être pris au piège. Il y a mille et une raisons qui peuvent faire que le chemin de la non-violence que vous avez choisi soit un chemin impraticable. C’est donc une grosse épreuve. Mais c’est tout cela, qu’il faut réussir à surmonter. Pour moi, ce qui s’est passé, ne sont que des soubresauts. Je ne veux pas dramatiser outre mesure ce qui m’est arrivé le 13 mai dernier.
C’est vrai que ce qui s’est passé est grave, c’est la première fois dans l’histoire de notre pays ; on ne peut donc pas le minimiser, mais il ne faut pas non plus que l’histoire de la Côte d’Ivoire s’arrête à cela. Il faut avancer.
Avec l’observatoire de la charte de la non- violence, peut-on s’attendre à des mesures extrêmes?
Vous avez vu ce qui est écrit dans la charte. Les étudiants décident eux-mêmes de se soumettre à toute la rigueur de la loi, pour tous ceux qui contreviendraient à cette charte de la non-violence. On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Il faut tout simplement faire en sorte qu’on n’en arrive pas à cet extrême.
Propos recueillis par
Marie-Adèle Djidjé – Fraternité Matin
Rédaction de Diaspora Cote d'Ivoire dit
A mon avis, Marie-Adèle Djidjé a manqué de courage car la seule vraie question à laquelle les Ivoiriens voudraient que Bacongo réponde, c’est de savoir ce qu’il a fait des 110 milliards alloués à son ministère pour la restauration de l’université de Cocody.