(AFP) – Des centaines de militaires ivoiriens qui avaient manifesté la veille pour obtenir de l’avancement et de meilleures soldes ont mis fin mercredi à leur mouvement après une promesse du gouvernement de satisfaire leurs revendications, a-t-on appris de sources concordantes.
« Le calme est revenu dans les casernes et partout dans le pays », a déclaré à l’AFP un officier sous couvert d’anonymat.
« Les manifestants attendent le résultat de la rencontre » prévue ce mercredi entre le ministre de la Défense et les représentants de chaque unité en vue « d’arrêter les modalités de règlements des décisions gouvernementales », a poursuivi la même source.
La vague de protestation est partie de Bouaké, capitale de la rébellion qui contrôlait le nord du pays de 2002 à 2011, durant une crise politico-militaire qui fit des milliers de morts et pendant laquelle la Côte d’Ivoire fut coupée en deux.
Le mouvement s’est ensuite étendu à Abidjan, la capitale économique, Ferkéssédougou et Korhogo, deux villes du nord, ainsi que Bondoukou et Abengourou, dans l’est.
« Nous sommes à nos postes et avons procédé ce matin au salut du drapeau », a expliqué un soldat du Bataillon de sécurité de l’Est (BSE) basé à Bondoukou, joint au téléphone depuis Abidjan.
A Bouaké, les barricades ont été levées, la circulation a repris et les commerces ont ouvert, a constaté le correspondant de l’AFP.
« C’est comme si rien ne s’était passé hier », s’étonne Salif Konaté, un chauffeur de taxi, soulignant toutefois » qu’on a eu chaud, cela nous a fait penser aux années de crise ».
Mardi, le ministre de la Défense Paul Koffi Koffi a rapidement annoncé une série de mesures et demandé aux militaires « de regagner leurs postes ». Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a annoncé lui aussi des mesures allant dans le sens des revendications des militaires.
Un groupe de 575 militaires, intégrés dans l’armée en 2011, et un autre groupe de 8.400 caporaux demandaient la prise en compte d’arriérés de soldes à partir de 2009, a déclaré M. Bakayoko. « La réponse est positive », a affirmé le ministre, venu, a-t-il dit, « rassurer tous les jeunes pour dire que leur message a été entendu ».
Même si le calme est revenu, cette vague de protestations inquiète à moins d’un an du scrutin présidentiel d’octobre 2015.
Selon plusieurs sources sécuritaires, d’anciens éléments rebelles, intégrés en 2009 dans les forces de sécurité nationales à la suite de l’accord de paix de Ouagadougou, signé en 2007, sont à l’origine du mouvement de mardi.
AFP