Marcel Gossio, ancien directeur général du port autonome d’Abidjan, exilé au Maroc depuis avril 2011, n’approuve pas les accusations fantaisistes dont il est l’objet. Il le fait savoir au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Bert Koenders, à travers une lettre dont nous avons reçu copie.
Monsieur,
C’est avec stupéfaction que j’ai lu, le samedi 06 Octobre 2012 sur le site internet de Radio France Internationale (RFI), un article de presse signé du journaliste Cyril Ben Simon. Celui-ci me cite comme une des personnes qu’un récent rapport effectué par des experts de l’ONU aurait épinglées pour le financement d’activités subversives contre le régime Ouattara depuis le Ghana.
Le texte se veut précis en affirmant que, courant juillet 2012, j’aurais en compagnie d’autres cadres de la majorité présidentielle en exil participé à une réunion à Takoradi, cela dans le but de définir une stratégie de reconquête du pouvoir à Abidjan par les armes.
En ce qui concerne les accusations portées contre ma personne, je réaffirme que je suis en exil au Maroc depuis le 19 avril 2011. Je n’en suis jamais sorti. Vous pouvez le vérifier auprès de la police des frontières du Royaume du Maroc et de la République du Ghana. Je n’ai donc jamais mis les pieds à Takoradi à plus forte raison pendre part à une quelconque réunion qui s’y serait tenue. Par ailleurs, je me sens concerné ni de près de ni de loin par un prétendu financement d’actions subversives.
J’étais donc dans l’attente des preuves irréfutables de mon implication dans un tel projet lorsqu’intervenant sur la chaine de radio BBC, Mme Sylvie Van Den Wildenberg a formellement démenti pour le compte de l’organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire l’existence d’un tel rapport.
Ce démenti vient une fois de plus démontrer à la face du monde que certains media à l’instar de RFI qui tirent certainement profit de la belligérance en cours dans mon pays n’ont pas intérêt à ce qu’un climat apaisé, propice à la difficile mais possible réconciliation s’installe définitivement. Sinon, comment expliquer que ce media de renommée internationale puisse produire un mensonge aussi grossier juste au lendemain de votre visite aux exilés politiques d’Accra afin de renouer le fil de la discussion et favoriser leur retour au pays ?
Je m’étonne, par ailleurs, que pour un article publié par Radio France Internationale, votre porte-parole fasse le démenti sur BBC tandis que RFI continue de diffuser cette information en boucle. C’est le lieu de demander à votre collaboratrice de le faire sur la radio coupable de cette diffamation.
Monsieur le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, c’est le lieu pour moi de dénoncer et condamner cette énième tentative de manipulation et d’attirer votre attention sur le fait que vous devriez être plus regardant pour définitivement savoir quelles sont les personnes qui ne veulent pas de la paix dans mon pays. Celles-ci ne sont certainement pas à rechercher parmi les cadres de la majorité présidentielle en exil.
Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, je vous rappelle que je suis un cadre du Front Populaire Ivoire. Nous avons conquis et exercé le pouvoir d’Etat après 30 années passées dans l’opposition sans jamais prendre les armes même face aux multiples humiliations et injustices dont nous avons été victimes. Mieux, depuis mon lieu d’exil, j’ai toujours encouragé la direction actuelle de notre parti à s’engager résolument dans le dialogue républicain avec afin de créer un climat social apaisé nécessaire à un retour à la normalité. Mes déclarations publiques précédentes l’attestent.
Tout en vous souhaitant bonne réception de mon courrier, je vous prie de trouver ici l’expression de ma profonde indignation et de mon exaspération face à la manipulation médiatique dont je suis victime.
Marcel Gossio
Ex- Directeur du Port Autonome d’Abidjan
Cadre du FPI en exil