Deux mois et demi après le «mensonge d’Etat» sur la fausse arrestation du ministre Koné Katinan au Cameroun, le régime a ravivé le «dossier», cette fois-ci en ventilant dans ses canaux locaux, le samedi 25 août 2012, une information relative à l’arrestation et à l’extradition imminente du porte-parole du président Laurent Gbagbo du territoire ghanéen vers la Côte d’Ivoire. Par la suite, le week-end a été riche en annonces et en démentis, en coups tordus et en opérations de manip’ plus ou moins réussies. Que s’est-il passé exactement ? Tout par d’un déplacement en Afrique du Sud du ministre Justin Katinan Koné, porte-parole du président Laurent Gbagbo, invité par l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki à Johannesburg pour prendre part aux travaux de l’African Forum, plateforme regroupant notamment d’anciens chefs d’Etat africains. C’est en compagnie de Me Lucie Bourthoumieux, une des avocates de Gbagbo, que Katinan séjournera du dimanche 19 au vendredi 24 août dernier en Afrique du Sud.
A la fin de son séjour fort enrichissant, au vu de la densité et de la qualité des personnalités rencontrées, le ministre du Budget du Gouvernement Aké N’Gbo et l’avocate Me Lucie Bourthoumieux regagnent la capitale ghanéenne d’où ils sont partis. C’est par un vol régulier de la South African Airways qu’ils atterriront à l’aéroport international Kotoka d’Accra. Après les formalités d’usage, c’est à leur sortie de l’aéroport, qu’ils seront apostrophés par des agents de la police ghanéenne. Et pour cause : une short-list de personnalités ivoiriennes en exil a été transmise par les autorités ivoiriennes. Justin Koné Katinan figure sur la fameuse short-list. Très clairement, le régime Ouattara l’accuse d’être impliqué dans les récentes attaques armées contre des cibles militaires en Côte d’Ivoire. En procédant ainsi, il espère faire prospérer sa demande d’extradition auprès d’un pays qui s’est toujours refusé à lui livrer ses opposants politiques.