La comparaison n’est pas exagérée. Alassane Dramane Ouattara, président non élu imposé aux Ivoiriens par la « communauté internationale » vit ce mandat présidentiel usurpé comme un drame. Un drame qui offre plus d’une analogie avec les tourments quotidiens d’un impotent sexuel. On sait que l’organe copulatoire de l’impotent sexuel est en état de flaccidité permanente. Un tel homme est incapable d’honorer sa compagne. La nuit tombée, il est en proie à des transes mortelles qu’explique ce handicap physique. On dirait dans le langage trivial et imagé des Ivoiriens que notre homme « n’assure plus » ou « a perdu définitivement le réseau ».
Mais généralement, les hommes frappés d’une telle infamie ne veulent point perdre leur honneur et leur dignité toute masculine. Il faut bien qu’ils puissent dissimuler ce grand désarroi à leur tourterelle. Dans cette perspective, les astuces et les échappatoires ne font pas défaut. Devant les sollicitations libidinales de la compagne, on peut prétexter une grande fatigue, un gros stress dévorant et incapacitant, consécutifs à un surcroît d’activités professionnelles.
À l’instar d’un époux impotent sexuel, Alassane Dramane Ouattara (lié aux Ivoiriens par un mariage forcé) joue au cache-cache avec le digne peuple de Côte d’Ivoire pour ne pas l’affronter, conscient qu’il n’est pas le choix de celui-ci. On dit que les dirigeants tiennent leur pouvoir de Dieu, qui les adoube, les oint. C’est loin d’être le cas de ce monsieur catapulté chef d’État au bord de la lagune Ébrié, à coups de bombes. C’est pourquoi le fauteuil présidentiel lui brûle les fesses. Il est le chef d’État le plus agoraphobe que la Côte d’Ivoire ait connu. Toute chose qui le contraint à effectuer constamment des voyages hors du pays. Il en est à plus de soixante-dix aujourd’hui. Et qui paye ces nombreux déplacements? Le contribuable ivoirien bien sûr, qui ne voit plus l’argent circuler, mais n’ignore pas que des espèces trébuchantes de dernière coupure se distribuent à flot dans les allées du pouvoir dans le milieu des «rattrapeurs».
Que le tyran aux pieds nickelés d’Abidjan ne puisse pas « plonger » dans le peuple, passe encore! Ce qui est autrement plus hilarant reste sa propension à éviter les représentants de ce peuple. Même quand c’est lui-même qui les a triés sur le volet. Ainsi, notre « chef d’État » s’est interdit de franchir le portail de l’Assemblée nationale, là où trône et officie son principal acolyte dans la destruction de la Côte d’Ivoire, en l’occurrence la sinistre fripouille de Guillaume Soro. Alassane Dramane Ouattara gouverne donc par décrets et par ordonnances.
L’impéritie du « grand » économiste qui s’enorgueillissait de son passage au FMI est étalée au grand jour à présent qu’il lui est demandé de gérer la Côte d’Ivoire. Incapable de remplir cette mission, il se vautre de plus en plus dans le mensonge quand il est question de dresser le moindre bilan, et prend plaisir à siroter telle une liqueur de dame le culte de la personnalité que lui vouent ses serveurs de thé. Il se comporte exactement comme l’impuissant sexuel qui se vante en public de prouesses irréalisables.
Alassane Dramane Ouattara ignorait une chose essentielle qu’il apprend aujourd’hui à ses dépens : à brandir le fer rouge au-dessus de trop d’épaules, on se met en position de mobiliser contre soi une armée de bras. En clair, les assassinats crapuleux, les exécutions sommaires, la traque d’opposants et les arrestations arbitraires, bref, toute la répression organisée qui a suivi sa prise du pouvoir le dessert présentement. Car les Ivoiriens ne sont plus engourdis dans leurs torpeurs; ils ont pris conscience que celui qu’on leur a imposé comme président et qui ne manque aucune occasion de se plastronner n’est en réalité qu’un faux brave.
La peur du régime dictatorial commence à disparaître du cœur des ivoiriens, le principal parti d’opposition, le FPI comme sphinx renaît de ses cendres et se sent revigoré par la libération des camarades faits prisonniers, sa jeunesse s’active avec le projet «éveil de conscience». La présence de sa branche armée, les FRCI et leurs supplétifs de dozo de plus en plus contestée même dans les régions supposées être favorables à Alassane. Son projet de naturalisation des apatrides est critiqué par certaines personnes du Nord. Quant à la diaspora ivoirienne, elle continue de manifester dans les grandes capitales européennes pour dénoncer les atrocités commises par le régime de Ouattara et réclamer la libération de Laurent Gbagbo. Son nouveau slogan, «maintenir la pression» dérange Ouattara qui pensait avoir un moment de répit après la libération des prisonniers.
Toutes les actions de Ouattara sont aujourd’hui des tentatives d’un homme désespéré qui essaie d’intégrer la culture ivoirienne basée sur la tolérance et paix dont il n’a pas connaissance pour n’avoir pas fait son enfance dans ce pays contrairement à Bédié comme le souligne l’artiste comédien ivoirien Gbi de Fer dans son récent message vidéo. Ne connaissant pas cette culture, Ouattara a emporté avec lui la violence sur l’arène politique en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, il vit sa présidence dans la honte parce qu’incapable d’unir les ivoiriens autour de sa personne et de créer un lien d’Amour entre lui et le peuple. Ce sont des signes d’une profonde solitude qui pousse l’homme à souvent voyager pour se faire dérouler le tapis rouge, juste un instant pour lui de se sentir président et de savourer sa joie de l’être. Cette joie que le peuple ivoirien ne lui donne pas. Il se rend compte que la fonction présidentielle n’est pas un champ d’exploration, mais une scène de performance qui se construit en tissant des liens historiques avec le peuple basés sur la confiance et la fidélité et non sur la violence, les massacres de vies humaines
Le décervelage généralisé du peuple sur lequel les éminences grises de la rue Lepic avaient spéculé n’a pas eu lieu. Les nombreuses opérations outrancièrement médiatisées pour intimider les Ivoiriens ont fait flop. Le shérif Ahmed Bakayoko a beau astiquer ses colts sur le plateau de la télévision, les Ivoiriens n’ont plus peur. Que ce soit hors du pays ou sur place, ils crient de plus en plus leur ras-le-bol et réclament la fin de la tyrannie Ouattara.
Au même moment, le salaire des travailleurs est difficilement assuré. Quant aux paysans, ils vivotent au rythme d’une année de récolte. Le milieu scolaire et universitaire ne fait pas exemption de cette décadence malgré les milliards décaissés pour refaire les peintures.
Dans le propre camp de notre impotent de président, l’heure est au scepticisme, le désabusement est à la mode. Les illusions se fracassent contre la digue protestataire que les Ivoiriens ont érigée pour éviter d’être emportés par des vagues dictatoriales. La désillusion ne tardera pas à se généraliser, et on assistera bientôt à l’effritement du ciment de la galaxie RDR et rebelle. Lorsque le PDCI aura définitivement compris qu’il n’aurait pas dû faire la courte échelle au « candidat de l’étranger ». On s’attend donc à ce que dans un sursaut national et jacobin les Ivoiriens récupèrent leur pays. Ainsi donc, nous nous acheminons inéluctablement vers le démantèlement du dozoland et la fin de la dozocratie.
Oui, nous sommes au début de la fin. Alassane Dramane Ouattara se rend compte du caractère fugace du pouvoir politique, même si celui-ci est trempé dans l’acier d’une dictature féroce. S’il n’avait pas été un ignorant en politique, et s’il avait eu une culture démocratique, il aurait su, avec François Mitterrand, qu’on ne peut gouverner avec la moitié (moins de la moitié dans le cas d’espèce) du pays, sauf à se retrouver avec le peuple dans la rue. Et c’est ce qui s’annonce, se dessine non pas en pointillé, mais à grands traits.
L’union fait-elle toujours la force? Pas si sûr! Il arrive qu’elle trahisse la faiblesse. Le disant, je pense à l’attelage (PDCI, RDR et le menu fretin politique) dénommé RHDP. Eh bien, il ne fallait pas gratter beaucoup pour découvrir que sous le vernis d’un consensus électoraliste, de profondes divergences opposent ces amis tous circonstanciels. De nombreux sons très discordants partent depuis un moment de ce RHDP jusqu’aux oreilles de tous les Ivoiriens. Nous en voulons pour preuve les propos de Anaky Kobenan traitant le RHDP de «sorcellerie noire». KKB s’en est vite fait l’écho du profond malaise au sein de ce machin, leur RHDP.
Pis, le scanner électoral mis en marche depuis les dernières fausses législatives, permet de dresser un diagnostic sévère de la représentativité non seulement du RDR, mais également du PDCI, pour ne pas parler de tout le RHDP. En l’absence du FPI de Laurent Gbagbo, le jeu démocratique ivoirien est faussé. Il n’a aucune valeur. Alassane Dramane Ouattara et ses soutiens étrangers l’ont enfin compris. Ce qui explique leur insistance pour faire entrer le FPI au gouvernement, et surtout cette vague de libération de détenus politiques.
Cependant, il faut craindre pour le président impotent qu’il ne soit trop tard : les Ivoiriens, délivrés des raideurs du militantisme partisan, sont décidés à le désavouer publiquement dans un unanimisme éburnéen, s’il le faut dans la rue.
Dans sa solitude Ouattara doit convenir avec Joel Curtis le cyber activiste pro-Gbagbo, et méditer le titre de son récent article publié sur sa page Facebook : « Autant d’énergie dépensée et de sang coulé pour un pouvoir sans honneur ». Ce titre de l’article de Joel Curtis, résume éloquemment le règne sans gloire de l’ancien étudiant burkinabé devenu « président » de Côte d’Ivoire.
Jean-Pierre Goutoyou