Depuis quelques jours, le climat, déjà délétère à l’ancien Camp d’Akouédo, s’est davantage détérioré avec les récentes mesures prises par les Frci. Notamment la fermeture de toutes les églises depuis le 24 décembre dernier.
L’ancien camp Akouédo est secoué depuis quelques jours par une tension subite. Le climat de méfiance et de suspicion au sein des troupes s’est aggravé, depuis la vraie-fausse tentative d’attaque du camp de Gendarmerie d’Agban, le dimanche 23 décembre dernier. Depuis lors, selon les informations en notre possession, la plupart des ex-Fds sont en mode surveillance accrue, notamment à l’ancien camp militaire d’Akouédo. Et ce qui a davantage contribué à alourdir l’atmosphère, c’est la décision de fermeture des Eglises au sein du camp, depuis le 24 décembre dernier jusqu’à nouvel ordre. Une décision venue du Lieutenant-colonel Diarrassouba qui aurait reçu l’ordre de son supérieur le Général Sékou Touré, commandant des forces terrestres des Frci. Selon les informations en notre possession, les fidèles catholiques préparaient le réveillon de Noël dans la chapelle du camp quand des éléments des FRCI sont venus les prier de tout arrêter et de fermer l’église jusqu’à nouvel ordre. Idem pour les autres églises. Et pour cause, selon eux, ceux qui auraient attaqué le camp de Gendarmerie d’Agban aurait fait la messe avant de lancer leur coup. Ainsi donc, selon les Frci, pour ne pas que pareil scenario arrive au camp militaire d’Akouédo, ils anticipent, en décidant de fermer toutes les Eglises à l’intérieur du camp. Du coup, depuis le 24 décembre dernier, selon nos informations, seule la mosquée du camp est opérationnelle. Seules les «FRCI originelles» ont le droit de détenir des armes L’unicité de l’armée est encore un leurre dans la plupart des camps militaires où se côtoient Frci et ex-Fds. En dehors des heures de garde où les équipes de garde sont constituées d’ex-Fds et Frci, rien ne les lie. Dans un tel climat d’insécurité et d’attaques répétées, seules les Frci originelles ont le droit de détenir des armes, y compris des armes lourdes (comme les RPG, roquettes…) jusque même dans leurs couchettes. Ce qui n’est pas le cas pour leurs frères d’armes des ex-Fds. Et le plus humiliant, les ex-Fds sont obligés de se cacher, parfois même raser les murs pour se procurer un journal (surtout quand il s’agit de la presse proche de l’opposition) dans la totale discrétion, de peur d’être surpris par leurs autres frères d’armes et d’être automatiquement catégorisés comme pro-Gbagbo ayant des velléités de faire coup d’Etat. «Parce qu’on t’a vu en train de lire un journal ‘’bleu’’, un beau matin des éléments peuvent débarquer chez toi et t’arrêter pour rien. Et tu risques de t’entendre dire que tu serais impliqué dans un coup en préparation. C’est vraiment pénible tout ça», révèle un sous-officier, ex-Fds.
Frank Toti
Le Nouveau Courrier