Suite à la visite à Paris du leader installé par la France et par les armes à la tête de la Côte d’Ivoire, Ouattara, et de ses passages dans les médias d’état français, le journaliste et auteur Théophile Kouamouo confronte ses dires aux faits…qui sont têtus.
Images grégory protche
Kouamouo confond Ouattara par les archives -… by legrigriinternational
« Cerveau » présumé de l’attaque d’Akouédo : voici la photo que brandit le régime !uu
« L’heureux élu » s’appellerait Hervé Blé alias « Gédéon ». Et serait en contact avec Abel Naki, leader de mouvement patriotique basé à Paris – et qui s’est fait remarquer en déposant récemment une gerbe de fleurs devant la résidence d’Alassane Ouattara à Mougins. Crime de lèse-majesté. Cette accusation vise-t-elle à faire obtenir une extradition de la part de l’administration Hollande ?
Source: Le Nouveau Courrier
Les accusations de complicité de coup d’Etat proférées contre le FPI par le régime Ouattara sont fausses et faites sans le moindre début de preuve
Suite aux virulentes déclarations d’Hamed Bakayoko, ministre de l’intérieur d’Alassane Dramane Ouattara accusant le parti du président Gbagbo d’être l’instigateur des coups portés contre les FRCI depuis le weekend dernier, le président du Front Populaire Ivoirien est monté au créneau pour faire la lumière dans l’esprit des pro-Ouattara.
Selon Miako Ouretto, président du FPI, ‘ces accusations de complicité de coup d’Etat proférées contre le FPI par le régime Ouattara, sont fausses et faites sans le moindre début de preuve, et sont de nature à mettre à mal la réconciliation nationale’.
Comme la repétition est une vertu pédagogique, Akoun Laurent, le porte-parole du FPI, s’est aussi prononcé suite à l’adresse du président du parti pour condamner, ‘avec la plus grande énergie cette vague de violence meurtrière et exhorter le Gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour rechercher activement et présenter les auteurs de ces crimes à la Justice’.
Tapé Do Lucien : “Voici pourquoi on a fait la guerre à Gbagbo”
L’ex-Pca de la Bourse café-cacao (BCC), Tapé Do Lucien, inculpé dans le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao, redoute que la filière soit bradée aux multinationales, au terme du processus judiciaire. Il l’a indiqué, le lundi 6 août dernier, à Sococé, aux Deux-Plateaux, lors d’un entretien avec la presse. « L’Etat n’est pas prêt à céder la filière aux producteurs de café-cacao. Il a seulement placé des producteurs dans les comités qui gèrent actuellement la filière. Ce même Etat reconnaît que ces producteurs ne sont pas des producteurs », a-t-il déploré. Pour Tapé Do Lucien, l’Etat de Côte d’Ivoire, en initiant le système de stabilisation des prix du café et du cacao, va installer un désordre total au profit des multinationales. « Il faut fixer un prix avant de parler de soutien. Le soutien, en fait, n’en est pas. Ce sont plutôt les exportateurs, les multinationales qui vont en profiter énormément », a-t-il révélé. Et d’ajouter : « C’est parce que le président Laurent Gbagbo a cédé la gestion de la filière aux producteurs que la guerre lui a été faite. Le système de prix indicatif était mieux sous le règne de Laurent Gbagbo ». Tapé Do indique donc ne pas comprendre pourquoi le président du Tribunal, Coulibaly Hamed, déclare que la filière café-cacao n’appartient pas aux producteurs. Et que les ressources de la filière, selon lui, proviennent de l’Etat. « Si nous avons mal géré, qu’on nous remplace par d’autres producteurs, et non par des entrepreneurs en bâtiment », a-t-il souhaité. Il s’est réjoui que le président Gbagbo ait confié la filière café-cacao aux producteurs. « Il faut être reconnaissant au président Gbagbo. Sa politique a rehaussé l’image des planteurs ivoiriens dans le monde entier. C’était la première fois qu’un paysan analphabète indiquait le prix du cacao sur les médias du monde. Nous ne pouvons pas oublier cette image. Voilà pourquoi les gens disaient que j’avais des ressources financières, que j’entretenais des filles, etc. Je ne serai pas opposé qu’on effectue un audit de mes comptes », a-t-il défié.
L’ex-Pca de la Bourse café-cacao a également révélé que la BCC s’est battue pour éviter que le beurre de karité soit utilisé dans la fabrication du chocolat. « Nous avons fait du lobbying avec la redevance de la BCC pour imposer le chocolat ivoirien qui est consommé en Europe et à 100% aux Etats-unis. Nous avons, en outre, associé l’image de Didier Drogba au chocolat ivoirien en vue de mieux le commercialiser », a-t-il argumenté.
Enfin, Tapé Do soutient qu’à l’instruction du dossier relatif au procès, les prévenus n’ont pas eu le temps de s’exprimer. « Le procès au fond nous permet de nous exprimer. Les Ivoiriens veulent savoir ce qui s’est passé. Le Seigneur sait qui est coupable et qui ne l’est pas. Si on laisse le juge faire son travail correctement, il va prononcer un jugement impartial », a-t-il déclaré. Pour lui un bon procès doit prendre fin en 2014. S’il reconnaît que la filière a été mal dirigée, il affirme être tombé des nues en apprenant au procès que Amouzou Henri, président du Conseil de gestion du FDPCC, a acheté un bateau zodiac.
Gomon Edmond – Notre Voie
Crise ivoirienne: plus de 700 victimes des forces pro-Ouattara (enquête)
ABIDJAN – Une enquête réclamée par le président ivoirien Alassane Ouattara sur les violences commises durant la crise de 2010-2011 a conclu que ses forces armées ont causé la mort de plus de 700 personnes, et celles de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo d`environ deux fois plus.
« La crise a donné lieu à de massives violations des droits de l`Homme et du droit international humanitaire », a déclaré la présidente de la Commission nationale d`enquête (CNE), Paulette Badjo, en remettant à M. Ouattara le
rapport issu d`un an d`enquête et de l`audition de près de 16.000 personnes.
Créée par le chef de l`Etat, la commission a enregistré « 3.248 » personnes tuées durant la crise, un chiffre qui « reste certainement en-deçà de la réalité », a-t-elle indiqué.
Les forces armées pro-Gbagbo sont responsables de la mort de 1.452
personnes (dont 1.009 exécutions sommaires), tandis que les Forces
républicaines (FRCI) de M. Ouattara ont causé la mort de 727 personnes (dont 545 exécutions sommaires), selon les données citées par Mme Badjo, qui n`a pas précisé l`identité ni le statut (civil ou militaire) des victimes.
La commission a aussi mis en cause les forces non conventionnelles qui ont combattu, comme les miliciens pro-Gbagbo ou les chasseurs traditionnels « dozo » qui, selon de nombreux témoignages, ont agi aux côtés des FRCI et ont tué 200 personnes d`après la CNE.
Le chiffre communément admis, par l`ONU notamment, est de quelque 3.000 personnes tuées durant la crise.
Visiblement ému par le tableau de ces « horreurs », selon son expression, M. Ouattara a remis le rapport de la commission au Premier ministre et ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou, afin qu`il prenne des « mesures ».
Réaffirmant son engagement pour la « lutte contre l`impunité », le président ivoirien a assuré que « toutes les personnes qui ont posé des actes
répréhensibles pendant la crise postélectorale répondront de leurs actes devant la justice ».
Régulièrement interpellé par les ONG internationales sur les crimes commis par ses forces durant la crise, en particulier dans l`Ouest, et sur l`absence de poursuites contre les siens, M. Ouattara a expliqué depuis un an attendre
les conclusions de la commission.
Le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), avait par avance récusé en février les conclusions de la CNE, dénonçant une « justice des vainqueurs ».
L`ex-chef de l`Etat est incarcéré depuis fin 2011 à la Cour pénale
internationale (CPI) de La Haye, qui le soupçonne de crimes contre l`humanité.
Une vingtaine de figures du camp Gbagbo, dont l`ex-Première dame Simone Gbagbo, et des dizaines d`autres personnes de ce bord (des civils et des militaires) sont inculpées et détenues en Côte d`Ivoire en lien avec la crise postélectorale.
Avec AFP
Pourquoi les armes parlent de nouveau à Abidjan
Pour la presse ouest africaine, les attaques meurtrières qui se produisent jusque dans la capitale économique mettent une réalité en évidence:la sécurité n’est pas de retour.
Abidjan s’est réveillé dans la peur au cours des matinées des 5 et 6 août 2012. Dans les nuits qui ont précédées ces journées la police et l’armée ont été attaquées par de mystérieux hommes armés. Le bilan est lourd, 11 morts et plusieurs blessés contre un soldat tué chez les assaillants.
Le spectacle sanglant d’une lutte armée qui s’invite jusque dans les lieux les plus «sécurisés» de la capitale économique fait ressurgir le spectre de la bataille d’Abidjan qui s’est achevée il y a un an à peine.
«Psychose»
Autant dire qu’à la veille de la fête du 52ème anniversaire de leur indépendance, les Ivoiriens espéraient un autre cadeau. Dans son allocution prononcée à cette occasion et retranscrite par le site Abidjan.net, le président Alassane Ouattara a cherché à rassurer les Ivoiriens:
«Certes, il reste des poches résiduelles d`insécurité mais elles sont l’objet de toute notre attention. J’ai donné des instructions pour mener une lutte sans merci contre ceux qui ont pour objectif de créer une psychose et un sentiment d’insécurité dans le pays.
Notre détermination est forte; nous voulons faire régner partout, la sécurité à laquelle ont droit tous les Ivoiriens et tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire.»
Les autorités entendent à présent ne plus laisser surprendre par des attaques de ce genre. Un important dispositif de sécurité a été déployé dans la ville lagunaire afin que rien ne puisse venir gâcher des festivités que beaucoup passeront terrés chez eux, on ne sait jamais.
«Abidjan est calme et semble avoir retrouvé la normalité. Commente Gbansé Douadé Alexis, directeur de publication de Connnectionivoirienne.net
Les présences militaires renforcées aux carrefours jugés importants, (…) la présence de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes, laisse pourtant transparaitre la psychose, une certaine nervosité sur la ville.
Pendant ce temps, les populations s’activent à faire des réserves de nourriture et de produits de premières nécessités. Ayant en mémoire, la situation d’apocalypse de mars-avril 2011.» (combats dans Abidjan et arrestation de l’ex président Laurent Gbagbo)
Quel coupable?
A présent que les armes se sont tues, on s’interroge sur les coupables des assauts meurtriers. Pour le site d’information Ivoireactu, l’identité des coupables ne fait pas l’ombre d’un doute:
«Ce n’est un secret pour personne qu’une situation de ni guerre-ni paix ne profiterait qu’à un seul parti: le Front Populaire Ivoirien (FPI). Ainsi, le parti de l’ex-président ivoirien (Laurent Gbagbo) nourrit une haine viscérale et vicieuse à l’endroit de l’actuel Président ivoirien Alassane Ouattara. Il a juré de le perdre en appelant à maintes reprises ses militants à la mobilisation.»
En effet, le camp des partisans de Laurent Gbagbo avait déjà été accusé de fomenter un projet de coup d’Etat à l’encontre du jeune pouvoir de Ouattara. Le quotidien burkinabè, L’Observateur Paalga fait le lien entre ces évènements et ce complot déjoué qui avait fait l’objet d’une vaste campagne de communication:
«Ces attaques à répétition interviennent quelques semaines après les accusations de manœuvres de déstabilisation brandies par le pouvoir ivoirien qui disait avoir les preuves des menées subversives des pro-Gbagbo qui n’auraient pas encore fait le deuil de la perte du fauteuil présidentiel de leur mentor.
Faut-il voir dans cette poussée de fièvre l’une de ces preuves que le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, disait détenir il y a peu?»
Sans fournir de preuves cette fois-ci, mais se fondant sur des interrogatoires de personnes arrêtées, le premier policier de Côte d’Ivoire a de nouveau indexé «des gens qui proviennent de la galaxie des miliciens pro-Gbagbo et des militaires ex-FDS (Forces de défense et de sécurité, nom de l’ancienne armée) nostalgiques du régime Gbagbo», dans un entretien accordé à RFI.
L’insécurité persiste
Il n’empêche que la presse, relais de l’opinion s’interroge sur la facilité avec laquelle des places fortes, ont pu être attaquées, alors que les autorités ivoiriennes s’évertuent à clamer que la sécurité est de retour en Côte d’Ivoire.
«On est fondé à penser que le niveau d’insécurité reste préoccupant en Côte d’Ivoire,analyse le journal burkinabè Le Pays. Que le territoire ne soit pas encore bien sécurisé dans ses moindres recoins, cela peut se comprendre. Mais que des armes lourdes soient encore aux mains de miliciens à même d’en faire usage et ce jusqu’à Abidjan, c’est assez grave.
Et il faut s’en convaincre. Face à ces attaques, on ne peut s’empêcher de se demander si ce sont les derniers soubresauts des pro-Gbagbo ou les prémices d’une nouvelle crise d’ampleur.»
Et le site GuinéeConakry.info de fustiger l’incapacité du nouveau pouvoir à instaurer un climat de réconciliation.
«On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit-là des conséquences de la crise postélectorale qui est loin d’avoir été résolue.
Les nouvelles autorités n’ont pas forcément fait tout ce qu’il fallait, pour réduire le nombre de ceux qui avaient des raisons de leur en vouloir.
C’est ainsi que faisant preuve de suffisance, le président ivoirien a conservé un discours et une approche va-t’en guerre. En même temps, il semble avoir surévalué le retour de la sécurité.»
Or, force est de constater que l’objectif est encore loin d’être atteint, constate le Journal du Mali,«La « persistance » d’un climat « délétère » entrave le retour à une paix durable, les plaies de la crise postélectorale étant encore vives.»
Et Fasozine de faire remarquer qu’il y a «de quoi se demander si les démons de la guerre ne sont pas à nouveau de retour depuis les massacres de l’Ouest.»
Abdel Pitroipa (Slate Afrique)