À l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burundi, une centaine de membres de la diaspora burundaise, qui s’est nourrie au fil des années des nombreuses guerres interethniques qu’a connu ce pays d’Afrique centrale, en provenance d’une vingtaine de pays, se sont retrouvés à Bujumbura pour leur première conférence, pour discuter de l’apport qu’ils peuvent fournir au développement de leur pays, classé parmi les trois plus pauvres du monde.
Gaspar Kirombo, qui entretient la cinquantaine bien sonnée, a fui le Burundi depuis quinze ans. Après le massacre des siens, explique-t-il, il a trouvé refuge en Belgique où il enseigne aujourd’hui les sciences sociales.
Quentin Augustin, un pasteur hutu de 66 ans, a pris lui, les chemins de l’exil en 1972, après avoir perdu, dit-il, de nombreux amis et membres de sa famille. Il vit et travaille en France.
Tous les deux sont aujourd’hui dans leur pays natal, pour participer à cette première conférence de la diaspora burundaise, organisée à Bujumbura à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Burundi.
Gaspar Kirombo : « Oui, heureusement il y a des choses qui ont changé. Cependant, je dois dire qu’il y a encore beaucoup de choses à faire, pour que tous les Burundais qui sont à l’extérieur puissent se sentir à l’aise pour revenir… ».
« Les défis sont encore nombreux dans ce pays. Mais il nous faut éviter, explique le pasteur Quentin Augustin, de retomber dans les erreurs du passé ».
« Il faut qu’on marque maintenant un autre pas pour les cinquante ans à venir, une vision nouvelle, où Hutus et Tutsis se retrouvent comme fils et filles du même pays, pour construire un Burundi pacifié et unifié ».
Pour ces deux membres éminents de la diaspora burundaise, l’espoir est permis, car ce pays se trouve aujourd’hui sur la bonne voie, malgré ses nombreux défis.