La Côte d’Ivoire envisage d’augmenter le volume de cacao que peuvent acheter les entreprises étrangères qui n’opèrent pas sur son sol. C’est ce que rapporte Reuters. Les quantités de cacao allouées à ces compagnies devraient désormais s’établir à 400 000 tonnes contre 220 000 tonnes fixées précédemment.
Cette décision du Conseil du café-cacao (CCC) est de nature, selon les experts, à favoriser un meilleur accès au cacao ivoirien à de nombreuses firmes, Mars et Hershey’s, entre autres, qui importent du cacao auprès des fournisseurs locaux.
Selon certaines sources bien informées qui ont requis l’anonymat, la mesure vise à lutter contre la spéculation pratiquée par les exportateurs locaux. Une autre analyse permet de voir, dans cette décision, une manœuvre visant à limiter le risque de défaillance de ces exportateurs.
En effet, les négociants ivoiriens ont été surpris par la hausse de 10% du prix au producteur décidé par l’exécutif ivoirien, en dépit des recommandations du CCC qui conseillait de maintenir les prix de la matière première à leur niveau de la campagne précédente.
Suite à la fin de non-recevoir que leur ont opposée les banquiers, peu désireux d’augmenter de 10 à 12% les financements initiaux qu’ils leur ont accordés, les exportateurs locaux sont désormais à la peine. Aussi, l’augmentation du quota accordé aux exportateurs étrangers non basés dans la nation éburnéenne, apparaît-elle comme une alternative.
La Côte d’Ivoire exporte 1,5 million de tonnes de cacao par an. Elle a accordé des licences d’exportation à 93 entreprises pour la saison 2016-2017.
La semaine dernière ( http://www.ivoirediaspo.net/le-gouvernement-ivoirien-reduit-le-taux-du-dus-sur-le-cacao-transforme/16130.html/), Le gouvernement ivoirien avait réduit le taux du DUS sur le cacao transformé. Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, « cet abattement sera assujetti à l’augmentation des volumes de fèves transformés par les opérateurs du secteur, à matérialiser par un engagement pris par chacun des industriels à travers une convention avec l’Etat ».
Ainsi, entre la volonté de transformer plus de fèves sur place et l’augmentation du quota à l’exportation pour les opérateurs qui ne résident pas en Côte d’Ivoire, le gouvernement est en train de créer un flou artistique autour de sa vision pour le cacao ivoirien.
Avec Africatime