La liste électorale définitive pour l’élection présidentielle du 25 octobre prochain est « remplie » et « infectée » de « doublons », a révélé dimanche soir, sur les antennes de la Radio télévision ivoirienne (RTI, service public) Charles Konan Banny, expliquant qu’il est candidat à ce scrutin pour « offrir un modèle politique » à ses compatriotes.
« Je suis candidat pour faire une offre politique à mes compatriotes. Je suis un ivoirien qui a de l’expérience. Je n’ai participé en aucune façon aux turpitudes, aux tueries qui ont endeuillé les ivoiriens et qui ont fait la déchirure sociale » a déclaré M. Banny invité de l’émission « face aux électeurs » de la RTI.
« J’apporte humblement ma contribution », a-t-il poursuivi, disant aux ivoiriens qu’il est candidat pour leur « offrir un modèle politique, un projet de société » baptisé un « nouveau pacte de confiance dans une Côte d’Ivoire rassemblée ».
M. Banny a réitéré sa volonté de voir ces « élections apaisées » et pour qu’elles soient ainsi, il faut selon lui, « qu’un certain nombre de dispositions le permette ». « Nous avons de cesse, moi en particulier, en tant que candidat et en tant que président de la CNC (Coalition nationale pour le changement) de demander au gouvernement de faire en sorte qu’ensemble nous pussions mettre (en place) des mesures consensuelles qui vont accompagner les élections », a-t-il rappelé.
« L’identification n’est pas consensuelle, elle est confidentielle. J’ai ici des preuves que la liste définitive, celle qui m’a été remise il n’y a pas longtemps, est remplie de doublons, de personnes qui existent deux fois. C’est-à-dire qu’elles vont aller voter deux fois si elles le veulent », a révélé Charles Konan Banny, fustigeant que « ce n’est pas normal ».
« La liste est infectée de doublons. Je ne comprends pas que mon cher ami Bakayoko (Youssouf, Président de la Commission électorale indépendante ) pusse laisser ça. J’espère qu’il n’a pas fait exprès », a ajouté M. Banny.
En tout cas, a encore poursuivi M. Banny, « je lui demande de regarder ça parce qu’on ne peut pas s’amuser à cela. Il faut que les résultats de ces élections reflètent l’expression du suffrage pour que, pour une fois, il ait une passation pacifique de charge en Côte d’Ivoire, ce que n’a jamais connu ce pays depuis son indépendance. Un président qui sort et qui serre la main à un président qui rentre comme ça se fait dans les démocraties ».
Pour lui, « c’est l’un des enjeux de ces élections », mais, « ça ne peut pas se faire si les élections s’organisent sur des bases troubles et non transparentes et n’établissent pas la confiance ».
« Il en est pour la CEI (Commission électorale indépendante). Je suis candidat, personne ne me représente à la CEI. Mes chers compatriotes, est-ce que vous trouvez ça normal? », a interrogé Charles Konan Banny , estimant qu’on doit « accepter de prendre des mesures préventives » pour éviter à la Côte d’Ivoire, ce qu’elle a déjà connu en 2010 avec la crise postélectorale qui a fait officiellement plus de 3000 morts.
Le dimanche 25 octobre prochain, plus de 6,3 millions d’ivoiriens sont convoqués aux urnes pour élire le Président de la République de Côte d’Ivoire parmi une dizaine de candidatures. Lancée le 9 octobre dernier, la campagne électorale pour ce scrutin prendra fin le 23 octobre prochain à minuit.
APA