Depuis sa première comparution devant les juges de la Cour pénale internationale (Cpi), le 5 décembre 2011, Laurent Gbagbo ne fait que monter dans l’estime des partisans de la démocratie et de la justice. Un courant de sympathie qui va crescendo de la Côte d’Ivoire sa patrie et qui parcourt le monde entier, du continent noir, l’Afrique, terre de ses ancêtres à l’Europe en passant par les Amériques et l’Orient. Une unanimité dans le soutien sans faille et la solidarité au président Gbagbo qui fait bouger les lignes jusque-là rigides des puissances impérialistes. Au point où il est aujourd’hui possible de téléphoner au Président Laurent Gbagbo à la Cpi, possible de lui écrire et de lui rendre visite. Selon des informations en notre possession, il est désormais également possible d’appeler le Woody de Mama de sa prison de la Haye au numéro de téléphone 003170 515 8515. Bien sûr, en demandant à parler au détenu Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, et vous aurez droit à quelques instructions à suivre de la part du garde pénitencier. L’on peut également rendre visite au Président Laurent Gbagbo, il suffit de le lui notifier par une demande adressée à la Cpi à l’adresse électronique suivante: visits@icc-cpi.int. Ce n’est pas tout, d’autres moyens de rapprochements ou de manifestations de soutien ont été prévus. Par exemple, la voie postale pour ceux qui voudraient bien lui envoyer des fleurs, des mots de soutien et lui marquer leur attachement. Ceux-là pourraient écrire à l’adresse postale suivante : Son Excellence Monsieur Le Président Laurent Gbagbo ; Boîte Postale 195192500 CM, La Haye Pays-Bas. Ces facilités qui lui étaient interdites dans sa prison de Korhogo et auxquelles a droit le président Laurent Gbagbo depuis qu’il se trouve à la Cpi en Hollande est le résultat d’une forte pression internationale qui s’abat sur cette institution dont la réputation et la crédibilité se jouent. Le phénomène Gbagbo intéresse tout le monde. Le 5 décembre 2011, jour de sa première comparution publique, c’était déjà 190 chaînes de télévisions et de radio qui faisaient la retransmission directe du procès. De nombreux journalistes, sociologues et analystes politiques lui ont consacré des ouvrages. Le dernier ouvrage en date et qui fait sensation est celui du journaliste Camerounais Charles Onana, il est intitulé «Côte d’Ivoire : le coup d’Etat». Ce livre est un condensé des confidences exclusives du Président Laurent Gbagbo sur la journée du 11 avril 2011, jour de son arrestation à sa résidence de fonction à Cocody par l’armée française. Des anciens chefs d’Etat d’Afrique se mobilisent également pour le Président Laurent Gbagbo. Le Sud-Africain Thabo MBeki lui consacre des contributions dans la presse, des épilogues entiers et des préfaces dans des livres des écrivains qui le sollicitent. Le Ghanéen Jerry Rawlings se veut plus corsé lorsqu’ il parle des évènements survenus en Côte d’Ivoire : «l’Afrique ne peut pas se taire», crie-t-il son indignation face à l’injustice. L’ancien président du Ghana s’était investi corps et âme pour arriver à un dénouement pacifique de la crise ivoirienne, mais il n’a pas été suivi par les va-t’en guerre qui en voulaient coûte que coûte à la place de Laurent Gbagbo pour la remettre à un dirigeant de leur goût, plus malléable. Deux chefs d’Etat, l’un d’un pays de l’Amérique du sud et l’autre d’Afrique de l’Est dont nous tairons volontairement les noms se sont proposés, selon nos sources, à payer la caution de «mise en liberté provisoire» du Président Laurent Gbagbo, au cas où la situation l’imposait à la Cour pénale internationale (Cpi). «Je ne me rappelle pas avoir donné un mandat à quiconque pour un bombardement aérien sur la Côte d’Ivoire. Nous ne soutenons pas nécessairement ce que nous n’avons pas voté.» Réagissait la ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du sud, Madame Maite Nkoana-Mashabane qui a participé au vote de la résolution 1975, adoptée le 30 mars 2011 par l’Onu. C’est cette résolution qui a été prétextée par l’armée française avant de bombarder la résidence du Président Laurent Gbagbo où plusieurs dizaines de jeunes civiles aux mains nues ont été atrocement assassinés. «C’est l’armée française qui a fait le travail, et elle nous a remis aux forces d’Alassane Ouattara qui n’étaient pas encore les forces régulières de la Côte d’Ivoire, parce que les forces régulières travaillaient avec moi». Témoignait, le 5 décembre 2011 devant la Tribunal pénal international, pour sa part le Président Gbagbo dont l’art oratoire continue de donner l’insomnie aux puissances impérialistes. Les téléspectateurs qui ont pu suivre l’entretien réalisé par la télévision Al Jazirah avec Luis Moreno Ocampo se sont vite rendu compte que le procureur de la Cpi avait perdu les pédales face aux questions pertinentes du genre : “pourquoi sont-ce les dirigeants africains seulement qui sont jugés par votre cour de justice ?». Al Jazirah est l’œil du monde arabe qui vient s’ajouter à la longue liste des curieux. Le monde entier veut comprendre pourquoi cet acharnement sur un président légalement élu par son peuple. Ces pressions enclenchées par ce courant de sympathie, de solidarité de par le monde à l’endroit du célèbre prisonnier s’expliquent particulièrement par des faits et des chiffres contemporains. En effet, Laurent Gbagbo, c’est indéniable, est le père de la démocratie en Côte d’Ivoire. Par la lutte du Front populaire ivoirien (Fpi) parti qu’il a fondé, le régime néocolonialiste du président Houphouët-Boigny a cédé au multipartisme. Il est le chef d’Etat qui a interdit l’emprisonnement des journalistes dans son pays, celui qui a ordonné de façon légale le financement des partis politiques pour l’exercice de leurs activités. L’histoire de Laurent Gbagbo rime avec exil (1982), prison (1974, 1992), attentats physique, accidents de voitures occasionnés par des adversaires politiques au plan national. Ceux-ci voyaient déjà en lui le futur président de la République. En lui aussi des dirigeants occidentaux voyaient un potentiel dirigeant panafricain, un nationaliste qui menacerait leurs intérêts. Professeur d’Histoire, Laurent Gbagbo est auteur de plusieurs publications qui font référence. Universitaire, très cultivé, Laurent Gbagbo est un personnage qui annonce à l’avance à travers des livres, ce qu’il ambitionne de faire pour son pays ; contrairement à ses adversaires politiques nationaux. Son dernier ouvrage “Côte d’Ivoire : bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité”, sorti à deux mois de la campagne présidentielle, est un condensé de l’amour qu’il porte à son pays. Cet ouvrage est un coup projecteur sur tous les secteurs d’activité susceptibles de procurer du bonheur à ses concitoyens. Laurent Gbagbo l’a réalisé avec le concours de trois cent (300) experts chacun dans sa spécialité sous la supervision du Premier ministre Pascal Affi N’Guessan alors président du comité desdits experts. Lors des grandes conférences internationales, Laurent Gbagbo s’est toujours montré brillant. Ses ex-homologues ne manquaient pas de lui soumettre certains travaux de réflexion. Comme c’est le cas, à Yamoussoukro en 2008, de la réflexion portant sur les transports dans la sous région ouest africaine. Il en est de même en 2009, toujours à Yamoussoukro, des travaux sur l’autosuffisance en énergies, en Afrique de l’ouest, zone potentiellement riche. Le tout reposant sur un système de prélèvement ou de taxation par Etats selon le volume de ses transactions transfrontalières et les potentialités locales. Il ne comprenait pas que des pays naturellement dotés en ressources puissent être déficitaires en énergie électrique… Tribun vénéré, Laurent Gbagbo pèse à lui tout seul 51% de l’électorat lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de novembre 2010. Résultat confirmé en sa première qualification par le Conseil constitutionnel seul juge des élections en Côte d’Ivoire dont «le jugement n’est susceptible d’aucun recours». Il s’est toujours proclamé «enfant du peuple» et son peuple le lui rend bien. Les dernières élections législatives du 11 décembre 2011 ont conforté son charisme et sa popularité. Il a suffi que ses partisans lancent un mot d’ordre de boycott desdites élections législatives pour que toute la machine du régime Ouattara s’enrhume. Même la presse occidentale a qualifiée le taux de participation à ces élections législatives de «désert électoral». Ce, en dépit du gonflage dudit taux à (36%) par la Cei six jours après la fermeture des bureaux de vote. Un peu plus 14,33% de participation, selon des observateurs libres. Ce, malgré l’appel du président Ouattara à l’endroit des populations à exercer leurs droits civiques, intervenu samedi après fermeture des campagnes. Pour certains observateurs de la scène politique ivoirienne, les élections législatives viennent confirmer le poids réel des acteurs politiques nationaux. Laurent Gbagbo y compris. En effet, l’ex-chef d’Etat déchu demeure de très loin l’homme politique le plus populaire de son pays, malgré son éloignement à environ 13 mille km de la Côte d’Ivoire. Ce 80% de taux d’abstention pourrait s’expliquer par l’appel au boycott de ses partisans. Il rejoint le taux de participation lors du référendum 2000 sur le vote de la Constitution ivoirienne. A cette époque, les Ivoiriens devaient voter entre le «Oui» qui signifie que le candidat à l’élection présidentielle doit «être Ivoirien de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens» et le «Non» qui signifiait «être Ivoirien et de père ou de mère Ivoirien». Le «Oui» l’avait emporté à 82%, c’est-à-dire que le candidat doit être né Ivoirien et avoir son «père et sa mère eux-mêmes Ivoiriens», répondant ainsi à l’appel du président Gbagbo, déjà à cette époque. La forte mobilisation du monde entier autour du président Gbagbo s’explique forcément, aussi, par les crimes commis par la rébellion pro-Ouattara, avant, pendant et après le 11 avril 2011. En témoignent les rapports d’enquêtes de Human Right Watch, Amnesty Internationale, Commission internationale sur la guerre en Côte d’Ivoire ainsi que la Fédération nationale des victimes de la guerre en Côte d’Ivoire qui regroupe 27 Associations. Qui accusent ouvertement les rebelles qui doivent subir la rigueur de la loi de la Cour pénale internationale. Pour avoir commis «le génocide, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité», selon les articles 5 et 6 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. De fait, le 6 octobre 2002 à Bouaké, 61 gendarmes, 61 enfants et 7 civils ont été exécutés. Le 21 décembre 2002 à Sakassou, neuf (09) personnes ont été fusillées à bout portant cinq (05) parmi elles sont des femmes danseuses traditionnelles d’Adjanou. En 2004, à Korhogo, l’opinion nationale et internationale découvrait un charnier de 99 corps dont 66 morts asphyxiés dans un conteneur fermé. Ces infortunés, des combattants de la faction pro-Ibrahim Coulibaly vaincus, ont été placés au soleil pendant quatre (4) jours par le chef de guerre Fofié kouakou. Ce dernier est d’ailleurs sous embargo de l’Onu. Le 31 mars 2005, c’était l’horreur et la consternation à Guitrozon où 150 personnes d’ethnie Wê étaient exterminées. Le 28 mars 2011 encore à Duékoué le monde découvrait une nouvelle fois le massacre de 800 personnes d’Ethnie Wê. Des partisans du président Laurent Gbagbo sont systématiquement exterminés après le 11 avril 2011. Ces scènes atroces se déroulent à Abidjan notamment dans la vaste commune de Yopougon majoritairement acquise à la cause du chef d’Etat déchu, mais aussi dans les villes et villages de Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo légalement élu président de la République, à l’issue de l’élection présidentielle de novembre 2010 avec plus de 51% de voix du peuple ivoirien selon le Conseil constitutionnel de son pays a été déchu, le lundi 11 avril 2011 par les puissances étrangères dirigées par la France, les Etats-Unis d’Amérique et l’Organisation des nations unies (Onu). Arrêté cet historique 11 avril 2011, il est d’abord remis aux forces d’Alassane Dramane Ouattara qui n’étaient pas à cette époque des forces républicaines – Laurent Gbagbo ayant prêté serment devant le Conseil constitutionnel -, puis déporté dans l’antre de la rébellion au nord précisément à Korhogo. D’une prison gardée secrète – une trois pièces où il ne «voyait pas le soleil» et n’imaginait le temps que lorsque «la pluie tombait sur le toit», selon les révélations lors de sa première comparution le 5 décembre dernier, de l’ex-président déchu, Laurent Gbagbo est transféré le 29 novembre 2011 à la Cour pénale internationale. Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
Edito
Littérature/ Le Traquenard Electoral de Blé Goudé bientôt censuré en France ?
La politique n’est pas un jeu d’enfant, dirait l’autre. Eh bien, malgré toutes les garanties données par la démocratie ou encore la liberté d’expression, mais aussi malgré la fleuraison de canaux d’informations et l’omniprésence d’internet, ils sont encore nombreux à subir le courroux des soi-disant grandes puissances du monde. Après l’avoir privé de voyager depuis 2006, suite à une sanction onusienne pour ses opinions politiques en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé n’est pas à la fin de ses peines. Sa dernière œuvre littéraire : Côte d’ivoire : Traquenard électoral, si les informations en notre possession sont vraies, devra cesser d’être édité. Alors on est à ce stade de l’information tenté de se demander, à qui profiterait cette censure ?
Dimanche 11 décembre 2011. Paris 13eme. C’est dans un chic restaurant de la place que les responsables de Cojep-Europe ont décidé de présenter officiellement au grand public le dernier brûlot de l’ex ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi du gouvernement d’Aké Ngbo.
Disponible à l’entrée de la salle, les milles premiers exemplaires du livre se sont arrachés comme de petits pains, bien longtemps avant le début de la cérémonie de dédicace, créant une frustration parmi les nombreux lecteurs et admirateurs de l’auteur. Certains s’offraient parfois 5, 10 voire 20 exemplaires au prix de 15 euros l’unité. « Je viens de Grenoble, là-bas vu que nous ne sommes pas sûrs d’avoir notre dédicace, j’ai payé 20 livres pour moi et mes amis » nous raconte Ange Coulibaly, visiblement heureuse d’être parmi les premiers servis. « Moi, j’ai payé 10 et je vais les offrir à mes collègues français du travail, car il était temps que nous sachions enfin la vérité sur ces élections de novembre 2010. J’en discute souvent avec mes collègues, malheureusement, ils sont bloqués dans l’idée que le président Gbagbo a perdu les élections et qu’il refuse de céder le fauteuil à Ouattara, voilà pourquoi il y a eu la guerre en Côte d’Ivoire », renchérit Alain Guédé.
Mais la frustration fut encore plus grande lorsque, prenant la parole comme invité, le professeur David Gakunzi, l’un des responsables des éditions l’Harmattan, révèle : « A la sortie de ce livre, nous avons reçu plusieurs appels téléphoniques, nous menaçant de fermer la maison d’édition si nous continuons la publication du livre de Charles Blé Goudé. »
Pression de qui et pourquoi ? « Les appels fusaient de toute part et parfois anonymes. Certains se présentaient en tant que proche de l’Elysée ou encore des nations unies. » Finalement, l’invité rassurera le public quand il prend l’exemple du livre de l’actuel Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, à l’époque, secrétaire général du MPCI proche de la rébellion. « Quand nous avons publié, pourquoi je suis devenu rebelle de Soro, personne ne nous a intimidé. Alors nous restons dans notre logique de rendre publique tous les écrits qui nous paraissent cohérents et raisonnables. C’est notre métier et personne ne nous l’interdira ».
Bref, après le passage de la tempête, le calme est revenu dans la salle. C’est d’abord Patrice Kouté, le président du mouvement que dirige Charles Blé Goudé (Cojep-Europe) qui présentera l’auteur avant de situer le contexte de l’évènement. Pour lui, bien que privé de certains de ses droits humains, Charles Blé Goudé reste toujours serein et lucide. En publiant après Crise ivoirienne : ma part de vérité en 2006 et D’un stade à l’autre, en 2009, œuvres best-seller, le leader de la galaxie patriotique revient vers son peuple, pour cette fois-ci partager avec lui, l’un des moments de l’histoire de la Côte d’ivoire. Court mais plein de sens : 28 novembre 2010-11 avril 2011. Que s’est-il passé pendant ce lapse de temps ? Comment d’un simple contentieux électoral, la Côte d’ivoire toute entière a-t-elle sombré dans la terreur, la désolation et l’humiliation ? « Le titre en lui-même est révélateur » a-t-il dit avant d’ajouter : « Blé Goudé n’est pas un fuyard. Il est certes là où il doit être parce que la Côte d’ivoire, n’est plus une terre sur laquelle il peut actuellement vivre. Mais sachez qu’il communique et reste toujours le chef de file de la résistance patriotique en Côte d’ivoire ».
A sa suite, c’est encore l’intellectuel David Gakunzi, panafricain pure sang, qui nous dévoilera la vision de l’auteur. Selon lui, par cet écrit, Charles Blé Goudé interpelle la conscience africaine. La mémoire, la mobilisation, la ténacité et l’unité, sont les maîtres mots de ce livre-vérité riche de 140 pages. « Un peuple mobilisé est un peuple invincible. Et c’est par la mobilisation en 2004 que les patriotes ivoiriens, aux mains nues ont empêché l’ennemi d’achever le coup d’état de septembre 2002 », a-t-il insisté, comme pour également interpeller les mouvements pro-Gbagbo qui fleurissent à travers le monde sans réelle stratégie de lutte faute d’un leader charismatique à l’instar de Charles Blé Goudé.
Pour Alain Toussain, l’un des farouches défenseurs de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo dans l’hexagone, il est temps que les africains eux-mêmes créent leurs propre canaux d’information, seule réponse aux censures infligées par les médias occidentaux : « Il faut que nous fassions la promotion de ce livre. Il doit être dans chaque foyer africain » a-t-il invité.
Facile à lire, Côte d’ivoire : traquenard électoral serait-il une œuvre à brûler ? Non. Pour cause, l’auteur qui fut l’un des principaux acteurs de la crise ivoirienne depuis son retour d’Angleterre en 2002 lorsque le pays fut attaqué par une rébellion venue du nord et qui a entretenu la partition du pays en deux jusqu’aujourd’hui, a vécu aussi tous les instants de la vie politique de la Côte d’Ivoire pendant cette période cruciale du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011. Son dernier appel à la mobilisation contre le complot français du 26 mars 2011 à la place de la République en témoigne.
Traquenard Electoral, serait-il un titre de trop dans l’esprit de certains au moment où tout le monde parle de réconciliation ? Ah, le mot est lâché ! Réconciliation ! Et pourquoi pas caravane de la paix ? L’auteur qui fut l’un des plus proches collaborateurs de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo dévoilerait-il des secrets d’état dans ce livre ? Enfin, qui a-t-on traqué avant, pendant et après ces élections en Côte d’Ivoire ? Le candidat de l’étranger ou celui du peuple ? Où sont passés tous les sondages ipsos qui donnaient vainqueur le président candidat, Laurent Gbagbo à quelques semaines des élections présidentielles ? C’est quoi, la suite des nombreux voyages des ministres français Claude Guéan et Jacques Lang auprès du président Gbagbo à l’approche des échéances électorales en Côte d’Ivoire ? Que dire des nombreux panels de l’union africaine ? Où sont passés les rapports des observateurs électoraux africains et de l’union européenne ?
Traquenard, du dictionnaire Robert (piège en forme de trébuchet pour prendre les animaux nuisibles) signifie aussi « poursuivre avec acharnement quelqu’un ». Alors de quoi a-t-on peur quand on sait qu’on est dans la vérité ? Gbagbo le bourreau des ivoiriens n’est-il pas en prison à la CPI ? Les vrais vainqueurs ne sont-ils pas aux commandes de la Côte d’Ivoire ? Tous ceux qui dérangeraient ne sont-ils pas mis hors d’état de nuire, s’ils ne sont pas exécutés froidement par les FRCI ? Pourquoi donc un si petit livre écrit par un simple exilé politique fait peur au plus haut niveau ? En tout cas, pour les éditions l’Harmattan et les responsables de Cojep-France, rien de plus ne les détournera de leur volonté de faire éclater la vérité et par tous les moyens. D’ailleurs, Zap Krasso et son équipe auraient déjà mis de côté plus de 3000 exemplaires qui seront disponibles pendant le prochain déplacement des pro-Gbagbo ce samedi 24 décembre 2011 à la Haye, jour du réveillon avec leur président, selon eux. Les autres tirages sont toujours disponibles auprès des éditions l’Harmattan et payable en ligne sur : www.editions-harmattan.fr
Voilà qui est dit. A chacun donc son Traquenard !
Ouattara Safiatou
Côte d’Ivoire : coup d’Etat contre Laurent Gbagbo ?
Un coup d’Etat contre Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ? Jusqu’à présent la thèse prospérait surtout dans les milieux proches du président déchu, désormais entre les mains de la Cour pénale internationale CPI), et dans quelques cercles panafricanistes dont l’audience dépasse rarement les réunions de la gauche radicale. Elle fait aujourd’hui l’objet d’un livre réclamé par un nombre croissant de libraires, du moins en France, puisqu’il semble en revanche quasiment introuvable à Abidjan.
Le cacao, Armajaro, l’argent et les Ouattara
-
BHL : les médias en font-ils trop ?
-
Le viol expliqué par Tristane Banon et Clémentine Autain
-
Femina : Liberati et son Jayne Mansfield consacré
OUI OU NON C’EST GBAGBO!
‘’Découragement n’est pas Ivoirien..!’’ (adage – Ivoirien)
La Justice des Vainqueurs et la trouille de la France:
‘’Ceux qui s’avancent trop précipitamment reculeront encore plus vite car Dieu précipite la chute des tyrans.’’ (Proverbe arabe)
Josy, ils ont transféré nôtre ‘’Koudou Nationale ‘’ au CPI à la Haye et puis tu ne dis rien? A quel niveau se situe ton problème? C’est grave, tu ne réagis pas? Mon Petit-Frère était très inquiet au bout du fil. Je mis à rire ‘’Ha…Ha…Ha…Ha….Ha…Ha…Ha….Ha’’ ,et je continue de rire, confus mon Petit-Frère a commencé à s’énerver mais qu’est-ce qui te prend vraiment Sis? Es-tu Ok ? 5 sur 5 lui répondis-je entre deux rires. Mais pourquoi cela te faire rire? Je sentais que mon Petit-Frère était plutôt perplexe que dans la panique. Oui, j’ai reçu la nouvelle sur les antennes ici, cela me réjouis parce que c’est du ‘’Bullshit ‘’ (conneries en français) comme le charnier de Yopougon, la mort des soldats français à Bouaké en 2004, l’hypocrisie de la France vis-à-vis de la Côte d’Ivoire depuis 2000, les résolutions de l’ONU depuis 2000, l’attitude de l’UA et des organisations régionales Africaines depuis 2000, wat-le-rat, adokaflè, fils de lucifer indigne fils de l’Afrique, sa rébellion et sa victoire, les résultats des élections de 2010, la disparition et la réapparition du traite et indigne fils de la Côte d’Ivoire qu’est youssouf bakayo le président de la CEI, l’embargo, la fermeture des banques etc… Et de deux la petite france et ses sbires sont entrain de paniquer un point un trait car le Gbagboïsme est toujours à son apogée 8 mois après le coup d’état du 11 Avril 2011, la petite france ne sait en quoi s’en tenir pour le briser d’où son annonce avec ‘’fracas’’ du transfer de Son Excellence Monsieur Laurent Koudou Gbagbo au CPI, croyant avoir fait ‘’échec et mat’’ sur les patriotes et la résistance Africaine pour confirmer sa politique et justice de vainqueur.
‘’Gbagbo au CPI ET PUIS APRES? N’IMPORTE QUOI….. CE N’EST QUE DE LA PURE D-I-S-T-R-A-C-T-I-O-N’’:
Non vraiment je ne suis pas surprise, pourquoi le serais-je? la petite france est dans sa logique, je me réjouis du fait qu’il soit plutôt en vit et à l’air d’être en bonne santé, pour cela je dis ‘’Dieu Merci’’. Depuis le début de la crise Ivoirienne comme vous le savez tous j’ai toujours dit que c’était la petite france qui était derrière la rébellion et wat-le-rat, le boucher de sindou et indigne fils de l’Afrique ne serait président en Côte d’Ivoire que si la petite france elle-même décidait de se mettre au-devant des choses. Son Excellence Monsieur Laurent Koudou Gbagbo, Président élu de la vraie Côte d’Ivoire non seulement l’a poussé à le faire mais à prouver dans le processus que la Côte d’Ivoire en particulier et l’Afrique en générale n’ont ni besoin des occidentaux, ni besoin de l’aide au financement des institutions internationales pour se développer. Il a aussi démontré qu’en Afrique au moins 50% de ses leaders, sa classe politique et ses soi disant élites sont des marionnettes et des corrompus. Pour cet affront et l’inspiration qu’il incarne la petite france et ses sbires cherchent à l’humilier au maximum afin d’empêcher un autre Laurent Koudou Gbagbo en Afrique ‘’C’EST TOUT SINON Y A RIEN EN FACE!’’
Malheureusement pour la petite france nous ne sommes plus au 20e siècle, elle n’a plus le contrôle de l’information ni celui de sa dissémination. Elle n’a plus le contrôle des futures leaders de ses colonies, elle n’a plus le contrôle exclusif des ressources naturelles de ses colonies, elle sent la fin de sa politique coloniale et néonaziste d’où la fin de son statut de super puissance dans le monde. Elle en veut à nôtre ‘’Koudou Nationale’’ comme le dit mon frère pour cet éveil de conscience de toute la jeunesse non seulement Ivoirienne mais aussi Africaine.
A Mes Frères et Sœurs de la Résistance Patriotique Ivoirienne et Africaine:
‘’Les batailles se perdent dans la précipitation’’- (Daniel Pennac Extrait d’Au bonheur des ogres)
Si Son Excellence Monsieur le Président Laurent Koudou Gbagbo est accusé de crimes contre l’humanité donc nous sommes tous coupables de ces mêmes crimes là, mais le problème c’est que leur humanité n’est pas le nôtre.
En effet dans le nôtre les usa, barack hussein obama, ses conseillers militaires et ses diplomates en Afrique, la petite france, son armée, ses rebelles, ses instigateurs de coups d’états et ses mercenaires, nicolas paul stéphane sarközy de nagy-bocsa, jacques rené chirac etc… sont responsables de crimes contre l’humanité pour toutes ses atrocités qu’ils ont commis depuis le début du colonialisme en Afrique. Une chose est très claire dans cette histoire c’est que tout cela a pour objectif de nous décourager car ils savent tous qu’en ce moment il ont seulement gagné la bataille mais sont entrain de perdre la guerre; leurs presses et relais africains utilisent les mots comme ‘’choqué’’, ‘’surpris’’, ‘’attristé’’, ‘’très touché’’ etc… pour dire qu’ils nous ont enfin briser moralement donc la fin des actions physiques et de l’inspiration du ‘’Gbagboïsme’’, ‘’errère de gawa…. !!’’
Je dis ‘’NON’’ et ‘’NON’’ nous sommes au contraire plus déterminés, et surtout ‘’GALVANISÉES’’ car devant c’est vraiment ‘’MAÏS’’. Ce qui prouve que Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, Président élu de la vraie Côte d’Ivoire est vraiment dans la vérité et un ‘’OS’’ dans leur gorge comme le dit John Madys dans sa chanson ‘’Symbole’’. Sinon cette précipitation pour le traduire devant la Cour Pénale Internationale n’à rien avoir avec la justice c’est plutôt la panique et surtout de la distraction est-ce que cela change les faits suivants :
-Que la petite france et tous ses présidents sont coupables de crimes contre l’humanité dans leurs colonies?
-Que wat-le-rat, indigne fils de l’Afrique et fils de lucifer dirige illégalement la Côte d’Ivoire?
-Que la petite france après avoir financer la rébellion a fait coup d’état le 11 Avril 2011 en Côte d’Ivoire?
-Que la petite france et son sous préfet n’ont aucune solution pour résoudre la crise politique et économique qu’ils ont eux-mêmes créé en Côte d’Ivoire?
-Que la petite france, son armée et sa rébellion ont commis des atrocités et génocides en Côte d’Ivoire depuis 2000?
-Que Son Excellence Monsieur Laurent Koudou Gbagbo a gagné les élections présidentielles de 2000 et 2010?
-Que Simone Ehivet Gbagbo, Michel Gbagbo, le Premier Ministre Aké N’Gbo et les membres de son gouvernement, emprisonnés injustement, sont innocents.
-Que des criminelles et des illettrés dirigent la Côte d’Ivoire?
-Qu’un étranger occupe ce qui reste de la Présidence en Côte d’Ivoire
-Que tous ce qui se passe en ce moment n’est qu’un grossier montage confirmation d’une justice de vainqueur?
-Que depuis l’introduction d’adokaflè, wat-le-rat indigne fils de l’Afrique, boucher de sindou, fils de lucifer par hérodiade sa sorcière d’épouse sur la scène politique Ivoirienne, la Côte d’Ivoire a perdu son statut de ‘’Pays de Paix’’?
‘’La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement.’’ – Proverbe Perse
Soyons sereins si le CPI à la Haye veut garder sa crédibilité Son Excellence Laurent Koudou Gbagbo sera LIBERER car exercer une légitime défense lorsque son pays est attaqué en tant que Président n’est pas un crime contre l’humanité le contraire l’aurait été, demander à george w. bush. Dans tous les cas nous avons enjambé ‘’Notre Koudou Nationale’’ et la lutte continuera jusqu’à ce que la petite france et ses sbires sortent de la Côte D’Ivoire en particulier et de l’Afrique en générale c’est pour cela que nous disons c’est comment comment devant c’est ‘’MAÏS.’’
Encore l’homme à la ‘’culotte noir’’ à travers ses enfants que sont la petite france, adokaflè, ocampo (petit zélé et corrompu) utilisent les gros mots comme ‘’crime contre l’humanité’’ pour nous effrayer, décourager et distraire car lorsque l’ennemi utilise la méthode psychologique durant la bataille c’est qu’il a en face une résistance farouche. La petite france en bafouant nos institutions, nos lois, notre système d’éducation, emprisonnant nôtre Président veut nous ramener au 19e siècle dans l’analphabétisation, l’ignorance, la pauvreté pour nous contrôler et continuer à faire main basse sur nos richesses naturelles pour les occidentaux. N’écoutez pas leurs faux experts qui affirment que l’Afrique ne contribue que 2% dans l’économie mondiale, ce qu’ils ne disent pas c’est que par exemple sans les fèves de cacao, les chocolatiers, les industries cométique et pharmaceutique mondiale auront eu des problèmes ou encore sans le coltan où serait l’industrie du téléphone mobile? Chez eux ils parlent de ‘’supply chain’’ (chaîne d’approvisionnement – en français). En Afrique on s’arrête à la valeur de l’état brut comme vous voyez tous cela est une mise en scène et un complot bien élaboré par la soi-disant communauté internationale pour dévaloriser l’Afrique et ses vrais enfants donc un ‘’Faux Problème’’ tout comme les accusations contre Son Excellence Monsieur Laurent Koudou Gbagbo Président ‘’Proprement’’ élu de la Côte d’Ivoire. Que la petite france et ses sbires arrêtent leurs manigances au 21e siècle, ‘’nous on avance’’ (comme on dit en Côte D’Ivoire) car nous les avons vu venir et aujourd’hui le monde entier commence à comprendre que Son Excellence Monsieur Laurent Koudou a vraiment gagné les élections.
Continuons de regarder le western car le metteur en scène qui le ‘’Dieu Tout Puissant’’ n’a pas dit son dernier mot, en entendant cela tous à la Haye le 10 Décembre 2011 pour un ‘’occupied ‘’ CPI que ce soit du jamais vu pour un leader Africain. Plus que jamais mon Petit-Frère a raison de dire: ‘’Today is today but tomorrow is another day’’
Que Dieu bénisse Son Excellence Monsieur Laurent Koudou Gbagbo car vivant ou mort, prisonnier ou pas à travers lui la libération totale de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique se fera ‘’et c’est çà qui est la vérité’’, donc à bon entendeur salut!
Pour la patrie ou la mort nous vaincrons. Que Dieu Bénisse la Côte D’Ivoire!
Jocelyne Toure.
Gbagbo departure won’t heal Ivorian rift
(Reuters) – Holding ex-President Laurent Gbagbo’s war crimes trial in The Hague will prove safer for Ivory Coast than trying him at home, but will do little to solve the problems at the root of the country’s civil conflicts.
Gbagbo sparked a four-month war that killed 3,000 people and displaced more than a million when he refused to cede a November 2010 election he lost to President Alassane Ouattara. He was moved to The Hague last week, making him the first ex-head of state to be tried by the court.
Trying Gbagbo at home could have sparked street violence or an attempt to free him, analysts said.
« Keeping Gbagbo in Ivory Coast in the long run would have created more tensions. They needed to get him out, » said Samir Gadio, an analyst at Standard Bank. « He’s a chapter of Ivory Coast’s history that is now finished. »
But the trial at the International Criminal Court in the Netherlands, which began on Monday, will fall far short of bridging the divisions over land and national identity that ultimately sparked both of the West African state’s civil wars.
It could even deepen them if only Gbagbo and his camp are prosecuted.
Hundreds of people were kidnapped and killed in a crackdown by Gbagbo’s forces following last year’s contested election, sparking a war that only ended when Ouattara’s French-backed rebel forces captured Gbagbo in April.
But Ouattara’s forces were also behind some of the atrocities, including rapes and executions, as they swept toward the coast from their northern stronghold.
UNRESOLVED TENSIONS
The fighting was sparked by the election, but was rooted in simmering tensions between the mercantile, Muslim people of the north and the agrarian, Christian south.
Many northern Ivorians come from families that immigrated from poorer and drier neighbors, like Burkina Faso, and they are seen by southerners as foreigners occupying some of the country’s best agricultural land.
For many who voted for Gbagbo, his arch rival Ouattara suffers from an irredeemable flaw: he’s foreign, they claim. Ouattara’s father was from Burkina Faso and he was the deputy president of the IMF under Burkinabe nationality.
Years of peace talks since Ivory Coast’s first civil war started in 2002, splitting the country in two, have done little to address the problem.
« The Ivorian crisis started even before Gbagbo came to power and it hasn’t ended, » said Giles Yabi, West Africa analyst for the International Crisis Group.
Yabi said Ouattara would need to make reconciling his country a top priority, including reforming the military, currently dominated by northern former rebels.
A census in 1998 put the immigrant population at a quarter of the total — one of the highest in the world.
« The question is not why Ivory Coast has been suffering an identity crisis … but why it didn’t happen much earlier, » wrote Stephen W. Smith in the London Review of Books this year. « In a country … which combines large-scale immigration and ill-defined citizenship, identity issues are deeply dangerous. »
« IVOIRITE » NOT DEAD
In the late 1980s a fall in commodity prices triggered a recession and deepened tensions between migrants and locals. Successive politicians, including Gbagbo, exploited these tensions, discriminating between Ivorians and « outsiders » by restricting the latter’s rights.
The concept of « Ivoirite » or « Ivorianness » was used to exclude many northern Ivorians from voting.
Ouattara was denied the right to contest the presidency twice on grounds of being foreign. He won that battle in the end, but the divisions over identity remain.
« Underlying fissures over Ivoirite and land ownership will simmer beneath the surface, especially if northerners are seen to be receiving favorable treatment under a northern president, » said Eurasia Group’s Anne Fruhauf.
A proper system of land titling will go some way towards resolving the mess of land ownership, especially in the west, where people contest rights over rich cocoa-growing land.
But the feeling among many southerners that northerners are outsiders with no right to rule is likely to persist.
« Gbagbo represents quite a lot of people. Whoever eventually replaces him is going to keep this Ivoirite thing going. He’s not the only southerner who thinks southerners should rule, » said Richard Dowden of the Royan African Society.
Many southerners are still bitter about the wars, see Ouattara as a stooge of the French and a harbor a deep sense of injustice at Gbagbo’s ouster — heightened by the fact that only his side has been pursued for crimes, so far.
« It looks a lot similar to what happened in Congo. You had an election, and the loser got sent to the ICC, even though there were crimes on both sides. It seems a pretty bad way to bring about reconciliation, » said Dowden, referring to Congo’s 1998-2003 war.
« Gbagbo’s supporters will not feel that this is just. »
Le président Laurent Koudou Gbagbo comparaîtra le lundi 5 décembre 2011devant la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI)
Côte d’ivoire : Transfert de Laurent Gbagbo à la CPI
L’audience de comparution initiale dans l’affaire à l’encontre de Laurent Koudou Gbagbo programmée le lundi, 5 décembre 2011
La première comparution de Laurent Koudou Gbagbo devant la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI) est programmée le lundi 5 décembre 2011, à 14h00 (heure locale de La Haye) selon un communiqué émanent du Tribunal. Au cours de cette audience publique, la Chambre préliminaire III, composée des juges Silvia Fernández de Gurmendi (juge présidente), Elizabeth Odio Benito et Adrian Fulford, vérifiera l’identité du suspect et s’assurera qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome. À l’issue de cette première comparution, la Chambre préliminaire fixera la date de l’audience de confirmation des charges, étape suivante dans la procédure préliminaire.
Il faut rappeler que M. Gbagbo, né le 31 mai 1945, ancien Président de la Côte d’Ivoire, aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, selon les termes de la Cour pénale internationale, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité à raison de meurtres, de viols et d’autres violences sexuelles, d’actes de persécution et d’autres actes inhumains, qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences post-électorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Remis à la CPI le mercredi 30 novembre 2011, en vertu d’un mandat d’arrêt délivré le 23 novembre 2011 par la Chambre préliminaire III. Celui-ci a immédiatement été conduit au quartier pénitentiaire de la CPI, aménagé dans l’enceinte d’une prison néerlandaise dans le quartier de Scheveningen, à la Haye, un centre de détention provisoire qui accueille cinq détenus de la Cour. Il est installé dans la même prison que le quartier pénitentiaire du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPY), lui aussi basé à la Haye. L’ancien président libérien Charles Taylor, jugé par le tribunal spécial pour la Sierra Leone, est également détenu dans cette prison. « Nous nous efforçons de garantir le bien-être mental, physique et spirituel des personnes détenues » nous a rassurés, le Greffier de la CPI, Silvana Arbia, qui a ajouté que « les détenus disposeraient de cellules individuelles équipées notamment d’un ordinateur. Ils peuvent suivre des cours d’informatique, utiliser un terrain d’exercice en plein air et participer à des activités sportives et de loisirs (…) Toujours les responsables de la CPI, les personnes détenues sont autorisées à cuisiner. « Une attention spéciale est accordées aux visites de la famille » conclut, le Greffier.
Il faut noter enfin qu’après l’arrivée de l’ex président ivoirien, le Greffier de la Cour, Mme Silvana Arbia, a adressé ses remerciements aux autorités du pays hôte, les Pays-Bas, ainsi qu’aux autorités ivoiriennes pour leur pleine coopération avec la Cour, ce qui a permis un transfert réussi et rapide du suspect au quartier pénitentiaire de la CPI à La Haye.
Faits allégués
La Chambre préliminaire III a conclu qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’au lendemain des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, les forces pro-Gbagbo ont attaqué la population civile à Abidjan et dans l’ouest du pays, à partir du 28 novembre 2010, prenant pour cible des civils qu’elles pensaient être des partisans du candidat de l’opposition. Il est allégué que ces attaques revêtaient un caractère généralisé et systématique, ont été commises sur une longue période et dans une zone géographique vaste, et suivaient un mode opératoire général similaire. En outre, elles auraient souvent été dirigées contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques et ont fait un grand nombre de victimes.
La Chambre a également conclu qu’il y a des motifs raisonnables de croire que Laurent Gbagbo et son entourage immédiat avaient convenu d’un plan et qu’ils étaient conscients que la mise en œuvre de celui-ci aboutirait à la commission des crimes allégués. Ils auraient exercé un contrôle conjoint sur les crimes et apporté une contribution coordonnée et essentielle à la réalisation du plan.
Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité en tant que « coauteur indirect » (au sens de l’article 25‑3‑a du Statut) pour les charges susmentionnées de crimes contre l’humanité. Toutefois, la Chambre a souligné que cette question devra être débattue en temps voulu avec les parties et les participants.
Le mandat d’arrêt à l’encontre de Laurent Koudou Gbagbo est le premier mandat délivré dans le cadre de la situation en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire n’est pas partie au Statut de Rome mais avait accepté la compétence de la Cour le 18 avril 2003. Plus récemment, le 14 décembre 2010 et le 3 mai 2011, la Présidence de la Côte d’Ivoire a de nouveau confirmé qu’elle acceptait la compétence de la Cour.
Le 3 octobre 2011, la Chambre préliminaire III a autorisé le Procureur à ouvrir une enquête de sa propre initiative sur les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010, ainsi que sur les crimes susceptibles d’être commis à l’avenir dans le cadre de cette situation. Les juges ont autorisé le Procureur à enquêter sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qui auraient été commis par les forces pro-Gbagbo et par les forces pro‑Ouattara, notamment des meurtres, des viols, des disparitions forcées, des cas d’emprisonnement, des actes de pillage et de torture et le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils.
La Chambre préliminaire III a également demandé au Procureur de lui communiquer, dans un délai d’un mois, tout renseignement supplémentaire dont il dispose concernant des crimes commis entre 2002 et 2010 et susceptibles de relever de la compétence la Cour. Le Procureur a répondu à cette demande le 3 novembre 2011. La Chambre examine maintenant s’il y a lieu ou non d’autoriser le Procureur à enquêter sur des crimes qui auraient été commis entre 2002 et 2010.
La Cour pénale internationale est une juridiction permanente et indépendante qui juge des personnes accusées des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, à savoir le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression
Philippe KOUHON, journaliste Indépendant
Email : pkouhon@gmail.com