Affaire Gbagbo
LE PREMIER MINISTRE JOSEPH KOFFIGOH SALUE LA LIBERATION PROCHAINE DE SIMONE GBAGBO
Je viens d’apprendre avec joie que Simone Gbagbo est amnistiée.
Elle sera donc libérée de prison si ce n’est déjà fait. Ma joie est immense et je rends grâce à Dieu. J’apprends que Lida Kuassi et quelques autres bénéficient de la même mesure. J’ai écrit le 30 juillet un poème non publié pour Simone. Je l’envoie à mes amis et à tous ceux et celles qui ont gardé intacte l’espérance de voir cette grande dame retrouver la liberté.
Reine des cœurs
Je revois ce jour là, atterrir une étoile;
Tout sourire elle était, dès le premier contact.
Précédée d’un charisme évidemment intact,
Cette star pourrait bien inspirer une toile.
En portant, ce soir là, un diadème invisible,
L’étoile exprimait dans ses paroles d’honneur,
Des mots si sublimes qu’ils avaient la saveur
Des vérités sacrées contenues dans la Bible.
Mon esprit s’évada pour aller jusqu’au ciel
Du pays qui a su engendrer cette reine
Qui nous a raconté jusqu’à en perdre haleine
Les maux de l’Afrique malgré son potentiel:
De l’or et du diamant, des métaux, du pétrole,
Ce qu’on peut souhaiter de précieux minéraux
Au sol et au sous-sol pillés par les réseaux
Qui profitent chez nous d’absence de contrôle.
Mais le temps a passé…, l’étoile est dans les chaînes!
Nous n’aurons de repos qu’en la voyant dehors,
Donner chance à l’espoir que des conquistadors
Ont jeté dans un trou infecté par leur haine.
Nous sommes restés sourds à leurs chants de sirène
Qu’ils claironnaient partout, et que leurs vieux réseaux
Relayaient à tout vent. Nous briserons l’étau
Pour la revoir libre de reprendre les rênes.
Tous nos vœux de courage à toi qui est la reine
Conquérante du cœur d’un continent joyeux;
Il attend ton retour pour contempler des yeux
L’Éburnie plus sereine après les temps de peine.
Joseph Kokou Koffigoh
Poème inédit
Lomé le 30 juillet 2018
Affaire « il n’y a pas de détenus politiques »
Affaire « il n’y a pas de détenus politiques »
La Société civile répond au Procureur Adou Richard
Dans un entretien accordé à Rfi le mercredi 25 avril 2018, le Procureur de la République Adou Richard a soutenu, à l’instar de certains membres du régime, que les détenus proches de Laurent Gbagbo sont loin d’être des détenus politiques.
je n’en connais pas. La communauté internationale tant la communauté nationale a dénombré au cours de cette crise 3000 morts. Alors, je ne sais pas. Nous, on poursuit de personnes qui ont causé des morts. Nous, on poursuit qui ont violé, qui ont assassiné, qui ont incendié des domiciles. Si incendier un domicile est un délit politique, effectivement c’est le cas. Mais si on estime que tuer une personne, violer une femme n’est pas un délit politique , nous ne poursuivons pas des personnes pour leur bort politique » a expliqué le Procureur Adou Richard. Ajoutant que les procédures judiciaires prennent du temps, parce que,selon Adou Richard, « la justice n’est pas expéditive ».
Mais pour le Collectif des femmes et parents des détenus politique (Cofed), une organisation de la société civile qui lutte pour les détenus de la crise post-électorale, la sortie du Procureur n’est qu’une déclaration de nature à travestir la réalité des faits depuis le 11 avril 2011. « Nous pensons que le procureur en faisant cette déclaration fait acte de mauvaise foi. Alors que chaque jour le gouvernement parle de réconciliation et de pardon, lui, il vient mettre le l’huile sur le feu.
Comment appelle-t-on une personne qui a seulement participé à une marche de protestation et qui par la suite se retrouve en prison? Nous voudrions bien que procureur nous dise où se trouve le crime? Et celui qui était simplement un militaire et qui a défendu sa patrie et qui est condamné à 20 ans ou plus ?.
Il temps de mettre balle à terre car nos parents ont trop souvert et continuent de souffrir », a répliqué Simone Datte, présidente du Cofed. Pour réfuter l’opinion du Procureur qui dénie l’existence des détenus politiques , la présidente du Cofed cite des cas tangibles de détenus pour des raisons hautement politiques. « Prenons le cas des ministres Assoa Adou, Lida Kouassi. Ces personnalités ont violé qui? Qui ont-ils assassiné? Quel domicile ont ils incendié? Samba David, Edi ossohou et les autres. Qu’est-ce que ces personnes ont fait? Nous posons ces questions au procureur parce que nous sommes intrigués de voir des pères de famille qui sont loin des siens depuis 7 ans, loin de l’éducation de leurs enfants et de leurs épouse. C’est ahurissant et il faut qu’ils arrêtent d’empirer la situation », a-t-elle martélé.
Marcel Dezogno
#COFED
Actualités Gbagbo cette semaine #4
- Laurent Gbagbo dit non à un groupe d’avocats
Des avocats et démocrates africains ont, dans un courrier datant du 13 janvier, exprimé leur volonté d’intervenir dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Une requête que la défense de l’ancien président a rejetée.
« Laurent Gbagbo est déjà bien défendu »
Des avocats et intellectuels africains, réunis au sein de l’Association avocats et démocrates africains sans frontières (ADASF), ont récemment introduit une requête auprès de la CPI, afin d’intervenir dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les signataires de cette requête se fondant sur le règlement de la CPI auraient demandé à collaborer avec ceux qui défendent le droit international pour la vérité et la justice.
Cependant, la défense de l’ancien président a rejeté cette intervention, estimant que cette manoeuvre est inopportune. Selon Me Jacobs, membre du conseil de défense de Laurent Gbagbo, la démarche des avocats et démocrates africains a énormément gêné les équipes de la défense, en ce sens que les membres de l’ADASF se sont presque substitués à la défense de l’ancien président ivoirien. Il a rappelé que « Laurent Gbagbo est déjà bien défendu ».
Poursuivant, l’avocat indiquera que, comme relayé par l’Infodrome : « les seules personnes extérieures à la procédure qui pourraient être autorisées à intervenir sont des experts qui devront, dans ce cas, se prononcer sur des questions spécifiques »
Le procès n’est pas encore terminé, mais des révélations aussi troublantes les unes que les autres devraient éclater dans les jours à venir. Les avocats de l’ancien Chef d’État restent déterminés à faire éclater la vérité.
À noter que lors de l’audience de la confirmation des charges, l’ancien Chef d’État ivoirien avait annoncé faire un grand déballage dans le box sordide des accusés. L’ancien président avait dit à la juge Silvia Alejandra Fernández de Gurmendi : « Je suis là, et on va aller jusqu’au bout. »
C’est donc dans cette perspective que Me Emmanuel Altit et son équipe sont en train de peaufiner leur ligne de défense afin de faire tomber point par point le fondement de l’accusation du « plan commun » par la procureure gambienne Fatou Bensouda. Après le passage de 82 témoins de l’accusation, la parole est désormais donnée à la défense pour l’éclatement de la vérité en ce qui concerne la crise postélectorale.
Pour rappel, Laurent Gbagbo et son poulain Charles Blé Goudé sont accusés dans ce procès d’avoir fait tuer et violer des militants d’Alassane Ouattara dans le but de se maintenir au pouvoir.
www.afrique-sur7.fr/383334-cpi-laurent-gbagbo-dit-non-un-groupe-davocats-les-raisons
- Des révélations sur les échanges entre Gbagbo et Koulibaly
Accompagné de son épouse, Mamadou Koulibaly, ex-président de l’Assemblée nationale et ancien membre du Front populaire ivoirien (FPI) a rendu visite à Laurent Gbagbo incarcéré à La Haye.
La rencontre a eu lieu le 22 janvier 2018 au centre pénitencier de Scheveningen. Dans sa dernière livraison, La Lettre du Continent (LC) donne des détails sur le contenu des échanges entre les deux hommes.
Généralement bien informé, le périodique indique que Laurent Gbagbo et Mamadou Koulibaly qui s’étaient brouillés depuis de longues années ont profité de ces échanges pour parler brièvement de la vie politique ivoirienne.
LC fait savoir que les échanges qui se sont déroulés au réfectoire principal de la prison ont notamment porté sur la santé du chef de l’Etat. Mamadou Koulibaly a également profité de ce voyage pour « saluer » Charles Blé Goudé informe le périodique français.
linfodrome.com/vie-politique/36173-cpi-des-revelations-sur-les-echanges-entre-gbagbo-et-koulibaly
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Michel Gbagbo et Laurent Despas condamnés pour « fausses nouvelles »
Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a été condamné vendredi à six mois de prison ferme et à 500.000 francs CFA d’amende (750 euros) pour « complicité de divulgation de fausses nouvelles », a annoncé son avocat.
Laurent Despas, un journaliste français, directeur du site d’information Koaci.com, où M. Gbagbo avait tenu les propos incriminés par la justice, a lui été condamné à 10 millions de FCFA d’amende (15.000 euros) par le tribunal correctionnel d’Abidjan, pour « divulgation de fausses nouvelles », selon Me Rodrigue Dadje…
Michel Gbagbo et Laurent Despas condamnés pour « fausses nouvelles »
Cpi : Découvrez quelques témoins clés de Gbagbo
Sauf changement de dernière minute, les juges Cuno Tarfusser (juge-président), Olga Herrera Carbuccia et Geoffrey Henderson de la Chambre de première instance 1 de la Cour pénale internationale (Cpi), qui bénéficiaient d’un repos de plus d’un mois depuis le 7 décembre dernier, vont reprendre service dès ce mercredi 17 janvier 2018. Avec la reprise du procès du procès du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Ce procès historique va reprendre avec la comparution du dernier témoin du Bureau de la procureure Fatou Bensouda. Avec la comparution du dernier témoin de l’Accusation. Le 79e témoin à charge sur les 138 initialement annoncés. Comme ses prédécesseurs, celui-ci va également tenter d’attester les crimes pour lesquels les deux accusés sont poursuivis. Comme les premiers, lui aussi va briser les rêves de Bensouda. Puisqu’après les généraux qui étaient directement impliqués dans cette crise, que peut faire le second couteau qu’il est ?
Le passage de l’avant-dernier témoin
Juste avant lui, c’est le Professeur Blonbled Frédéric, expert en médecine légale qui était face au juge italien Cuno Tarfusser et ses collègues de la Chambre. En ce qui concerne la déposition. De cet avant dernier témoin, elle s’est articulée, comme depuis son début sur les conclusions médicales de son activité en Côte d’Ivoire qui date d’octobre 2013. Interrogé par les équipes de défense des deux accusés tout au long de cette journée, le témoin a notamment fait savoir que les rapports finaux de sa mission ont été remis à son «mandant». C’est-à-dire Fatou Bensouda. A plusieurs reprises, le témoin a expliqué que les conclusions de ces examens ainsi que l’identité des personnes auscultées étaient «confidentielles». De ce fait, l’audience a été émaillée de plusieurs huis-clos afin de préserver l’identité des personnes bénéficiant de mesures de protection. Menée en octobre 2013 à Abidjan, à la demande du Bureau du procureur de la Cpi, la mission du Professeur Blonbled visait à confirmer les allégations de blessures liées à la crise postélectorale faite par certaines victimes ivoiriennes. «Il s’est agi de contacts par mail pour communiquer notamment les documents, les missions écrites. C’étaient des encouragements à finaliser mon travail. Je ne me souviens pas d’autres contacts effectués dans cette mission», a expliqué le témoin quand il a été interrogé sur ses relations avec le Bureau de Fatou Bensouda. Comme les précédents experts, Blonbled Frédéric a détruit les thèses de l’Accusation. Démontrant que les victimes qu’il a examinées étaient en grande majorité des hommes, contrairement aux dires de l’Accusation. Après sa déposition, le juge a fait savoir que l’audience du 17 janvier prochain va consacrer le début de la déposition du dernier témoin de Fatou Bensouda. On pourrait donc voir juste après ce dernier témoin, les premiers témoins à décharge dans ce procès.
L’identité des témoins clés de Gbagbo annoncés
Entamé le 3 février 2016 avec le passage à la barre du témoin P-547, le ballet des témoins appelés par l’Accusation va donc s’achever après près de deux années de débats. Après quoi on aura le passage des témoins des Avocats de la Défense de Laurent Gbagbo. Ils seront suivis par la suite par ceux de la Défense de Blé Goudé. L’accusation a battu ses cartes avec les témoignages de personnes anonymes et de personnes qui ont accepté de comparaitre à visage découvert comme Sam l’Africain, Joël N’guessan, Sira Dramé, Evariste Yaké, Al Moustapha (les plus connus des civils) et Edouard Kassaraté, Detho Letho, Brédou M’bia, Guai Bi Poin, Philippe Mangou (les plus connus de militaires). A ceux-là il faut ajouter des témoins anonymes ayant déposé à huis-clos. Place maintenant aux témoins de la Défense. Qui aura certainement les arguments pour contrer l’Accusation. Selon des indiscrétions, l’équipe de Me Emmanuel Altit compte surtout sur les dépositions de ses témoins clés. Parmi eux, nos sources annoncent le passage à la barre de la Chambre de première instance 1 l’ancien Premier ministre du Togo, Joseph Koffigoh. Ce dernier a conduit la mission des observateurs de l’Union africaine (Ua) lors de la présidentielle de 2010. Son témoignage pourrait faire pencher la balance en faveur de Laurent Gbagbo parce qu’il pourra retracer les conditions dans lesquelles les élections se sont déroulées. Le second nom cité est l’ancien ministre de la Défense de Thabo Mbeki. Il s’agit de Mosiuoa Lekota. En son temps, l’homme avait fustigé Alassane Ouattara et la rébellion de retarder la paix. En 2005, il avait présenté devant le Conseil de sécurité de l’Onu, à huis-clos, le rapport de la médiation sur la situation en Côte d’Ivoire. Le troisième évoqué pour témoigner à l’actif de Laurent Gbagbo serait le président Thabo Mbeki lui-même. On le sait l’ex-président sud-africain avait pris une part active dans la crise ivoirienne. C’est d’ailleurs lui, qui a proposé au président Laurent Gbagbo d’utiliser l’article 48 afin de dénouer la question des candidatures. Notamment en ce qui concerne Alassane Ouattara qui était frappé par une inéligibilité et Henri Konan Bédié qui était atteint par la limite d’âge. «Les accords portant sur ce qui aurait dû être fait pour créer les conditions d’élections libres et équitables ont été volontairement et dédaigneusement ignorés. Le Conseil constitutionnel ivoirien (Cc) est le seul organisme autorisé, par la Constitution, à désigner le vainqueur dans une élection présidentielle et à installer le président, quant à la Commission électorale indépendante (Cei), elle est chargée de transmettre les résultats provisoires au Conseil constitutionnel. Toutefois ceux-là mêmes qui insistent sur le caractère sacré du Droit fondamental à toute pratique démocratique, ont choisi de façon illégale de reconnaître le résultat provisoire annoncé par le président de la Cei tout seul, comme le résultat authentique de l’élection présidentielle. Comme prévu par la loi, Gbagbo a contesté la régularité des élections dans certaines parties du pays, surtout dans le nord. Le CC, à tort ou à raison, a accepté la majorité des plaintes déposées par Gbagbo, a identifié d’autres irrégularités, a annulé les votes dans certains districts et a déclaré Gbagbo vainqueur. L’envoyé de l’Onu, le Secrétaire général Ban Ki-Moon et son collègue Sud coréen, Rssg Young-Jin Choi, ont également déterminé que Ouattara avait gagné, mais sur la base de moins de voix que celles annoncées par la Cei après avoir déterminé que certaines des plaintes déposées par Gbagbo étaient légitimes. En termes de suffrages exprimés pour les deux candidats, la Cei, le Conseil constitutionnel et le représentant spécial de l’Onu ont fait trois mesures différentes. Gbagbo a proposé, pour résoudre cette question qui porte sur l’importante question de la volonté du peuple ivoirien, une commission internationale soit établie pour vérifier les résultats des élections, avec la condition préalable que lui et Ouattara doivent accepter la décision de la commission. Cette proposition a été rejetée par la communauté internationale alors qu’elle aurait réglé le contentieux électoral sans que l’on ait à recourir à la guerre, et malgré le fait que certains observateurs électoraux aient émis des doutes quant à l’équité des élections en particulier dans le nord de la Côte d’Ivoire…», a fait observer dans un rapport remis à l’Ua et à l’Onu l’ancien président sud africain. Un tel personnage doit en savoir beaucoup dans ce dossier. Et comme les deux autres témoins à décharge, ils entendent faire triompher la vérité. Nos sources parlent également de la possibilité pour le Général Dogo Blé de témoigner à la Cpi en faveur de Laurent Gbagbo. Surtout qu’il est souventes cité par des victimes. Notamment dans le présumé massacre des femmes d’Abobo. A défaut d’être physiquement présent à la Cpi parce qu’en détention, il pourrait témoigner par vidéoconférence depuis Abidjan. A ceux-là, les mêmes sources évoquent les noms de Dogou Alain (le dernier ministre de la Défense de Laurent Gbagbo), Emile Guiriéoulou (ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité du gouvernement Aké N’gbo).
Avec Abidjan.net
La justice non équitable de la Côte d’Ivoire
Mandats d’arrêt internationaux émis à l’encontre de Laurent Gbagbo et Koné Katinan par la justice d’Abidjan
Ce n’est surement pas dans un esprit de justice et d’équité et surtout pour la promotion du dialogue que Laurent Gbagbo et Gilbert Aké N’gbo ont été condamnés, par la justice ivoirienne, à 20 ans de prison pour dit-on avoir braqué la BCEAO alors que les rebelles libres de tout mouvement et alliés de Ouattara, aujourd’hui, avaient cassé et pillé, au grand jour, toutes les agences de la BCEAO qui se trouvaient dans la région sous leur contrôle.
Les condamnations de la justice ivoirienne, hier, à l’endroit des barons du Front Populaire Ivoirien
L’ex-chef de l’État ivoirien Laurent Gbagbo et trois de ses ex-ministres, dont son ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, ont été condamnés jeudi à 20 ans de prison et 329 milliards FCFA d’amende, dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale ivoirienne.
C’est un long feuilleton judiciaire qui s’est terminé jeudi 18 janvier par un verdict controversé : vingt ans de prison ferme pour Gilbert Aké N’Gbo et Désiré Dallo, tous les deux présents au procès, ainsi que pour Justin Koné Katinan et Laurent Gbagbo (absents), dans l’affaire dite du « braquage » de l’Agence nationale ivoirienne de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de plusieurs banques commerciales, durant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011. En l’absence des deux derniers condamnés, les deux premiers sont repartis libres.
L’affaire du « braquage de la BCEAO » a été appelée pour la première fois le 7 juillet 2015. Plusieurs fois renvoyée en 2016, elle a connu son épilogue ce jeudi. Les deux accusés présents, Gilbert Aké N’Gbo (ex-Premier ministre) et Désiré Dallo (ex-ministre de l’Économie et des Finances), ont toujours nié leur implication dans l’affaire.
Procédure d’appel
Si la Cour a condamné les quatre accusés à vingt ans de prison ferme, elle n’a toutefois pas délivré de mandat de dépôt, comme lors de la condamnation de l’ex-ministre Hubert Oulaye, fin décembre 2017. Aké N’Go et Dallo sont donc repartis libres chez eux.
Quant à Laurent Gbagbo – actuellement jugé à la Cour pénale internationale (CPI) dans le procès Gbagbo – et Koné Katinan (ex-ministre du Budget), en exil entre Accra, Paris et Pretoria, des mandats d’arrêt internationaux ont été émis à leur encontre.
Ce n’est pas la première fois que Koné Katinan est visé par un mandat d’arrêt de la justice ivoirienne. En août 2013, il avait échappé à une extradition à Abidjan, par la justice ghanéenne, à l’issue d’une longue procédure judiciaire.
Tous doivent solidairement payer une amende de 329 milliards FCFA (502 millions d’euros). Leur collège d’avocats a fait savoir qu’il ferait appel.
(jeuneafrique.com)
15 ans de prison pour l’ex-ministre de la Défense de Gbagbo
Moïse Lida Kouassi, l’ex-ministre de la Défense de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a été reconnu « coupable de complot » contre le régime du président Alassane Ouattara et comdamné à 15 ans d’emprisonnement par la cour d’Assises d’Abidjan.
Au terme d’environ deux heures de délibération, la cour a « déclaré Gnatoa Katé Paulin, Zadi Gbaka Samuel, Lida Kouassi Moïse, Brou Serge Pacôme Durand alias Stone coupables d’avoir à Abidjan, courant année 2012, formé un complot ayant pour but de détruire ou de changer le régime constitutionnel suivi d’un acte, ou commencé pour en préparer l’exécution ».
M. Lida Kouassi et ses trois co-accusés, ont donc été déclarés « coupables de complot contre l’autorité de l’Etat » et « (condamnés) à 15 ans d’emprisonnement chacun ».
Me Félix Bobré, avocat de Moïse Lida Kouassi, a dénoncé ce verdict, promettant faire appel de la décision.
« Certainement, il (Moïse Lida Kouassi) a été l’un des proches collaborateurs du président Laurent Gbagbo et je pense que ici ça l’a desservi. (…) Ce procès n’avait d’autre but que de solder le compte de Laurent Gbagbo mais par Lida Kouassi interposé ».
Selon la justice, « dans le courant du mois de février 2012, la Direction de la surveillance du territoire (DST) recevait une information faisant état de la préparation d’un projet de déstabilisation du régime actuel (du président Alassane Ouattara, ndlr) par des officiers de l’armée en exil au Ghana, constitués en une plateforme militaire, avec l’implication de certains civils et hommes politiques proches de l’ex-président de la République ».
C’est suite à cette information que Lida Kouassi, parti au Togo à la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a abouti à la chute du président Gbagbo et fait plus de 3.000 morts, a été extradé en juin 2012 par Lomé à Abidjan au motif qu’il se livrait à « des activités subversives ».
Lida Kouassi, détenu depuis octobre 2014, comparaît en même temps que trois militaires: le colonel Paulin Katé Gnatoa, le sergent Serge Pacôme Durand Brou et Samuel Zadi Gbaka, un élève officier de la marine, tous accusés de « complot contre l’autorité de l’Etat ».
Tous les trois ont été arrêtés à Abidjan le 8 mars 2012, jour « prévu » pour la « réalisation de leur projet ».
(AFP)
Après avoir longuement fait état de ses qualités d’enseignant, d’universitaire, de vice-président du FPI, d’ex-ministre de la Défense devant le président de la Cour d’assises, Moïse Lida Kouassi a légèrement ironisé en soulignant que malgré ses connaissances d’homme d’Etat et en dépit de ses compétences d’ex-ministre des Armées, il n’avait aucune « qualité en tant qu’expert en coup d’Etat ».
(RFI)