(Notre Voie) L’ex-ministre de la Défense sous le président Gbagbo, Michel Amani N’Guessan, par ailleurs, vice-président du Fpi, a échangé, samedi, avec des militants du Front populaire ivoirien (Fpi) au quartier Maroc dans la commune de Yopougon. Ils l’ont invité pour s’enquérir de la crise qui secoue leur parti. Et plus particulièrement de ce qu’on qualifie de la candidature de Gbagbo au poste de la présidence du Fpi au prochain congrès. Sur ce sujet, Amani N’Guessan a déclaré : « Si Gbagbo dit qu’il est effectivement candidat, il mettra fin au débat. Si aujourd’hui Laurent Gbagbo appelle Affi pour lui dire qu’il est candidat, Affi va se retirer.» Pour le vice-président du Fpi, il n’y a pas d’élément matériel qui montre que Gbagbo est candidat à la présidence du Fpi. « Pour le moment nous n’avons pas la preuve que Gbagbo est candidat. Si Gbagbo est candidat, on ne fera pas de polémique », a-t-il fait remarquer. Avant de rassurer: « Nous avons une dette morale vis-à-vis de Gbagbo. Personne ne peut me donner ce que Gbagbo m’a donné sur cette terre. Si Gbagbo est dans une affaire, elle devient sérieuse. Je ne peux jamais accepter qu’on traîne son nom dans la boue en déposant un dossier incomplet en son nom sans son avis. »
Il va plus loin pour dire qu’étant à La Haye, il ne revient pas encore à Gbagbo de se battre pour se libérer. « Gbagbo a fait plusieurs fois la prison pour nous au Fpi. Ne le faisons pas souffrir deux fois en utilisant son nom et en cherchant à le porter à la tête du Fpi. Si j’avais l’occasion de rencontrer Gbagbo, je lui demanderais de ne pas se présenter. Je luis dirais, père, tu as tout fait pour nous. Je suis prêt à me battre pour ta libération. Je ne peux pas accepter que Gbagbo qui a été président de la République vienne disputer encore la tête du parti »
Faisant allusion à ceux qui utilisent abusivement le nom de Gbagbo pour déstabiliser le parti avant le congrès, il les a invités à plus de sagesse. « Pour la différence des idées, on ne doit pas brûler le Fpi. Allons au congrès. Celui qui gagne, on s’alignera derrière lui. » Qu’est-ce qui explique cette vive tension au Fpi ? A cette question, Amani N’Guessan a répondu : « Il y en a qui n’aime pas la tête d’Affi N’Guessan. Il y a des gens qui ont peut-être des problèmes avec Affi. Mais ces derniers ne doivent pas détruire le Fpi. Qu’on ne mêle pas des problèmes de personne à la gestion du parti. » Les militants et sympathisants du Fpi qui ont échangé avec leur hôte ont demandé que les uns et les autres se rapprochent parce que, disent-ils, du fait de cette crise interne, le Fpi devient la risée des populations.
Benjamin KORé