Ce qui se passe à l’ouest de la Côte d’Ivoire, depuis l’éclatement de la rébellion en 2002 jusqu’à ce jour, est atroce. Mais les tueries du camp de Nahibly, à Duékoué, sont révoltantes et inacceptables. Non pas qu’elles aient provoqué plus de morts que n’en a fait la guerre qui a servi de prétexte à l’occupation étrangère des terres de la région, mais elles interviennent dans des circonstances qui mettent au jour la responsabilité, la passivité, voire la complicité des autorités administratives, politiques et militaires. Les massacres de Nahibly sont une confirmation grandeur nature du règne de l’insécurité pour les uns et l’assurance de l’impunité pours les autres. C’est surtout la confirmation que les populations autochtones de l’ouest de la Côte d’Ivoire ne sont plus chez elles sur leurs propres terres et qu’elles se bercent d’illusion lorsqu’elles espèrent que l’Etat, par les moyens qui sont les siens, les aidera un jour à être rétablis dans leurs droits. Ces pauvres populations souvent chassées des villages, pourchassées à travers champs et forêts, ont pensé, pour les survivants, trouver asile dans ce camp de Duékoué, et se mettre à l’abri des violences, sous la protection de l’Etat et de la communauté internationale au travers de la présence des Forces Républicaines et de l’ONUCI. Mais l’Etat de Côte d’Ivoire et la communauté internationale ont assisté passivement au carnage pour se renvoyer, après coup, des accusations mutuelles. C’est tout simplement révoltant et inadmissible. Toute mort provoquée, d’où qu’elle vienne, ne peut justifier la tentation d’instrumentaliser la violence. Or les habitants du quartier Cocoman qui se sont déchainés sur Nahibly le Vendredi 21 juillet dernier ont pris prétexte de la mort de cinq des leurs, suite à un braquage, pour distribuer, sans discernement, la mort au sein d’une population dont la seule vraie richesse aujourd’hui reste justement le souffle de vie. Et, malgré le caractère atroce des évènements, ils se félicitent, sans remord, d’avoir vengé d’autres morts tout aussi condamnables. Pire, face à cette bêtise humaine, le gouvernement ivoirien n’a pas compris que le temps est d’opportunité pour lui pour montrer son impartialité dans le traitement des questions sécuritaires à l’ouest. Bien au contraire, pris dans son propre piège de la politique de rattrapage, le gouvernement Ouattara ne peut trouver la vigueur nécessaire au communiqué qui a pourtant la prétention de stigmatiser les comportements négateurs des lois de la République. Croit-il apprendre une nouveauté aux Ivoiriens en affirmant que nul n’a le droit de se faire justice ? Mais il n’est pas plus dissuasif que n’est aussi engagée l’ouverture d’une enquête à but de rechercher et de retrouver les auteurs des crimes collectifs et odieux sur les réfugiés du camp de Nahibly. N’ont-ils pas été commis en présence des autorités administratives et militaires ? N’est-il pas clairement établi par des témoignages concordants que l’action des pyromanes du camp de Nahibly n’a pas été spontanée mais bien coordonnée par un système de ralliement et que l’exécution du massacre a bénéficié de la participation des dozos et des FRCI ? La timidité de la réaction du gouvernement est en elle-même une explication qui confirme sa responsabilité et prolonge sa passivité devant le drame continuel des populations de l’ouest. Sa complicité se reflète dans son incapacité à distinguer dans ce no man’s land les plus faibles des plus forts. Cette complicité se remarque aussi dans son incapacité sinon son refus de percevoir dans le tumulte des cris de détresse ceux qui viennent des nécessiteux absolus et ceux qui proviennent des gorges joyeuses. Cette complicité devient même agissante quand à travers son premier communiqué officiel relatif aux évènements le gouvernement semble comprendre la motivation des auteurs des atrocités de Nahibly. Inacceptable !
Politique en Côte d'Ivoire: Un aperçu des enjeux actuels et des perspectives d'avenir
La Côte d'Ivoire, pays situé en Afrique de l'Ouest, est depuis longtemps un acteur clé de la politique régionale. Après des années de turbulence politique et de crises, le pays a progressivement renforcé ses institutions démocratiques et s'est engagé sur la voie du développement. Cet article explore les enjeux actuels de la politique en Côte d'Ivoire ainsi que les perspectives d'avenir pour le pays.
Stabilité politique et réconciliation nationale: Depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, la Côte d'Ivoire a réalisé des progrès significatifs en termes de stabilité politique et de réconciliation nationale. Le gouvernement ivoirien s'est engagé dans des réformes pour renforcer les institutions démocratiques et promouvoir la participation citoyenne. Des initiatives de réconciliation, telles que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, ont contribué à apaiser les tensions et à favoriser l'unité nationale.
Économie et développement: La Côte d'Ivoire est l'une des économies les plus dynamiques de la région. Grâce à sa riche diversité économique, notamment dans les secteurs de l'agriculture, des mines et de l'industrie, le pays a attiré des investissements étrangers et connaît une croissance soutenue. La politique économique axée sur les réformes structurelles et l'amélioration du climat des affaires a permis à la Côte d'Ivoire de diversifier son économie et de stimuler la création d'emplois.
Défis et enjeux: Malgré les progrès réalisés, la politique en Côte d'Ivoire doit encore relever plusieurs défis. La consolidation de la démocratie et la garantie des droits de l'homme restent des priorités. Le pays doit également faire face à des questions telles que la corruption, l'inégalité socio-économique et l'accès limité aux services de base pour une partie de la population. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer l'État de droit et promouvoir la transparence dans la gouvernance.
Perspectives d'avenir: La Côte d'Ivoire a un potentiel énorme pour devenir un acteur majeur sur la scène régionale et internationale. Les réformes en cours dans les secteurs clés tels que l'éducation, la santé et l'infrastructure renforcent les fondations du pays pour une croissance durable. De plus, la Côte d'Ivoire joue un rôle actif dans les initiatives régionales et continentales, ce qui renforce sa position en tant que leader politique en Afrique de l'Ouest.
En conclusion, la politique en Côte d'Ivoire a connu des avancées significatives ces dernières années, marquées par la stabilité politique et les réformes démocratiques. Malgré les défis persistants, le pays continue de progresser vers un avenir prometteur. La Côte d'Ivoire a la possibilité de consolider sa démocratie, de promouvoir le développement économique inclusif et de jouer un rôle de de premier plan sur la scène régionale. En investissant dans les institutions, en luttant contre la corruption et en favorisant la réconciliation nationale, le pays peut renforcer son positionnement politique et attirer davantage d'investissements pour le bien-être de sa population.
Insécurité – Les dozos en campagne de sensibilisation à Gagnoa
La confrérie de chasseurs traditionnels du nord communément appelés «Dozos» est en ce moment très active dans le département de Gagnoa. A cet effet, une mission conduite par le coordinateur régional de ladite organisation, Traoré Seydou, a sillonné la semaine dernière, les villages et les contrées les plus reculés des sous-préfectures dans le but de sensibiliser leurs éléments à la réconciliation nationale, comme exigé par le chef de l’État, Alassane Ouattara. Mieux, M. Traoré et sa délégation ont interpellé certains d’entre eux sur les comportements que requiert leur corporation. Ala sous-préfecture de Sérihio le mercredi 18 juillet 2012, la délégation des Dozos a été reçue par le sous-préfet. Elle lui a réaffirmé sa nouvelle orientation. «C’est au nom de notre président national Bamba Mamadou et celui de Gagnoa, Koné Navigué, que nous avons initié cette tournée. Pour rappeler à nos troupes que nous ne sommes pas Fds mais nous les épaulons dans leur mission de lutte contre l’in- sécurité grandissante. Nous leur demandons aussi d’avoir des comportements exem- plaires avec leurs tuteurs afin de maintenir la cohésion sociale dans les villages. Il leur faut être humbles courtois. C’est ce qu’on nous apprend pendant l’initiation», a déclaré Traoré Seydou, porte-parole de l’équipe, à l’autorité administrative.
Pour sa part, le sous-préfet de Sérihio s’est dit heureux de l’initiative des chasseurs traditionnels. Il a appelé ceux présents dans sa circonscription, à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’écarts de comportements visà-vis des populations. «Faites votre travail comme il se doit, dans la paix. Nous sommes tous pour faire reculer le bandi- tisme. Informez-nous de tout», a-t-il souhaité. Néanmoins, le commandant a touché du doigt les manquements de certains chasseurs traditionnels qui mettent à mal la cohésion sociale. «Je vous exhorte en ce sens, à faire en sorte que votre comportement favorise la cohésion sociale», leur a-t-il conseillé. Après cette première escale, les visiteurs se sont rendus chez le chef de village, où ils ont également réitéré les motifs de leur présence dans la localité. Dans une ambiance conviviale, le chef de village de Sérihio a confirmé les excellents rapports qu’entretiennent les populations avec les Dozos. Seulement, ce dernier a relevé deux préoccupations majeures. Il s’agit de la réglementation du port de leur tenue et la pratique de chasse. «Nous suggérons que le port de la tenue soit réglementé. C’est-à-dire qu’ils doivent faire la différence entre le port de la tenue au travail ou pour les travaux champêtres. Lorsque les populations les découvrent dans les champs en tenue, ça les effraie. Aussi, nous décrions la chasse qu’ils pratiquent alors qu’on nous interdit de la faire. Sinon à part ces deux cas, il n’y a rien de particulier», a indiqué le chef de village.
Venance KOKORA à Gagnoa
L’Inter
A 4 jours de la visite de Ouattara à l’Elysée Un document explosif envoyé à Hollande
Monsieur François Hollande Président de la République Palais de l’Elysée 55, rue du f a u b o u r g S a i n t – h o n o r é 75008 Paris France Objet : Lettre de protestation contre la réception à l’Elysée d’Alassane Dramane Ouattara Monsieur le Président, Je viens très respectueusement vous signifier mon mécontentement de ce que vous recevrez bientôt Alassane Dramane Ouattara qui fait office de président de la République de Côte d’Ivoire. Vous avez reçu récemment Monsieur Bongo du Gabon. Des informations glanées ça et là, nous font comprendre que l’Elysée ne serait pas tout à fait étranger à la réception de Guillaume Soro par Monsieur Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale française. Je suis surpris par la qualité des personnes que vous venez de recevoir ou que vous allez recevoir.
Je suis d’autant plus surpris que j’ai écouté ces derniers jours l’interview que vous aviez accordée à Jean Michel Aphatie le 22 décembre 2010 sur RTL : Au cours de cette interview, Monsieur le Président, vous vous êtes déclaré «intraitable et implacable depuis 2004 quand vous avez vu ce dont il (Monsieur Laurent Gbagbo) était capable». A la question du journaliste vous rappelant qu’en 2004, vous aviez déjà dit que Monsieur Gbagbo était infréquentable, vous n’avez pas démenti. Vous aviez déclaré aussi qu’il «fallait être d’une clarté parfaite et totale, sans compromission avec ceux qui utilisent la violence ». En faisant allusion à Monsieur Gbagbo, vous aviez aussi fustigé « ceux qui utilisent une élection de 2000 pour se maintenir au pouvoir depuis dix ans ». Vous aviez parlé aussi de dictature et d’escadron de la mort.
En vous écoutant, Monsieur le Président, on se rend bien compte de votre haine viscérale pour Monsieur Gbagbo mais aussi de votre parfaite méconnaissance des réalités ivoiriennes et africaines. Sinon, comment comprendre que vous prétendiez vous éloigner de la Françafrique alors que votre premier visiteur est Monsieur Ali Bongo, celui-là même qui a hérité du père. Aujourd’hui les diplomates anciens et nouveaux en poste au Gabon, les services de renseignements français ainsi que certains médias, sont tous unanimes pour dire que les résultats des dernières élections présidentielles gabonaises ont été tout simplement inversés pour permettre à Ali Bongo, ami de la France, de succéder à son défunt père, lui aussi grand ami de la France : Cette vidéo sur la Françafrique corrobore cette thèse. Monsieur le Président, vous refusez d’aller en Ukraine car un Premier ministre est injustement emprisonné. En Côte d’Ivoire, ce sont deux Premiers ministres qui sont en prison, Affi Nguessan et Aké Ngbo.
Vous voulez chasser le Président Hassad du pouvoir en Syrie parce qu’il tue son peuple ; en Côte d’Ivoire, on tue, on viole et ceux qui sont au pouvoir actuellement n’ont fait que ça avant, pendant et après les élections. Refuser de recevoir des dictateurs et accueillir Alassane Dramane Ouattara qui emprisonne son opposition, cela est difficile à comprendre. Monsieur le Président, le changement a été le thème central de votre campagne présidentielle. Ce changement, il requiert beaucoup de courage et beaucoup d’humilité. Ce changement, il se fait d’abord sur soi-même, en changeant le prisme par lequel vous voyez les autres et la réalité non pas tels qu’ils sont mais tels que vous voudriez qu’ils soient. Ensuite seulement, Monsieur le Président, vous pourrez prétendre changer la France et le reste du monde. Je vous le concède, Monsieur le Président, que le premier secrétaire du parti socialiste n’avait peut-être pas le même niveau d’information que le président de la République que vous êtes aujourd’hui. A ce stade de mon propos, permettez- moi de faire trois remarques : la première est qu’il me semble, qu’à vos yeux, la vie d’un Noir ne vaut rien, seule la vie d’un Blanc a de la valeur. Sinon, comment comprendre que depuis 2002, les Ivoiriens meurent par milliers sous les balles de ceux qui sont en passe de devenir vos nouveaux amis et que vous, vous n’avez jamais élevé une quelconque protestation.
Mais il a fallu la mort de neufs soldats français pour que vous vous indigniez tout à coup. Monsieur le Président, vous avez une indignation sélective. Deuxième remarque, des informations qui nous parviennent de l’instruction de cette malheureuse affaire de mort de neuf soldats français, il s’avère aujourd’hui que Monsieur Gbagbo soit complètement étranger à cette méprise inqualifiable ayant entrainé mort d’hommes. Troisième remarque, vous vous dites intraitable et implacable en parlant du Président Gbagbo comme s’il était tout simplement votre obligé. Devons-nous comprendre que, dans les relations entre la France et l’Afrique, même le premier secrétaire du parti socialiste est toujours supérieur à un chef d’Etat africain? Monsieur le Président, vous fustigiez ceux qui utilisent la violence alors que vous recevez Guillaume Soro, chef rebelle et chef de guerre, qui est susceptible de poursuites devant le Tribunal Pénal International. Vous fustigez la violence alors que vous vous apprêtez à recevoir Alassane Dramane Ouattara, père et seul bénéficiaire des coups d’Etat et rébellion qui ont eu cours en Côte d’Ivoire depuis 1999. Monsieur le Président, vous fustigez aussi «ceux qui utilisent une élection de 2000 pour se maintenir au pouvoir », allusion claire à Monsieur Gbagbo. Ce jugement définitif est aussi une autre preuve de votre méconnaissance profonde du dossier ivoirien. Au cas où cela vous aurait échappé, la Côte d’Ivoire est un pays souverain, dont la vie politique est rythmée, en principe, par les textes dont le peuple ivoirien s’est librement doté. Une des dispositions de la loi fondamentale ivoirienne stipule qu’aucune élection ne peut se tenir dans le pays si tout ou partie du territoire national est occupé. Et le Président Gbagbo a fait suffisamment de concessions pour que les rebelles déposent les armes mais c’était sans compter avec leur agenda secret et l’hypocrisie de la Communauté Internationale qui exigeait au Président Gbagbo d’organiser des élections sans jamais demander aux rebelles de désarmer. Monsieur le Président, comment pouvez-vous déclarer Monsieur Gbagbo infréquentable, alors même que vous déroulez le tapis rouge aux pires crapules de la région (…)
M. Soro vous a-t-il fait parvenir par le canal de Monsieur Bartolone un exemplaire de son livre intitulé « pourquoi je suis devenu rebelle» ? Cela vous aurait certainement permis de mieux connaitre le personnage. Ayant à peine fini sa deuxième année d’université, Soro Guillaume est le chef de la rébellion qui ensanglante la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Monsieur le Président, au moment où la justice française lance un mandat d’arrêt international contre Teodoro Nguema Obiang pour biens mal acquis, vous recevez à l’Elysée Monsieur Bongo du Gabon. Il ne vous aura pas échappé non plus que le système Françafrique des valises d’argent vers l’Hexagone, c’est le Gabon. Pourquoi y a-t-il ceux que vous déclarez infréquentables à vie et ceux que vous tolérez? Monsieur le Président, celui que vous ne devriez pas fréquenter, c’est celui-là même à qui vous vous apprêteriez à ouvrir vos portes ce 26 juillet selon l’information dont nous disposons. J’espère seulement pour vous, Monsieur le Président, qu’une fois votre entretien terminé, vous prendrez bien soin de publier un communiqué de presse de sorte à annoncer clairement ce qui aura été dit et ce qui ne l’aura pas été pour éviter toute affabulation d’après visite car votre prochain invité est menteur, manipulateur et tricheur. Pour vous présenter Alassane Dramane Ouattara, je vais recourir à un premier document que je vous joindrai en annexe de mon courrier (document 1). C’est le discours prononcé par l’ancien Président Bédié pour justifier le mandat d’arrêt qu’il avait lancé contre Alassane Dramane Ouattara, son allié d’aujourd’hui, pour nationalité douteuse.
Ceci expliquant cela, Alassane Dramane Ouattara s’est résolu à recourir aux coups de force pour arriver à ses fins : la Côte d’Ivoire connait son premier coup d’Etat en 1999, s’ensuivent trois tentatives et le coup d’Etat du 19 septembre 2002 qui se transforme en une rébellion sanglante. Nous tenons de Koné Zakaria, chef de guerre et commandant de la zone de Bouaké la révélation qu’Alassane Ouattara est bien le père de la rébellion en Côte d’Ivoire. Dans cette vidéo réalisée lors d’un meeting qu’il tenait dans le nord du pays sous contrôle de la rébellion, Koné Zakaria demande aux populations de soutenir le MPCI (nom du mouvement rebelle, ndlr) non pas pour sa personne à lui, ni pour la personne de IB, mais bien pour Alassane Dramane Ouattara.qui leur a acheté les armes et qui, durant leur préparation au Burkina Faso, leur a fourni sacs de riz et 25 millions de francs par mois. Dans cette même vidéo, Koné Zakaria confesse aussi qu’il était chargé de recruter les gendarmes pour le compte de la rébellion. Cette débauche d’énergie lui vaut aujourd’hui d’être nommé directeur de la police militaire, bien qu’illettré. On comprend dès lors pourquoi la violence et l’insécurité ne baissent pas en Côte d’Ivoire, car ceux qui sont censés les combattre et protéger les personnes ne s’accommodent que très peu de subtilités en matière de droits de l’homme et des libertés publiques, parce qu’ils n’ont reçu aucune formation adéquate.
J’en veux pour preuve ce témoignage poignant de notre compatriote, Monsieur Dominique Paillé, dont les bras du fils d’un proche ont été coupés. Dans son témoignage, Monsieur Paillé cite nommément les FRCI d’Alassane Dramane Ouattara et se pose à haute voix la question de savoir si la France avait fait le bon choix en soutenant Alassane Dramane Ouattara. Tout cela se passe de commentaires. 1/ En effet, Alassane Dramane Ouattara n’a pas gagné les élections en Côte d’Ivoire, c’est le soutien de la France qui lui vaut d’occuper le fauteuil présidentiel ivoirien. Grace à l’intervention personnelle de Monsieur Sarkozy, les ambassadeurs de France et des Etats-Unis conduisent Monsieur Youssouf Bakayoko, président de la Commission Electorale Indépendante au quartier général du candidat Alassane Dramane Ouattara pour y annoncer des résultats de l’élection présidentielle de Côte d’Ivoire devant la presse internationale, alors que, depuis minuit la veille, cette Commission Electorale Indépendante que dirigeait Monsieur Youssouf Bakayoko était forclose pour n’avoir pas été capable de donner les résultats dans le délai de trois jours de la visite de Ouattara à l’Elysée Un document explosif envoyé à Hollande La réception de Ouattara à l’Elysée est contraire au changement annoncé par Hollande. jours qui lui était imparti, voire vidéo témoignage de France 24 . 2/ Les manipulations d’Alassane Dramane Ouattara qui ont conduit à l’intervention militaire de la communauté internationale. (…)
La seule chose qu’il a trouvée à faire a été de créer l’émotion populaire qui oblige la Communauté Internationale, au nom de la protection des civils, à intervenir militairement en Côte d’Ivoire. La première étape de son plan diabolique se déroule via son journal de propagande «le Patriote» qui barrait sa Une avec l’image d’un homme en feu. La légende qui accompagnait cette scène affreuse disait que c’est Laurent Gbagbo qui brûlait ses opposants (…). Quelques semaines plus tard cette même photo était brandie sur France 24 (Document 3 page 2), l’indignation populaire était immédiate. On apprendra plus tard que la scène de l’homme en feu a effectivement eu lieu, mais en Afrique du Sud avec l’intervention de policiers blancs pour sauver la victime (Document 3 pages 3-6). Le deuxième élément de cette mise en scène macabre, c’est le cas des femmes tuées d’Abobo, qui auraient été victimes des armes lourdes du Président Gbagbo. Le livreenquête de Leslie Varenne tend aujourd’hui à prouver le contraire (document 2).
Toujours est-il que les mensonges d’Alassane Dramane Ouattara ont suscité l’entrée en guerre de la Communauté Internationale en Côte d’Ivoire pour, selon elle, détruire les armes lourdes du Président Gbagbo, alors même que cette même Communauté Internationale continuait à armer, entrainer et à transporter les rebelles d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ou a t t a r a . T émo i g n a g e d’Odile Tobner, présidente de l’association Survie : Bien sûr, tous ces montages réalisés par les officines d’Alassan Dramane Ouattara ont été diffusés largement par les médias européens, ce qui a tout naturellement faussé la perception de la crise ivoirienne au sein de la société française. 3/Politique de discrimination et de «rattrapage». Depuis qu’Alassane Dramane Ouattara fait office de président en Côte d’Ivoire, il n’a cessé de discriminer les Ivoiriens. Interrogé à Paris par la presse, il expliquera lui-même cette politique de discrimination qu’il appelle d’ailleurs «politique de rattrapage ». Au nom de ce rattrapage, tout le monde est licencié de l’Hôtel Ivoire, de la Sotra (Société des Transports Abidjanais) ou même de la Télévision Ivoirienne et j’en passe, et tout cela serait pour des raisons économiques. Mais après ces vagues de renvois, ces mêmes entreprises enregistrent immédiatement de nouveaux entrants. Au nom de cette politique de rattrapage, toutes les hautes fonctions dans l’administration sont occupées par des hommes et des femmes aux patronymes du Nord du pays (voire document 4).
4/ Une politique de terreur. Alassane Dramane Ouattara gouverne par la peur et la terreur. Il a lâché ses dozos et autres repris de justice à travers tout le pays. Que ceux qui veulent plaider la thèse de bandes incontrôlées comprennent que les rôles sont astucieusement partagés. Aux bandes armées de tétaniser et de maintenir les populations dans la peur et à Alassane Dramane Ouattara de parcourir le monde pour cultiver sa respectabilité. Et puis comment feraient-elles autrement ces bandes armées, ces bons petits soldats qu’Alassane Dramane Ouattara n’a jamais payés, et qui ont gardé leurs kalachnikovs dont ils se servent pour cambrioler et tuer ? La nuit venue, certains d’entre ces soldats s’érigent en chefs de gangs. Mais ils tuent surtout les populations qu’ils pensent être favorables au P r é s i d e n t G b a g b o . L’arrestation du personnel de la présidence, des dignitaires du régime du Président Gbagbo, la justice-vengeance en quelque sorte (document 3 pages 7-15). Pourquoi les rebelles d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ouattara se gêneraient-ils, ils ont les soldats français avec eux. Ces soldats, au lieu de protéger les victimes, sympathisaient plutôt avec les bourreaux (document 3 page16) Que sont-ils devenus tous ces jeunes arrêtés par les milices d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ouattara (document 3 pages 17-42) Le rodéo meurtrier, la terreur dans la ville, des véhicules passant sur des êtres vivants, grand spectacle en plein jour (document 3 pages 43-49) Tortures et exécutions sommaires sont monnaie courante sous Alassane Dramane Ouattara (document 3 pages 50-54) Scènes de désolation au quotidien (document 3 page 55)
Tout cela ne se fait pas au hasard, on prend quand même soin de vérifier les pièces d’identité pour voir qui est-ce qu’on arrête. Ailleurs, on appelle cela «épuration ethnique» (document 3 pages 56-57), mais en Côte d’Ivoire, qui s’en préoccupe ? Les Ivoiriens sont bien livrés à leur propre sort. Les biens pensants de ce monde sélectionnent les sujets pour lesquels ils veulent bien s’indigner. 5/Les soldats Burkinabés ayant combattu pour Alassane Dramane Ouattara occupent aujourd’hui les terres de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Ayant chassé les propriétaires Wê de leurs villages, les miliciens d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ouattara exploitent leurs plantations, kalachnikovs en bandoulière (document 3 pages 58-61). Cette partie de la Côte d’Ivoire est devenue une colonie de peuplement pour les civils Burkinabés qui viennent occuper non seulement les plantations mais aussi les forêts classées, voir documentaire de TV5 Afrique: Par ailleurs, règne sur cette partie du pays, Amadé Ouremi, un chef de guerre d’origine Burkinabé contre qui existent hélas une multitude de rapports de l’ONU, mais ce dernier continue de bénéficier de la protection d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ouattara et de ses soutiens internationaux.
Tous ces seigneurs de guerre bénéficient d’une impunité totale. Saviez-vous, Monsieur le Président, que les détenus de Korhogo, dans le nord du pays, sont tous aux mains du chef rebelle Fofié Kouakou, lui-même sous sanctions des Nations Unies ? Telle est la démocratie selon Alassane Dramane Ouattara. Saviezvous que les chefs de guerre qui détiennent les pro- Gbagbo à Katiola ne sont même pas répertoriés dans l’armée d’Alassane Dramane Ouattara ? Monsieur le Président, au lieu d’accabler Monsieur Gbagbo, et si organiser des élections présidentielles en Côte d’Ivoire était aussi vital pour votre propre survie, pourquoi n’avez-vous pas aidé à libérer le pays et alors le terrain aurait été plus propice à des élections sécurisées et transparentes ? Se montrer int rai tabl e , implacabl e , comme vous le dites, devant une victime déjà éprouvée par une rébellion injuste, c’est se donner bonne conscience à moindre frais. Le courage aurait voulu, Monsieur le Président, que vous affrontiez plutôt ceux qui sont indûment en armes et qui empêchent un retour à une vie politique normale. Monsieur Gbagbo n’a jamais refusé d’aller à des élections. La démocratie et le multipartisme se confondent en Côte d’Ivoire avec la personne de Monsieur Gbagbo et son parti, le Front Populaire Ivoirien. Vous ne le saviez peut-être pas, mais les Ivoiriens lui en savent gré de son combat pour les libertés et la démocratie en Côte d’Ivoire. Il se définit souvent lui-même comme un enfant des élections. En effet, le Président Gbagbo a passé 30 années de sa vie comme opposant politique. Il a connu plusieurs fois la prison et l’exil sous Houphouët Boigny. Laurent Gbagbo a échappé à un attentat le 18 février 1992 avant de connaitre à nouveau la prison, cette fois avec son épouse et son fils quand Alassane Dramane Ouattara était Premier Ministre. Malgré toutes ces brimades qui ont jalonné la politique de Monsieur Gbagbo, il n’a jamais prôné la violence comme mode d’accession au pouvoir d’Etat. Il a au contraire rédigé un programme de gouvernement, et sollicité le suffrage de ses concitoyens. Quand Laurent Gbagbo est élu pour la première fois en 2000, à l’issue d’une élection qu’il n’a pas organisée, son premier geste a été de nommer un cadre du PDCI comme directeur de cabinet. Ensuite, il a convoqué un forum national de réconciliation avant de mettre en place un gouvernement de large union. Monsieur le Président, Laurent Gbagbo est tout sauf un dictateur. Quand il accède au pouvoir, Monsieur Bédié était déjà en exil en France suite au coup d’Etat qui a emporté son régime en décembre 1999. Quant à Alassane Dramane Ouattara contre qui courait un mandat d’arrêt international lancé contre lui par Monsieur Bédié pour nationalité douteuse, il était aussi en exil en France. Monsieur Laurent Gbagbo a pris sur lui d’abroger ce mandat d’arrêt contre Alassane Dramane Ouattara et de le faire revenir au pays. Ensuite Monsieur Bédié et Alassane Dramane Ouattara ont été rétablis dans leur traitement d’ancien président de la République et d’ancien Premier ministre. Président, Monsieur Laurent Gbagbo a institué les conseils généraux non seulement pour partager la richesse nationale entre l’Etat et les collectivités locales mais aussi et surtout pour rapprocher l’administration des administrés. Sous la présidence de Laurent Gbagbo, le parlement a voté une loi de financement des partis politiques sur fonds publics.
Il convient de signaler ici que même le parti d’Alassane Dramane Ouattara qui n’était pas représenté au parlement a pu bénéficier de ce financement. Par ailleurs, sous le Président Laurent Gbagbo, aucun journaliste n’a été mis en prison pour délit de presse. Non seulement, le Président Gbagbo a abrogé le délit de presse, mais il a aussi et surtout doté le Fonds de Soutien à la Presse de moyens conséquents : 1.6 milliard en 2009 et 1.9 milliard en 2010. Mais les deux mesures phares de la présidence de Monsieur Gbagbo auront été l’instauration de l’école gratuite et l’assurance maladie universelle. M o n s i e u r G b a g b o infréquentable, quelle méprise, quelle mauvaise foi ! En Côte d’Ivoire, c’est Monsieur Ouattara, alors Premier ministre qui a institué la carte de séjour pour les étrangers.
En Côte d’Ivoire, c’est le PDCI de Monsieur Bédié qui a inventé le concept d’ivoirité, concept très éloigné de la tradition humaniste de Monsieur Gbagbo. C’est d’ailleurs Monsieur Gbagbo qui, en 2010, a abrogé la carte de séjour imposée aux étrangers. Monsieur le Président, Monsieur Gbagbo n’a pas tué les militaires français de Bouaké, du moins ce sont les rumeurs qui nous parviennent du côté de l’instruction de ce dossier à Paris. Le Président Gbagbo n’est pas non plus à l’origine de la disparition de Monsieur Kieffer. Sinon, Comment expliquezvous, Monsieur le Président, qu’une année après le départ de Monsieur Gbagbo du pouvoir, cette affaire ne soit toujours pas élucidée, comme si soudain plus personne n’y avait intérêt. Selon nos informations, il existerait des indices sérieux et concordants qui mèneraient vers le camp d’Alassane Dramane Ouattara dans la disparition de Monsieur Kieffer. Par ailleurs, les mots charniers et escadrons de la mort ne sont pas des réalités ivoiriennes, ce sont des inventions d ’ A l a s s a n e D r a m a n e Ouattara, ce ne sont pas des concepts connus en Côte d’Ivoires avant qu’il ne les popularise. Il a toujours une longueur d’avance en matière de manipulation de l’opinion. C’est pourquoi, Monsieur le Président, mon indignation est grande quant à la visite officielle d’Alassane Dramane Ouattara en France. Pendant votre campagne présidentielle, vous aviez dit que vous ne porteriez pas un chef d’Etat africain à bout de bras. De quoi allez-vous donc parler avec quelqu’un dont les Ivoiriens ne veulent même pas ? Sa dernière élection législative n’a rassemblé que 13% de la population. Voulezvous parler de coopération militaire ? Voulez-vous donner quelques armes et munitions à ces bandes armées qui n’en font pas toujours bon usage ? Le changement, est-il toujours maintenant? Je vous remercie Balié Topla, DBA Executive Director Côte d’Ivoire Coalition, Inc. Washington, DC 20006 Washington DC, le 20 juillet 2012 notrevoie / N°4188 du lundi 23 juillet 2012 P o l i t i q u e n a t i o n a l e
Après les tueries de Duékoué Réunion de crise au palais présidentiel Tout sur les mesures prises
Les événements survenus à Duékoué, le vendredi 20 juillet 2012, et qui ont fait pour certains 11 morts, pour d’autres 13 personnes tuées, ont été durement vécus par le chef de l’Etat Alassane Ouattara qui venait de quitter Beijing en Chine pour la France. Le président ivoirien a fait convoquer, par l’intermédiaire du premier ministre- Garde des sceaux, Jeannot Ahoussou Kouadio, une réunion de crise, le samedi 21 juillet 2012 au Palais présidentiel au Plateau. A cette rencontre à laquelle, ont pris part, le ministre des affaires présidentielles, Ibrahim Ouattara, le Directeur de cabinet du Président de la République, Amon Tanoh Marcel, celui du Ministre d’Etat-ministre de l’intérieur, Bamba Cheick Daniel, un représentant de Paul Koffi Koffi ministre auprès du président de la République, chargé de la défense, et les chefs des grands commandements, des mesures urgentes ont été prises. Selon le commandant Alla Kouakou Léon, le porteparole du ministère de la défense qui a rendu publiques ces mesures à la télévision nationale, le samedi 21 juillet, il a été décide : ‘’l’appui des forces ivoiriennes à l’Onuci pour assurer la sécurité dans la ville, la mise en place d’un deuxième cordon de sécurité composé des Frci, de la Gendarmerie et de la Police nationale, l’organisation de patrouilles mixtes forces ivoiriennes-forces de l’Onuci pour le rétablissement de l’ordre à travers tous les quartiers de Duékoué’’. A toutes ces mesures qui demeurent en vigueur jusqu’à nouvel ordre, il faut ajouter l’ouverture d’une enquête et l’envoi incessamment à Duékoué, d’une mission gouvernementale pour apaiser les esprits. Le chef de l’Etat, depuis Paris, aurait demandé au premier ministre de veiller personnellement à la mise en route des dispositions prises. Alassane Ouattara, a-ton appris, a invité une fois de plus, les responsables civils et militaires en charge de la sécurité de redoubler de vigilance et d’efforts pour éviter la survenue d’événements meurtriers qui sapent le processus de réconciliation et de reconstruction du pays. Le chef du gouvernement, Jeannot Ahoussou Kouadio qui a présidé la réunion de crise, en a profité pour lancer un appel au calme. ‘’Nul n’a le droit de se faire justice’’, a-t-il dit selon le communiqué lu par le Commandant Alla Kouakou Léon. Par ailleurs, le président de la République aurait échangé longuement par téléphone avec le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Bert Koenders quelques heures après les tueries. Rien n’a pour l’instant filtré de la conversation. Mais sur le terrain, les forces ivoiriennes et celles de l’Onu, s’activent à ramener la quiétude au sein des populations. Notons qu’après les violences, le chef d’état major général des Frci, le général Soumaïla Bakayoko, le commandant supérieur de la Gendarmerie, Kouakou Gervais, et le Directeur général de la police nationale, Bredou M’Bia se sont rendus sur les lieux pour constater les dégâts et prendre des dispositions en vue de sécuriser les 600 déplacés qui se sont refugiés à la Mairie de Duékoué et à la mission Catholique de la ville. Pour mémoire, dans la nuit du 19 au 20 juillet 2012, des individus armés ont attaqué le quartier ‘’Kokoman’’ de Duékoué faisant des morts. En réaction, des populations se sont soulevées et ont incendié le camp de déplacés de Duékoué qu’elles soupçonnent d’abriter des individus armés qui sévissent dans la ville. Bilan : 11 morts selon le gouvernement, 13 morts selon des sources indépendantes.
Nouveau génocide Wê à Duékoué Plus de 200 personnes massacrées: L’indifférence totale de Ouattara
La ville de Duékoué a vécu une tragédie, vendredi dernier, dont le bilan s’alourdit. Les Frci et les dozos ont mené une attaque contre le camp de Nahibly qui, de façon officielle, abrite 5.087 déplacés. Retour sur le récit des exécutions de plus de 200 civils, selon différentes sources sur le terrain.
Comme Petit-Duékoué et Guitrozon en 2006, le camp des déplacés de Duékoué, a été la cible des forces sanguinaires du régime actuel. Les dozos et les Frci, ont incendié et exterminé les populations civiles dans un camp de déplacés situé dans la ville de Duékoué. Le bilan provisoire dépasse le seuil du tolérable en ce sens que les témoignages concordants évoquent plus de 200 civils Wê massacrés par les dozos et Frci dans le site et à travers toute la ville de Duékoué. Des témoignages émanant de membres des organisations humanitaires ne contredisent pas le génocide perpétré contre les Wê, vendredi dernier, et qui se poursuit dans les forêts et dans la ville. «Des déplacés pris dans le camp ont été convoyés dans des camions de type Kia. Ils ne sont plus revenus, mais des rescapés soutiennent qu’ils ont été exécutés par les dozos et les Frci», confie un membre d’une organisation humanitaire qui était sur le terrain. Ce dernier qui dit être choqué par ce drame ajoute : «Les dozos et les Frci nous ont trouvés à l’hôpital pour nous empêcher de soigner les nombreux blessés. Le chiffre de 13 morts avancé est insignifiant » . Une autre source fait état de 28 déplacés du camp qui ont été faits prisonniers par les Frci et dozos avant de libérer 12 d’entre eux. Les 16 autres ont été conduits derrière la mission catholique de Duékoué où se trouve un gros trou. «Les dozos et les Frci nous ont alignés et un à un ils fusillaient leurs proies de sorte que les corps tombent dans ce gros trou. Avant qu’on ne tire sur moi, je suis tombé dans le trou et les autres corps sont tombés sur moi. Croyant qu’on était tous morts, les dozos et les Frci se sont retirés du lieu du massacre », rapporte un rescapé, joint hier au téléphone. On a déjà 15 morts dans ces circonstances. Des massacres savamment orchestrés En effet, des témoins qui ont suivi le film de cet assaut génocidaire soulignent clairement que les Frci et les dozos ont encerclé le camp des déplacés avant d’y mettre le feu. Ce qui a crée une véritable panique qui a poussé beaucoup de pensionnaires à escalader la clôture. Malheureusement, ils sont tombés dans les bras de leurs bourreaux qui les ont systématiquement éliminés autour du camp. Ceux qui tentaient de sortir par l’entrée principale ont été tués par balles. Un résidant de Duékoué qui est de l’ethnie Sénoufo nous a confié que ces tueries ont fait 30 morts sur place. Contrairement à ce que les sources officielles tentent de faire croire, les tueries massives n’ont pas uniquement visé le camp des déplacés. Mais toute la ville et particulièrement les quartiers habités par les populations autochtones Wê. «Le père de ma copine m’a appelé de la forêt où il s’est réfugié le jour des évènements et m’a dit que la nouvelle n’est pas bonne parce que ma camarade a été tuée à la machette dans la ville. Je lui ai conseillé de rester en brousse parce que la situation était toujours dangereuse pour les autochtones», témoigne, pour sa part, un soldat Frci qui, se trouvait hors de la ville au moment des évènements et qui a du mal à contenir sa colère après l’assassinat de sa dulcinée par ses frères d’arme. Toujours dans la ville, les populations traquées ont été exécutées et jetées dans des puits par les dozos et les Frci. Comme c’est le cas de ce puits non loin du camp incendié où la Croix Rouge s’attelait encore, hier dimanche, à repêcher 7 corps sans vie. Déjà la veille, 63 corps avaient déjà été retrouvés dans un autre trou à l’orée du site détruit. «Nous sommes toujours à la recherche des corps. Parce que ceux qui ont tué ont euxmêmes emporté des corps», indique une source proche de la Croix Rouge. Une autre source ajoute que des corps ont été cachés dans la forêt qui jouxte le camp incendié. «Nous avons perdu 3 personnes dans ces circonstances et nous n’avons trouvé que le corps d’un seul. On ne peut pas avoir accès à la forêt où sont disséminés les dozos et les Frci pour le malheur des déplacés qui y ont trouvé refuge. En plus, de nombreux blessés pourraient trouver la mort dans cette brousse», déclare un habitant joint dans la ville. «J’ai passé la nuit de samedi à dimanche au chevet des mes parents blessés à l’hôpital central de Duékoué. Très tard dans la nuit, un travailleur de la Croix Rouge a déclaré au corps médical que le bilan provisoire des tués s’élevait à 100 morts. Mais, un responsable de la cellule des populations Wê qui dresse les statistiques des blessés et des morts lui a rétorqué que le bilan provisoire était de 206 morts», révèle une dame autochtone interrogée hier. Benjamin Koré et Félix Téha Dessrait
L’indifférence totale de Ouattara
La Côte d’Ivoire a vécu un drame, vendredi dernier. Le camp des déplacés internes Wê de Duékoué a été incendié par des dozos et des Frci ainsi que des jeunes Malinké ayant combattu aux côtés de l’ex-rébellion armée pro-Ouattara. Ces jeunes gens qui n’ont pas été retenus dans la « nouvelle » armée, n’ont pas été non plus désarmés et démobilisés. Le bilan partiel non officiel fait état de plus de 200 morts. Ce nouveau génocide Wê suscite l’indignation à travers le monde. L’Onu et les Etats-Unis, par exemple, réclament une enquête et la traduction des coupables devant la Justice. Mais curieusement, cette tragédie semble ne pas interpeller le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Qui poursuit tranquillement sa tournée hors du pays. Il n’a eu aucune réaction en termes, de compassion à l’endroit du peuple Wê et des Ivoiriens. Ailleurs, les choses se passent autrement. Vendredi dernier, un massacre s’est produit aux Etats-Unis. Un individu a ouvert le feu dans une salle de cinéma faisant plusieurs morts et blessés. Le Président américain, Barack Obama, a aussitôt interrompu sa campagne pour rentrer d’urgence à Washington. Il a demandé que les drapeaux soient mis en berne pour marquer la solidarité du peuple américain qu’il incarne avec les familles des victimes de cette tragédie. Son adversaire républicain a également interrompu sa campagne pour marquer sa solidarité avec les victimes. Ouattara qui se donne une image empruntée devrait prouver le contraire de ce que la large majorité des Ivoiriens pensent de lui. A savoir qu’ilse moque du malheur de ses compatriotes. Avec son indifférence vis-à-vis du nouveau génocide Wê de Duékoué, il confirme qu’il est loin d’être le chef de l’Etat que mérite la Côte d’Ivoire.
Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
La Lidho interpelle l’Onuci sur ses responsabilités à protéger les populations
Abidjan (AIP) – La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) interpelle l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) sur ses responsabilités de protection et de secours humanitaires, en faveur des populations et leur demande de diligenter une enquête afin que les responsables de cette barbarie soient démasqués et sanctionnés, après les événements tragiques survenus la semaine dernière à Duékoué.
Dans un communiqué de presse signé de son président, René Hokou Légré, en date de samedi, la Lidho condamne les événements survenus sur le site de Nahibly, à l’entrée de la ville de Duékoué, et qui ont fait au moins une dizaine de morts, tout en relevant « la passivité coupable tant des soldats onusiens que des forces de sécurité ivoiriennes qui ont abandonné des populations civiles entre les mains des assaillants ».
S’inquiétant de la « persistance » et de la « récurrence » des violences dans cette région, résultat de la manipulation des ethnies à des fins politiques, Légré Hokou demande une enquête aux fins de démasquer les responsables de cette barbarie et les sanctionner.
Un camp accueillant des déplacés de la crise postélectorale a été attaqué par des assaillants venus de la ville de Duékoué, faisant des morts dont un homme brûlé vif, des dizaines de blessés et plusieurs personnes refugiées dans les forêts, indique-t-on.
Le camp de Nahibly hébergeait quelque 5.000 personnes déplacées qui étaient, indique-t-on, sous la protection d’un contingent de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire.
(AIP)