LE LABOUREUR, LE BARON – BOUFFON ET LE FORGERON – LARRON
LE LABOUREUR, LE BARON – BOUFFON ET LE FORGERON – LARRON
(Tritura gé d’après un texte de Oswald Durand)
Le laboureur interrogea l’horizon
comme si ses yeux voulaient
au-delà des nuages appeler
la pluie bienfaisante.
Mai finissait
mois de grande sécheresse et de ventres creux
âpre et pénible
Les bœufs libres aux pâturages se tenaient immobiles
près des arbres effeuillés
L’herbe mourait
Les oiseaux n’égayaient plus les taillis
Le troupeau de ces enfants
des esclaves méprisés par d’autres esclaves
n’a pas de chance
Car sur lui seul s’acharnent
hyènes et panthères
Sa rêverie le conduisait surtout vers deux hommes
un bouffon et un forgeron
qui le poursuivaient plus âprement de leur haine :
L’un par méchanceté, l’autre par veulerie
D’après un texte de Oswald Durand
Par Kock Obushu
J’AIME GERMAINE
Je désire courir tous les chemins avec toi
Parce que j’aime … j’aime ta cuisine
Germaine
Et je me laisserai porter par le vent qui t’importe
Parce que j’aime… j’aime ta cousine
Germaine
Je te serai esclave dans la lune comme l’ombre d’une étoile
Parce que j’aime … j’aime le bruit de l’usine
Germaine
Et je te serai à la fois filament et fidèle aimant
Parce que j’aime … j’aime ton désir en résine
Germaine
Par Kock Obushu
MAGA-DINDIN ENFANT-SILURE A LA VOIX DE VELOURS
Silure des entrailles de l’enfant Silure
Ta fêlure assure et rassure
Fils d’eau à la voix vêtue de velours
Nous avons bu à ta douce stance qui a broyé nos souillures
Maga-Dindin, tu es Ding – Ding
Car tu es à la fois Pasteur et Passeur du vent des matins premiers
Ton timbre nimbé de nombres premiers donne la voie
Et ta voix convoie mélomanes aux noces de mélodrames
Maga-Dindin, tu es Ding – Ding
Tu es Maga comme la voix d’un Môgô de Saga
Cité dans le livre des voix de la pieuvre Zouglou
Tes tentacules irradient l’ouïe au dégoût de la luxure
Ton souffle d’innocence respire la fraicheur du commun du peuple Aloukou
Maga-Dindin, tu es vraiment Ding – Ding
Car tu façonnes la tristesse et tu déchires la mélancolie sans façon
Dans ce système-monde immonde
Qui n’a d’yeux que l’étalon Etat-monde
Maga-Dindin, tu es vraiment Ding – Ding
Et Gazeur du Système
Par Kock Obushu
BABY COME BACK ! COME BACK MY SWEET HONEY !
BABY COME BACK ! COME BACK MY SWEET HONEY !
(Elle m’a blagué et elle m’a plaqué)
Ce jour, blagué et plaqué, m’est comme nuit
Nuit agrippée au chapelet de jours effarouchés
Des jours qui égrènent des labeurs débridés
je suis comme un amant s’arrachant des griffes des lueurs bestiales de l’aube
Mon amour en ce jour-nuit est blessé et je mesure ma peine
Rien n’est plus amer que la fraicheur de l’eau quand l’amour s’en est allé
Et moi, mon amoureuse s’en est allée, elle m’a quitté
Je n’entendrai plus sa voix enchanteresse quand Orphée m’invitera au bal
Mon amoureuse flamme s’est éteinte à jamais,
Elle est partie ne me laissant qu’une espérance qui a perdu le souffle au milieu de flots battants
Et la paix a fui mon âme, ma peine est grande
J’ai perdu mon amour, j’ai perdu mon double, j’ai perdu mon ombre
J’ai perdu la face et il ne me reste plus que le côté pile d’une vie sans énergie
Je suis à présent sans ailes comme trempé de la sève d’un cercueil en deuil
Par Kock Obushu, Poète Ivoirien
L’amante de mes rêves insensés
Belle
Brûlante
Chaude
Ensorcelante Eburnie
Sous le sceau du secret inavouable
Je te baiserai
Jazz ! Jazz ! Jazz !
Et je te baiserai de mille baisers
Mon Eburnie
Ma terre au rouge maternel
L’amante de mes rêves insensés
Ma terre de douleurs assassines
Belle,
Brûlante
Chaude
Envoûtante Eburnie
Folk ! Folk ! Folk !
Et je te baiserai
Comme Joan
Je te baiserai encore de mille baisers insensés
Kock Obushu, Poète Ivoirien