Cheick Sallah Cissé a fait son entrée dans l’Histoire du sport en Côte d’Ivoire en décrochant une médaille d’or le 19 août aux Jeux Olympiques de Rio. Une performance qui aurait pu ne jamais arriver, Cheick étant passé à deux doigts d’une disqualification à son arrivée à Rio. Récit.
Le jeune taekwondoïste issu du quartier populaire de Koumassi camp commando à Abidjan plane désormais sur le taekwondo mondial dans sa catégorie des moins de 80 kilos. Pourtant Cheick Cissé a failli ne pas participer à la compétition. À peine arrivée en terre brésilienne, lors d’un contrôle des équipements à Rio, durant le week end du 5 au 7 août, une membre du Comité d’organisation des Jeux l’accuse dans un rapport de « gestes obscènes » à son égard. Elle en réfère donc au CIO qui saisit la Fédération ivoirienne de taekwondo.
Les officiels de la délégation ivoirienne, qui craignaient la disqualification de Cheick Cissé avant même son entrée dans la compétition, tiennent alors une réunion d’urgence autour du général Palenfo, président du Comité national olympique, de François Amichia, le ministre des Sports, de Mamadou Touré, conseiller chargé de la Jeunesse et des Sports du chef de l’État, Alassane Ouattara, et de membres de la fédération ivoirienne.
Présenter ses excuses et clore l’incident
« Nous avons interrogé Cheick Sallah qui a donné sa version des faits. Pour ne pas envenimer les choses, la Fédération de Côte d’Ivoire a écrit à la Fédération internationale de taekwondo pour présenter des excuses et clore l’incident », a confié à Jeune Afrique un officiel ivoirien présent à Rio.
D’après nos informations, alors que le seul sponsor autorisé était Nike, Cheick Cissé utilisait un dobok (kimono) Adidas – marque dont il a fallu faire disparaître toute signe distinctif. Puis il n’aurait pas apprécié que la contrôleuse essaie de vérifier s’il n’avait pas de tatouage choquant sur le corps. Il lui aurait rétorqué que c’étaient les femmes qui aiment plutôt posséder et exhiber des tatouages sur leurs parties intimes, tout en joignant le geste à la parole (sans se dévêtir), suscitant un sentiment d’agression chez son interlocutrice. Cheick Cissé ayant refusé de s’excuser, celle-ci fera donc un rapport au CIO…
Mutualisation des gains
Mais pour le champion, attendu samedi 27 août en Côte d’Ivoire, ce n’est pas tout. D’autres soucis venus d’Abidjan ont bien failli le déconcentrer à nouveau quelques jours avant la compétition. « Le 6 août au palais présidentiel, son père Abdelkader Cissé a reçu un chèque de 10 millions de F CFA récompensant son prix d’excellence du meilleur sportif ivoirien de l’année 2015. Ce dernier aurait été harcelé par un membre de la fédération qui exigeait que le chèque soit déposé à ses bureaux », explique un proche du médaillé d’or.
Informé depuis le Brésil, en pleine compétition, Cheick aurait conseillé a son père de garder le chèque…
Avec Jeune Afrique