Pas moins de 100 000 hectares de pieds de cacaoyer, infectés par le «swollen shoot», seront détruits d’ici à 2022 sur l’ensemble des champs de culture de fèves de cacao. Une décision qui vise à prémunir contre la propagation cette maladie qui connaît une recrudescence dans les départements de Bouaflé et Sinfra, où elle a déjà causé des pertes atteignant 100% de la production.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, va détruire 100 000 ha de vergers infectés par le «swollen shoot», une maladie virale du cacao qui menace la production nationale. L’information, rapportée par l’agence Xinhua, a été confirmée ce lundi 22 janvier à Okoukoffikro, dans le département de Bouaflé (centre-ouest à 320 km d’Abidjan), par Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil du café-cacao (CCC), l’organisme en charge de la gestion de la filière, lors du lancement d’un programme d’intensification de l’arrachage-replantation des vergers infectés par la maladie.
Selon Yves Brahima Koné, les données actuelles de terrain montrent que la maladie est en progression dans le verger. «L’arrachage des cacaoyers malades s’impose comme la seule solution face à ce fléau, et comme la maladie ne cesse de progresser, il nous faut donc intensifier les opérations d’arrachage en cours, afin d’éliminer tous les foyers identifiés qui sont des sources de propagation de la maladie dans le verger», a-t-il ajouté précisant que les pieds de cacaoyer à arracher s’étendent sur quelque 100 000 hectares.
Ce programme, d’un coût global de 34,5 milliards de Fcfa (70 millions de dollars), vise l’arrachage des 100 000 ha de vergers infectés par la maladie jusqu’en 2022.
Des pertes qui ont atteint 100% de la production en 2003
Les vergers ivoiriens sont estimés à deux millions d’hectares. Le programme rend «obligatoire» l’arrachage des vergers infectés et permet aux producteurs de bénéficier de mesures d’accompagnement, tels une aide financière aux producteurs de 50 000 Fcfa (100 dollars) par hectare, l’octroi d’herbicides, de rejets de bananiers, de semences de cacaoyers et d’insecticides.
Le «swollen shoot» est apparu en Côte d’Ivoire en 1943 dans l’est du pays avant de se propager dans le centre-ouest, dans les départements de Bouaflé et Sinfra où il connaît une recrudescence depuis 2013. Il se caractérise par le gonflement des rameaux du cacaoyer, le jaunissement et la déformation des feuilles et par des cabosses de petite taille qui finissent par mourir.
A Bouaflé et Sinfra, les pertes de production dues à la maladie ont varié entre 40% et 100% en 2003, sur 77,5 hectares où plusieurs vergers ont été réduits à l’état de jachère. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de fèves de cacao avec près de deux millions de tonnes et détient 40% de parts du marché.
Principale source de devises du pays, le cacao représente 15% du PIB et plus de 50% des recettes d’exportation et les deux tiers des emplois et des revenus de la population. Il fait vivre plus de huit millions de personnes sur une population totale de quelque de 22 millions d’habitants.