Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a salué mardi la décision de la justice ghanéenne de libérer sous caution le porte-parole de l`ex-chef d`Etat, Justin Koné Katinan, détenu au Ghana et dont Abidjan réclame l`extradition.
“C`est une très bonne décision. Justice a été rendue et très bien rendue. Ce n`est pas en emprisonnant un adversaire politique qu`on va aller à la réconciliation. On devrait s`en inspirer”, a déclaré à l`AFP Richard Kodjo, secrétaire général par intérim et porte-parole du FPI.
Porte-parole en exil de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, adversaire
virulent du nouveau pouvoir, accusé de “crimes économiques” par Abidjan, avait
été arrêté le 24 août à Accra.
La justice ghanéenne examine depuis cette date son extradition vers la Côte d`Ivoire, suscitant l`impatience au sein du pouvoir ivoirien. Un tribunal d`Accra a décidé mardi sa mise en liberté sous caution, en raison du retard pris par l`examen de la demande d`extradition.
Une décision qui survient alors que les relations sont de plus en plus tendues entre la Côte d`Ivoire et le Ghana. Le président Alassane Ouattara a même ordonné vendredi la fermeture des frontières avec le Ghana, après l`attaque d`un poste frontière ivoirien par des assaillants qui venaient du Ghana et qui s`y sont repliés, selon les autorités ivoiriennes.
La frontière aérienne entre la Côte d`Ivoire et le Ghana a réouvert lundi, mais les frontières terrestres et maritimes restent fermées jusqu`à nouvel ordre, au grand dam des commerçants et des centaines de personnes bloquées de chaque côté de la frontière.
De nombreux responsables politiques et militaires du régime Gbagbo ont trouvé refuge au Ghana, qui partage une frontière de près de 700 km avec la Côte d`Ivoire, provoquant la colère d`Abidjan.
Depuis août, les forces de sécurité ivoiriennes ont été la cible de plusieurs attaques, au cours desquelles au moins quinze militaires et policiers ont été tués, marquant le plus grave regain de tension en Côte d`Ivoire depuis la fin de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts.
Ces attaques ont été attribuées par le pouvoir à des partisans de Laurent
Gbagbo, ce que ceux-ci ont démenti.
AFP