En voulant gérer le pouvoir d’Etat avec tout le monde, on a rendu service à des individus venus d’ailleurs au détriment des militants du Front populaire ivoirien qui ont porté la lutte jusqu’à la victoire finale. En voulant plaire à tout le monde, on s’est plus préoccupé des nouveaux venus en ignorant ceux qui ont mené le combat. Au moment où Sangaré Abou Drahamane affirmait que «le pouvoir n’est pas un gâteau à partager», on en offrait des parts entières à des gens qui ne se sont jamais impliqués dans l’accession de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême. La suite est connue. Ces gens qui ont été longuement et grassement nourris et blanchis ont vite abandonné le Fpi et Laurent Gbagbo à leur sort pour aller se jeter dans les bras de leurs bourreaux. Et les grands perdants dans tout ce scénario, ce sont inéluctablement les militants du Fpi. Parce qu’au moment où ces derniers sont tenaillés par la faim et sont soumis à la mendicité après la chute du pouvoir, les grands bénéficiaires de leur propre pouvoir, mais qui n’ont jamais milité, se retrouvent dans les rangs du nouveau pouvoir.
Notre Voie