Devant la volonté d’apaisement de la Cédéao, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, excédés que leurs appels à une attaque immédiate ne soient pas mieux suivis, seraient tentés de s’imposer eux-mêmes par la force.
Se trouveraient ainsi à l’hôtel du Golf, 708 combattants rebelles, en majorité des mercenaires venus du Burkina Faso et du Mali. Ils disposeraient de 9 véhicules identifiés FAFN (Forces Armées des Forces Nouvelles, l’armée des rebelles) et de 183 véhicules civils. L’ONUCI, quant à elle, utilise 17 chars et 22 véhicules pick-up surmontés de mitrailleuses. Des entrainements auraient lieu tous les matins avec trois blancs en treillis assurant la direction technique. Ces hommes et ce matériel de guerre auraient été envoyés là-bas par les soins de l’ONUCI (ballet d’hélicoptères apportant soi-disant de la nourriture).
Le plan du camp Ouattara serait de bloquer les deux ponts d’Abidjan, d’attaquer simultanément la radio, la télévision, la résidence du chef de l’Etat, le palais présidentiel et de faire le blocus d’un des plus grands camps militaires d’Abidjan (le camp Akuedo) avec l’aide des chars de l’ONUCI positionnés au lycée américain de la Riviera. Des batteries d’armes lourdes seraient positionnées sur le toit de l’hôtel du Golf pour tenir le plan d’eau lagunaire. Dans le même temps, les rebelles devraient attaquer sur tous les fronts à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. L’objectif serait d’arriver à prendre à la fois Abidjan, San Pedro et Yamoussoukro. La capitale politique, au terme de ce périlleux exercice, serait assiégée par la Licorne (forces armées françaises) et l’ONUCI.
Le camp Gbagbo serait cependant convaincu que ce plan était voué à l’échec, car déjà connu de l’armée ivoirienne, apte à le déjouer facilement.
Quid des civils d’Abidjan et des autres grandes villes ivoiriennes ?
Pierre Scherb (Conseiller juridique et membre de l’assemblée constituante de Génève)
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