Le procès en assises qui vient de se dérouler peut avoir des répercussions sur les prochaines échéances électorales du pays. Pascal Affi Nguessan, le président du FPI étant désormais libre, plus rien ou presque ne s’oppose à ce qu’il se présente en 2015 contre Alassane Ouattara.
Dans ses dernières paroles à l’adresse des jurés lundi 9 mars après-midi, Pascal Affi Nguessan avait expliqué que par la nature des accusés et celle des événements qui se sont déroulés pendant la crise postélectorale, ce procès était éminemment politique. Un « procès politique », un argument à l’encontre de cette cour d’assises, dont les membres FPI constituaient l’immense majorité des accusés. Mais un procès qui va également avoir des répercussions sur les prochaines échéances politiques du pays.
Car si l’on attendait de connaître les peines qui seraient infligées à des figures comme Simone Gbagbo, Brunot Dogbo Blé ou bien Aboudramane Sangaré, il s’agissait de savoir si ces peines de prison ou de privation de droits civiques empêcheraient Pascal Affi Nguessan, président du FPI, ou Daniel Bony Claverie, chef de file de l’Alliance des forces démocratiques, de jouer un rôle futur dans l’opposition ivoirienne.
La voie ouverte à pour la présidentielle
Pour ces deux-là, il n’en est rien. Et pour le président du FPI, la voie est à présent ouverte à une candidature pour l’élection présidentielle de 2015, nonobstant de très sérieux problèmes en interne qu’il aura à résoudre. Car le FPI traverse une crise comme le Parti socialiste ivoirien n’en a probablement jamais connu, qui oppose Affi Nguessan à un certain nombre de frondeurs qui refusent de le suivre dans sa stratégie de proposer un candidat FPI contre Alassane Ouattara.
Parmi ces frondeurs, on retrouve justement Aboudramane Sangaré, un historique du FPI, et Michel Gbagbo, fils de l’ex-président. Deux hommes qui, à l’inverse de Pascal Affi Nguessan, n’ont pas été épargnés par la cour d’assises. Chacun a été condamné à cinq ans de prison ferme et frappé d’interdiction de droits civils pour les cinq prochaines années.
Pour Bernard Houdin, conseiller spécial de Laurent Gabgbo et porte-parole de l’ex-président pour l’Europe, il s’agit d’une « manipulation » destinée à « discréditer » l’entourage de Laurent Gbagbo au sein du FPI et « laisser le champ libre à Alassane Ouattara lors de la prochaine présidentielle ». Cinq ans pour Aboudramane Sangaré, « c’est pour essayer de le neutraliser, si possible. Mais ce n’est pas en neutralisant une personne que l’on neutralise le pays. La démonstration a été faite au comité central, ce n’est pas un homme qui dirige, c’est tout un groupe d’hommes, toute une organisation qui est là. Et de vouloir indexer une autre personne, c’est une victoire à la Pyrrhus, c’est une manœuvre qui est grossière, qui est très visible mais qui ne pourra pas prospérer. De toute façon, si Affi est candidat » d’un FPI qui l’aurait maintenu » d’une certaine façon, il aura en face de lui les gens qu’il faut. »
RFI