Me Emmanuel Altit, avocat principal de Laurent Gbagbo, ex-chef d’Etat ivoirien détenu à La Haye, ne démord pas. Convaincu que la Cour pénale internationale est « incompétente » pour juger son client, il a formulé une demande le 21 août 2012, interjetant ainsi appel de la décision N° ICC-02/11-01/11-212 de la Chambre préliminaire rendue le 15 août 2012. Décision par laquelle, en effet, la Chambre a rejeté la requête de la Défense qui demandait à la Cour pénale internationale de se déclarer incompétente pour la période et les faits visés certes dans le mandat d’arrêt délivré à l’encontre du Président Gbagbo le 23 novembre 2011. Mais aussi dans le document contenant les charges déposé le 16 mai 2012 ou, à titre subsidiaire, de reconnaître une exception d’incompétence au vu des violations des droits du Président Gbagbo lors de sa détention en Côte d’Ivoire. Revenant donc à la charge, Me Altit qui dit sa demande bien fondée part cette fois avec d’autres arguments dans l’espoir , naturellement, de convaincre le juge de la chambre préliminaire, afin que la Cpi renonce aux poursuites contre son client. « La Défense prie la Chambre d’appel d’annuler , en toutes ses dispositions, pour absence de base légale, la Décision de la Chambre préliminaire I rejetant la demande contestant la compétence de la Cour Pénale Internationale déposée par le Président Gbagbo le 29 mai 2012 », a écrit l’Avocat français de Gbagbo dans le document qu’il a élaboré et déposé auprès de la chambre d’appel. Il faut rappeler que la défense de Laurent Gbagbo a contesté la compétence de la Cpi pour juger l’ancien président de la Côte d’Ivoire. De fait dans un document officiel de 73 pages déposé le jeudi 24 mai 2012 et rendu public le lendemain, Me Emmanuel Altit a fait savoir que la défense a demandé à la chambre de déclarer que la Cpi n’est pas compétente pour la période et les faits visés dans le mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Laurent Gbagbo, le 23 novembre 2011. L’avocat de Laurent Gbagbo avait par ailleurs démontré que son plaignant a subi une violation de ses droits, des tortures et autres traitements inhu- mains et dégradants, lors des huit mois de détention passés dans le nord du pays, avant d’être conduit à La Haye, le 30 novembre. La Défense de l’ex-président remportera-t-elle cette autre bataille juridique, elle qui a obtenu des acquis importants depuis le début des poursuites contre son client ? L’espoir est grand certainement du côté des partisans de Laurent Gbagbo.
Archives pour 28 août 2012
Convention des Wê de la Diaspora
Comme convenu, les wê de la diaspora se sont réunis ce samedi 25 août 2012, à Montreuil, près de Paris. L’évènement qui avait fait grand bruit avant d’être entaché par une petite fausse note à deux jours, a été un succès ! Un succès par la qualité des participants et la pertinence des intervenants. Tous les sujets ont été débattus : La faiblesse du pouvoir économique du peuple wê, la question humanitaire, quelle justice pour les victimes du génocide wê, le foncier rural et surtout les perspectives de cette convention. Une convention qui a été rehaussée par l’intervention téléphonique du Ministre Emile Guiriélou depuis son lieu d’exil. A la fin de la rencontre, il a été décidé de la création d’une fédération des organisations wê de la diaspora et d’asseoir une contribution trimestrielle ou mensuelle (le rapport final de la convention en décidera) de 50 euros par fils et fille Wê de la diaspora. Une manne financière qui servira à résoudre les problèmes juridiques des dossiers en instruction, pour la défense des victimes wê en Côte d’Ivoire, résoudre la question humanitaire sur le terrain et autres. L’autre défi à relever, après ce grand rassemblement reste l’union et c’est cette union qui a failli prendre un coup avant et pendant la convention.
En effet, une semaine avant la tenue de la convention, une organisation se réclamant d’obédience wê et qui prétend être Le conseil des Wê de France et d’Europe (COWEFE) avait pondu un communiqué dans lequel celle-ci se désolidarise de l’organisation de cette convention qui pour autant n’était organisée par aucune autre organisation. Ses initiateurs, qui venaient d’avoir une idée géniale de rassembler tous les wê de la diaspora avaient un seul but à atteindre : La fin du génocide du peule wê en Côte d’ivoire. C’est donc sans surprise que des émissaires du Cowefe présents dans la salle furent chahutés, créant un petit moment de désordre dans le déroulement pratique de l’évènement. Un incident qui a vite été circonscrit.
Evidemment, un rapport détaillé se fera à leur « patron » qui le lendemain (dimanche 26 aout 2012) réunira son bureau pour des observations. Ce fut encore une autre occasion pour Lagou Benoit, président du Cowefe, d’informer tous les wê de France et d’Europe sur les objectifs de son mouvement. Mais avant, c’est un Lagou Benoit esseulé qui demandera pardon pour le désagrément que le contenu de son PV du 19 aout a causé au sein de la grande famille wê et notamment en ce qui concerne la convention du 25 aout. « Cowefe est crée en septembre 2009 et a pour but d’aider les pouvoirs en place en Côte d’ivoire à développer le pays Wê. Cowefe est apolitique et comporte plusieurs commissions dont la commission juridique qui peut s’occuper des plaintes en matière de génocide du peuple wê, la commission sociale pour le volet humanitaire, la commission communication ect…Toutes les compétences sont les bienvenues » a-t-il informé et de conclure : « J’en appelle à l’union de tous les wê. A mon petit frère Dan Thé Apollos, je lui réitère mes encouragements et souhaite qu’il se rapproche davantage des structures existantes en l’occurrence COWEFE qui a déjà un plan de travail élaboré en ce qui concerne le développement du pays Wê. Enfin, à tous mes parents, compatriotes wê, je leur dis d’enterrer la hache de la haine et de voir comment ensemble nous pouvons aider nos parents à retrouver leur dignité. Il existe déjà des tribunes pour exprimer nos opinions politiques, mais aujourd’hui, ce qui doit nous rapprocher, c’est la souffrance de nos populations, le drame qu’elles subissent et comment leur venir en aide » a-t-il martelé.
P.kouhon/ eventnews tv
Le film de l’enlèvement du sous-préfet à San-Pedro
La paranoïa du pouvoir Ouattara n’épargne plus personne. Même les représentants du chef de l’Etat, dans les contrées les plus reculées. Le sous-préfet de Gabiadji, Kathet Gnakot Aimé, est, en ce moment, aux mains des Frci qui le détiennent au secret. Son supposé crime : collusion avec l’ennemi. De quoi renverser ses proches. Puisque, le jeudi dernier, un jour avant son kidnapping, il réunissait Frci, Onuci et chefs de villages pour parler de réconciliation. Ce vendredi 24 août 2012, le sous-préfet ne se doutait de rien. Dès 8 heures, en tenue de travail, il s’apprêtait à regagner ses bureaux, lorsque le commandant Koné Dramane et deux ses agents en armes pointent à son domicile. A les en croire, ils sont venus à la demande du capitaine Bema, patron des Frci dans le Sud-Bandama. Pour aller où ? A Touih, un village de Gabiadji, où les Frci viennent de mettre le grappin sur des assaillants. Au sous-préfet, on fait croire qu’il devait assister à l’interrogatoire des suspects. Droit de l’homme obligeant, il n’a rien eu à dire. Mais là où ce dernier sent le danger, c’est lorsqu’on lui demande d’emporter son ordinateur aux fins de prendre note. L’homme n’étant pas un as des computers, il demande la permission de faire venir un collaborateur pour saisir les textes. Le commandant lui fait savoir que seul le capitaine Bema peut donner suite à cette demande. Le sous-préfet demande à son épouse d’appeler le patron des Frci du coin. Il ne fait pas de difficulté à accéder à la demande. Le sous-préfet, son collaborateur et ses hôtes en treillis s’engouffrent dans une Bmw. Direction : Touih. Là, une ancienne base de la Sodefor sert de camp aux Frci. Le sous-préfet s’y introduit. Curieusement, sans le collaborateur, à qui l’on a demandé d’attendre dehors avec l’ordinateur. Quelque temps après, un Fcri arrive à son niveau et lui exige de remettre l’ordinateur. Il s’exécute. Des minutes après, le sous-préfet sort et est embarqué dans un autre véhicule, sans le collaborateur. A qui l’on a demandé de regagner Gabiadji par ses propres moyens, faute de place. Convaincu qu’il est désormais un otage, le sous-préfet lui remet les clés de sa voiture. Une fois à Gabiadji, le collaborateur remet les clés à l’épouse du sous-préfet, assurant que son époux viendrait d’un moment à l’autre. L’attente a été longue. Jusqu’à ce que la femme appelle le Cdt Koné et le capitaine Béma. Tous deux lui rétorquent qu’ils ne savent pas où se trouve le sous-préfet. Elle saisit immédiatement le préfet de région. Les fouilles de ce dernier n’ont jusque-là rien donné. Le sous-préfet étant sous traitement médical, sa famille s’inquiète. Ainsi va la Côte d’Ivoire de Ouattara.
Tché Bi Tché – LG Infos
Attaques contre les Frci: Un ex-membre de la garde rapprochée de Soro arrêté à Gueyo
Les éléments de la brigade de gendarmerie de Gueyo ont mis aux arrêts, dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 aout dernier, un ex-garde de corps de Soro Guillaume, ex-Premier ministre et actuel président de l’Assemblée nationale, alors qu’il préparait en compagnie d’autres complices actuellement dans la nature, une attaque contre les positions des FRCI. Tout est parti d’une information anonyme faisant état de ce que la ville de Gueyo serait dans le viseur d’hommes armés. Selon cette même source, ces individus puissamment armés auraient déjà repéré les points stratégiques à neutraliser. Notamment la brigade de gendarmerie et le camp des FRCI. Les éléments de Théodule Gnakalé, commandant de brigade, bouclent la ville puis procèdent à un ratissage. L’opération a abouti, vers 23 heures, à l’arrestation dans un réceptif hôtelier, du cerveau de cette attaque en préparation. Il s’agit de Bernard N’goran N’dri, qui a avait pris ses quartiers dans cet hôtel à la chambre D. De nationalité ivoirienne, la trentaine environ, cet homme avait en sa possession en plus de sa carte nationale d’identité, une carte professionnelle sur laquelle il est mentionné « ministère de la Défense, élément FRCI, 30ème arrondissement, compagnie Idacteur, section Tonnerre ». La fouille de sa chambre a permis la découverte de minutions de guerre, une housse de transport d’armes, des téléphones portables, des CNI et des épaulettes de l’armée. Bombardé de question, l’ex-membre de la garde rapprochée de Guillaume Soro, ex-Premier ministre, aurait déclaré avoir appartenu au Groupe autonome de sécurité du Premier ministre (GASPM). Il aurait ajouté qu’il a déserté le groupe quand son patron a pris le perchoir de l’Assemblée nationale. Selon nos sources, le mercenaire aurait avoué que les armes sont détenues par un certain Major et ses complices. Les enquêtes se poursuivent pour mettre la main sur ses complices. Il a été conduit à San Pedro devant les autorités militaires de cette ville.
Koukougnon Zabril – Notre Voie
Descente musclée des Frci dans un village: 1 commissaire de police tué
Les opérations de ratissage entreprises par les éléments de Frci à la suite des attaques de Dabou, Irobo et Sikensi ont fait une victime de taille dans le village de Sahué (10 km de Sikensi sur l’autoroute du Nord). Le commissaire Amani Kouadio Alain, chef de service au commissariat de Treichville-Biafra a été tué le dimanche 26 août dans l’après-midi. A Dabou, précisément au quartier Gédéon où réside sa famille, la nouvelle est dure à avaler. Sa femme et ses enfants aussitôt appelés à Abidjan, nous ne pouvons arracher la moindre information de leur part, le portail hermétiquement fermé. Toutefois, l’entourage et surtout de nombreux amis actuellement inconsolables, nous donnent des versions assez concordantes sur les circonstances de ce drame qui endeuille, par ailleurs, la grande famille de la police nationale. Selon donc ces sources, le commissaire se rend ce dimanche 26 août dans sa plantation non loin du village de Sahué, avec des amis. Après un moment passé avec ses manœuvres, il regagne le village. Avant de rejoindre Dabou, il entreprend de faire un tour au domicile de ses bienfaiteurs notamment le chef du village. Il est 15 h. Alors qu’ils se trouvent au cœur du village, ils sont accueillis par des tirs de sommation. D’ailleurs l’officier et ses amis sont très vite interpellés par des éléments de Frci qui mènent des opérations de ratissage. Selon les mêmes sources, ils sont maîtrisés et pressés de questions. Le commissaire Amani Alain qui décline son identité et sa fonction précise qu’il détient sur lui, son arme de dotation. C’est à ce moment, à en croire nos informateurs, que tout se gâte. Les éléments des Frci très excités le pressent de questions sur les raisons de sa présence dans cette localité de Sikensi, ce d’autant que les éléments des Frci y essuyaient des tirs d’individus suspects la veille. Pour eux donc, il n’y pas de doute sur l’implication de l’officier dans ces événements. Ils auraient par la suite, conduit les deux amis du commissaire à leur véhicule. L’officier tenu en bonne garde est ensuite soumis à un traitement de choc. Malmené dans tous les sens à coups de crosse et piétinés, l’officier, après qu’il a abondamment saigné, sombre dans un profond coma duquel il ne se remettra plus jamais. D’ailleurs son décès est constaté au moment de son admission au Hma. Quant aux autres amis d’infortune du commissaire, ils sont conduits à la préfecture de police où ils sont entendus avant d’être relaxés le lundi 27 août. La nouvelle du décès du commissaire Amani se répand comme une traînée de poudre dans la ville de Dabou, ville où il a servi en tant que sous chef de service au commissariat de police de cette localité. Certains agents de la police que nous avons joints se disent très conster-
nés par le décès de cet officier. Notons que le commissaire Amani était dans les années 95-96, correspondant régional de Soir Info à Tiassalé où il était professeur de philosophie dans un collège privé de la place.
Norbert Nkaka ( A DABOU)
Soir Info
L’UE préoccupée par la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire
(Xinhua) — Le chef de la délégation de l’Union européenne (UE), Thierry de Saint Maurice, s’est entretenu lundi à Abidjan avec le Premier ministre ivoirien, Jeannot Kouadio- Ahoussou sur la situation sécuritaire dans le pays marquée par un regain de tension après la vague d’attaques meurtrières contre l’armée ivoirienne et les arrestations qui ont suivi.
« Je voulais faire un point avec le Premier ministre (Jeannot Kouadio-Ahoussou) sur l’actualité de ces dernières semaines en Côte d’Ivoire, échanger sur un certain nombre d’événements d’incidences sécuritaires qui sont autant de sujets de préoccupation pour le gouvernement et pour l’Union européenne », a déclaré à la presse Thierry de Saint Maurice à l’issue de la rencontre.
Il a indiqué avoir partagé les « préoccupations » du gouvernement et exprimé le « souci » de l’UE.
L’UE insiste sur la nécessité de « rester vigilant pour que les efforts aussi nécessaires que difficiles en matière de réconciliation, de réforme de la sécurité, de justice impartiale soient poursuivis », a ajouté Thierry de Saint Maurice non sans rassurer sur la disponibilité de l’UE à aider le gouvernement à faire aboutir ces processus.
L’UE finance un projet de soutien à la réconciliation entre les forces de police et la population dans plusieurs communes d’Abidjan, à hauteur de deux millions d’euros.
« Nous allons certainement poursuivre et étendre ce programme dans les mois qui viennent et le long de l’année prochaine », a-t- il assuré.
Le chef de la délégation de l’UE à Abidjan a également annoncé la disponibilité de son institution à soutenir le processus de démobilisation, de désarmement et de réinsertion des ex combattants ivoiriens.
Des groupes armés non identifiés ont mené depuis début août des attaques contre des postes de contrôle et des camps militaires à Abidjan et dans des localités du pays.
Ces attaques qui ont fait au moins 10 morts au sein de l’armée ivoirienne sont attribuées par le gouvernement aux partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo. Plusieurs hauts responsables et des militants du Front populaire ivoirien (FPI, de M. Gbagbo) ont été arrêtés depuis la vague d’attaques, rendant encore plus tendu la situation dans le pays, un an après la crise post-électorale.