Londres (awp/afp) – Les prix du cacao ont fortement reculé cette semaine, alors que les récentes pluies en Côte d’Ivoire apparaissaient de bon augure pour les prochaines récoltes et que les opérateurs, inquiets d’un contexte économique morose, préféraient se tenir à l’écart des actifs jugés risqués.
CACAO
Les cours de la fève brune ont accentué leur recul cette semaine, confirmant que la nette hausse enregistrée entre fin août et début septembre était bel et bien révolue.
« Les récentes précipitations en Côte d’Ivoire (35% de l’offre mondiale de cacao) ont amélioré les perspectives de la récolte 2012-2013, qui commence en octobre », la pluie pouvant en effet favoriser le développement des plants et le rendement des arbres, a expliqué Kate Tang, analyste de Barclays Capital.
Outre la crainte de voir une abondance de fèves ivoiriennes arriver sur le marché, les investisseurs spéculatifs tendaient cette semaine à s’éloigner de l’ensemble des matières premières (y compris le cacao), refroidis par une série d’indicateurs économiques ternes, en Europe comme aux Etats-Unis.
Mais ce repli des cours du cacao « devrait rester limité, étant donné les risques de perturbations dans les approvisionnements de la Côte d’Ivoire dans les prochaines semaines », a tempéré Mme Tang.
En effet, alors que le gouvernement ivoirien a mis en place cette année, pour la première fois, un système de vente aux enchères des fèves de cacao quelques mois avant la récolte, une partie des négociants s’élève contre son fonctionnement et menacent de bloquer prochainement les acheminements.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de fèves brunes pour livraison en décembre valait 1613 livres sterling vendredi vers 15H00 GMT (17H00 HEC) contre 1695 livres le vendredi précédent vers 12H00 GMT.
Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2509 dollars la tonne contre 2634 dollars une semaine plus tôt.
CAFE
Après leur bond vigoureux de la semaine précédente (qui avait notamment vu l’arabica gagner plus de 10%, enflammé par une vague d’achats spéculatifs), les cours du café ont repris leur souffle cette semaine.
« Les prix se trouvent pénalisés par les attentes de précipitations torrentielles au Brésil dans les prochains jours, ce qui pourrait marquer le début de la saison des pluies », a expliqué Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Or, ces pluies offriraient « des conditions particulièrement favorables à l’épanouissement des caféiers en septembre et octobre », ce qui est de bon augure pour la future récolte du premier pays exportateur de café, a-t-il ajouté.
De plus, le niveau important des stocks mondiaux d’arabica contribuait également à alimenter la pression sur les prix, dans un contexte de craintes sur la vigueur de la demande, notait M. Fristch.
Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2060 dollars vendredi vers 15H00 GMT contre 2099 dollars le vendredi précédent vers 12H00 GMT.
Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 171 cents contre 181,35 cents sept jours auparavant.
SUCRE
Les cours du sucre se sont eux aussi repliés, pâtissant toujours d’un large excédent de l’offre sur le marché mondial, à mesure que s’atténuent les craintes sur les récoltes en Inde (affectées un temps par une mousson moins humide que d’habitude) et qu’augmentent les prévisions pour la récolte 2012-2013 au Brésil (premier pays producteur).
« Les fluctuations des prévisions (sur les récoltes des différents pays producteurs) ne modifient en rien la perspective d’un nouvel excédent de la production mondiale sur la saison 2012-2013, pour la seconde année consécutive, et d’une nouvelle augmentation des stocks mondiaux », déjà à un niveau élevé, a observé le cabinet de courtage Czarnikow.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 567 dollars vendredi contre 574,30 dollars le vendredi précédent pour le contrat d’octobre.
Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 19,52 cents contre 19,94 cents sept jours auparavant.
ds