« BANQUE ET FINANCE EN AFRIQUE – LES ACTEURS DE L’EMERGENCE »
Pourquoi l’Afrique va décoller
imagePar Dhafer SAIDANE, Professeur – SKEMA Business School, Université de Lille Nord de France et conseiller du Club des Dirigeants des banques et Etablissements de crédit d’Afrique et expert auprès de la CEA-AN.
Présentée hier comme un continent égaré, plombé par un afro-pessimisme latent, l’Afrique connaît depuis plus d’une décennie une croissance supérieure à celle du reste du monde.
L’Afrique fascine. Elle attire chinois, arabes et européens. Le continent se caractérise par une croissance forte, rapide. La plupart des pays appliquent des réformes dans tous les secteurs favorisant les mécanismes du marché et le désengagement de l’Etat. L’Afrique est le bon élève des instances financières multilatérales. Le coup est parti. Le continent indiscutablement est en état d’émergence.
La population africaine, d’environ 1 milliard d’habitants aujourd’hui, sera d’après des projections largement partagées, de près de 1,5 milliard en 2030 et 2 milliards en 2050, dont la moitié aura moins de 25 ans. En 2050, la population de l’Afrique sera supérieure à celle de la Chine et de l’Inde, et trois fois plus nombreuse que celle de l’Europe.
Mais beaucoup reste à faire. Près d’un Africain sur deux vit toujours dans l’extrême pauvreté et les inégalités de revenu sur le continent demeurent les plus élevées du monde. 21 des 25 pays les plus pauvres du monde en 2014 se situent sur le continent africain. De plus, l’Afrique reste une économie essentiellement rurale caractérisée par un vaste secteur informel et une croissance portée principalement par les ressources naturelles.
Malgré ces fortes contraintes tous les espoirs restent permis.
Le débat des années 1970 entre afro-pessimistes et afro-optimistes devient caduc. En effet le cœur du réacteur des économies africaines – son système bancaire- est désormais allumé. Le système bancaire se porte de mieux en mieux. Les banquiers africains sont de plus en plus compétents, visionnaires et enthousiastes. Leurs systèmes se portent bien ! Les banques africaines, objet de cet ouvrage, ont réalisé un des meilleurs rendements au niveau planétaire en 2014 (24%), soit six fois le rendement moyen des banques européennes.
La finance africaine et les banques en particulier ont connu des mutations et des modernisations importantes ces vingt dernières années. Ces changements ont aiguisé la concurrence et ont incité les banquiers à développer de nouvelles stratégies spatiales régionales reposant sur une logique industrielle et de nouveaux métiers liés aux NTIC.
En croisant les regards de spécialistes de l’économie et de la finance du continent – universitaires de renom et éminents dirigeants de banques africaines cette œuvre collective intitulée « Banque et finance en Afrique : les acteurs de l’émergence » est une des premières tentatives qui vise à percer le mystère du processus d’émergence par lequel passe le continent africain en ce début de XXIème siècle.
L’ouvrage est une initiative du Club des dirigeants des banques et des établissements de crédit d’Afrique.
Il est préfacé par Christian de BOISSIEU et Arnaud de BRESSON et édité par la prestigieuse maison d’édition Revue Banque.
À quoi ressemble le paysage africain actuel ? Quelles sont les stratégies suivies par les grandes banques africaines ? Où en est le panafricanisme bancaire et quel est son avenir ? Quels sont les grands défis pour le régulateur bancaire africains ? Quels sont les grands défis qui attendent les banques africaines en général pour les trente prochaines années ? Repli ou expansion des banques étrangères en Afrique ?
Telles sont quelques-unes des interrogations qu’analyse cet ouvrage qui aborde aussi d’autres aspects notamment réglementaires et leur degré d’adaptation à la situation africaine.
Source: http://www.financialafrik.com/2016/03/09/parution-pourquoi-lafrique-va-decoller/#.VuEIZsfy5-U