Deux cent quatre-vingt Fcfa. C’est le montant minimum que tout producteur devrait obtenir pour la vente d’un kg de noix de cajou. Il n’inclut pas les frais de collecte de la coopérative ou du pisteur. Nous vous engageons donc fermement au respect de ce prix, résultat d’un consensus». L’annonce a été faite hier par Dr. Issa Malick Coulibaly, ministre de l’Agriculture. C’était à l’occasion du lancement de la campagne de la filière cajou pour l’année 2011, au 23e étage de l’immeuble de la Caistab, au Plateau.
Le ministre a noté que ce prix officiel de 280 Fcfa/kg, jamais égalé en Côte d’Ivoire depuis 2005, représente un accroissement de 65% par rapport à 2010, où il était fixé à 170Fcfa le Kg. Il a indiqué qu’il est tout à fait normal que des producteurs veuillent beaucoup plus. En comparaison du Ghana voisin où la production est très faible et les coûts des facteurs peu élevés, le prix de 280 Fcfa/kg la noix de cajou est nettement supérieur à celui dans les autres pays producteurs. Notamment le Bénin où le prix de la noix réputée de meilleure qualité est fixé à 200F/kg pour la campagne 2011. Dr Issa Malick Coulibaly s’est dit persuadé que comme en 2010, le prix du kg bord champ de la noix de cajou avait atteint 350Fcfa/kg, cette année aussi, il augmentera au fil de la campagne si la tendance à la hausse du prix international et du taux du dollar se maintient. Il a engagé les parties prenantes à conjuguer leurs efforts pour veiller au respect scrupuleux des dispositions réglementaires. Aussi, le ministre a- t- il mis en garde les «hôteliers». Ces individus qui viennent de l’extérieur pour acheter les produits sans payer de taxe à l’Etat. Et également, ceux qui occasionnent leur fuite vers d’autres destinations à des fin mercantiles. Il a assuré les acteurs de la filière cajou de l’engagement de l’Etat à œuvrer à mettre l’anacarde au même niveau que le binôme café/cacao. Pour non seulement donner un nouveau souffle, voire une nouvelle orientation au développement de la filière, mais encore accroître les revenus des opérateurs, en créant de nombreux emplois stables pour la jeunesse et lutter efficacement contre la pauvreté. La transformation locale de la noix de cajou reste une des priorités du ministre, quand on sait que cette année, ce sont plus de 400 000 tonnes qui seront produites en Côte d’Ivoire. L’anacarde représente environ 100 milliards de chiffre d’affaires annuel et malgré ses résultats, il reste encore très peu profitable aussi bien aux opérateurs qu’à l’économie nationale, a noté Issa Malick.
Quant à M. Abdoulaye Touré, le président de l’Intercajou, il a remercié le ministre et l’a félicité pour avoir donné, pour la première fois, un caractère solennel au lancement de la campagne de la filière cajou. Il a salué les parties prenantes pour leur engagement à relever le prix du kg bord champ. Cependant, il a souhaité que cesse la double imposition sur la noix de cajou, respectivement par le ministère du Commerce via l’Ocpv et celui de l’Agriculture. Aussi a- t- il appelé à la mise en place de comités départementaux de suivi de la commercialisation intérieure de ce produit. La prise de décisions visant l’organisation de l’activité des acheteurs sur le territoire national et enfin, des appuis pratiques auprès des banques.
Cissé Mamadou (FratMat)