Un campement insalubre de plus d’un millier de migrants qui s’était récemment reconstitué dans le nord de Paris était en cours d’évacuation vendredi matin, 26e opération de ce type en un an dans la capitale française, selon l’AFP.
Entre 1.200 et 1.400 personnes, pour la plupart des hommes, originaires d’Erythrée, de Somalie ou d’Afghanistan, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé sous une ligne de métro aérien, non loin des locaux d’une association chargée par les pouvoirs publics d’enregistrer les premières demandes d’asile.
Pierre Henry, le responsable de cette association, France Terre d’asile, a souligné le manque de moyens pour accueillir toutes les demandes: « il faut dans toutes les capitales régionales des centres pour accueillir et orienter les migrants, pour arrêter d’attirer les gens à Paris et à Calais », autre abcès de fixation face aux côtes anglaises, a-t-il déclaré.
Selon Didier Leschi, directeur général de l’Office francais de l’immigration et de l’intégration, les occupants du campement sont aussi « des gens qui peuvent demander l’asile mais ne veulent pas parce que la France n’est qu’une étape », et aussi certains « qui ont obtenu le statut de réfugié mais ne trouvent pas d’emploi et ne savent pas où se loger ».
La foule s’était installée progressivement sur le terre-plein central envahi par des centaines de tentes et de matelas, au milieu des détritus et des flaques d’urine.
Le week-end dernier, des rixes avaient éclaté entre migrants, nécessitant l’intervention de policiers et CRS.
Des cars doivent conduire les personnes évacuées dans des centres d’hébergement en région parisienne et en province. 1.500 places pérennes ou provisoires ont été mobilisées. Plus de 20.000 places d’hébergements ont été créées en France en deux ans, mais ces capacités sont insuffisantes, déplore La Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), qui regroupe des associations d’assistance aux migrants.
Depuis un an, les campements se sont régulièrement reconstitués à Paris dans les quartiers proches de la gare du Nord, débouchant à chaque fois sur une évacuation.
La Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), qui regroupe des associations d’assistance aux migrants, a déploré jeudi le « harcèlement policier et administratif » dont sont victimes les personnes exilées, alors que « la France a l’obligation d’accueillir dignement et d’héberger l’ensemble des personnes qui demandent une protection sur son territoire ».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé la création à la mi-septembre d’un centre humanitaire de réfugiés dans le nord de la capitale.