Le chef de l’Etat, a ordonné hier, 27 Aout 2010, à Divo, aux quelques 150 agents affectés à la Compagnie Républicaine de sécurité (Crs III) de la ville de Divo de mater, sans ménagement et à volonté « tous ceux qui sont contre la République ». Laurent Gbagbo, qui procédait à l’installation officielle de cette compagnie de police, la première du genre à l’intérieur du pays, a fait un rappel de l’histoire de la création de la Crs en 1944 par feu, le général De Gaule, ancien président de la République française. Cette création s’inscrivait, selon Gbagbo, dans un besoin de sécurité pour la France qui sortait de la deuxième guerre. Gbagbo a fait un parallèle entre la Côte d’Ivoire qui sort difficilement d’une guerre civile et la France post-occupation allemande dans les années 1940, pour dire que les méthodes de De Gaule pour instaurer la sécurité, devaient servir à la Côte d’Ivoire. « En 1944, en France, c’était comme ici… La guerre est finie, mais pas totalement… L’intention de De Gaule en 1944 en créant la Crs, c’était de se battre contre les semeurs de trouble, contre l’insécurité. La Crs est donc née pour se battre contre le désordre… Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges. Votre rôle est de faire en sorte que la République vive… Que l’autorité républicaine vive. Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République. Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance. Je vous ai envoyés ici parce que l’ordre est trop souvent troublé à Divo.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République. Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers… Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater… Mon père m’a dit, quand tu es dans l’armée tu ne dois pas réfléchir trop, tu dois taper, taper. Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger… Je vous ai envoyés ici à Divo pour que ceux qui sont contre la République soient tapés, soient matés. Pourquoi il y a toujours des troubles ? Je vous ai envoyés ici pour mettre fin à ces troubles », a dit Laurent Gbagbo, aux policiers de la Crs de Divo, en présence d’un public moyen.
Le chef de l’Etat s’est dit, par ailleurs, heureux de savoir que la Crs III de Divo soit baptisée du nom de Boga Dougou, ancien ministre de l’Intérieur, qui, selon lui, « ne savait pas ce que le mot peur veut dire ». Il a présenté Boga Doudou comme un grand négociateur, qui parlait avec tous, y compris le Rdr, le Pdci… Laurent Gbagbo a promis d’installer dans les prochaines semaines, d’autres compagnies, notamment, dans les Villes de Gagnoa, Abengourou, Daloa, San-Pedro, Man. Le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro a justifié l’ouverture des Crs à l’intérieur du pays par le nécessité de faire face à « l’urgence sécuritaire », soulignant que des foyers de tension « endémiques, de troubles à l’ordre public », devaient être combattus. Pour ce qui le concerne, le Dg de la police nationale, le contrôleur Brédou M’bia, la Crs de Divo est la 3 ème du genre après celles de Williamsville créée en 1966 et celle de la zone 4 qui a vu le jour en 2001. Signalons que cette compagnie est placée sous le commandement du Commissaire de deuxième classe Yapo Yapo Séka Antonin César. La cérémonie s’est déroulée en présence du chef d’état-major, le général 4 étoiles Philippe Mangou, de la hiérarchie militaire, policière et des autorités administratives. Ce sont les anciens locaux du complexe culturel de Divo, situé à la sortie ouest de la ville qui abritent cette compagnie, forte de 150 hommes.
Armand B. DEPEYLA (Envoyé Spécial)