La filière cacao représente un enjeu important.
C’est un décret lu à la télévision nationale qui a annoncé la prise de contrôle par l’Etat de l’achat et de l’exportation de la production de cacao.
Afin d’asphyxier financièrement son adversaire, Alassane Ouattara reconnu président élu par la communauté internationale, avait appelé à une interdiction temporaire de ces exportations.
La filière cacao, dont la Côte d’Ivoire génère 40 % de la production mondiale, est surtout dominée par les multinationales.
Selon des experts cités par l’agence de presse Reuters, près de 500.000 tonnes de fèves, l’équivalent du tiers de la production annuelle du pays, est présentement bloqué dans les différents ports de la Côte d’Ivoire.
Du fait des sanctions et des risques de l’effondrement du système bancaire ivoirien, les prix ont connu un envol sur le marché international.
L’Union européenne, les Etats-Unis, la CEDEAO ont adopté plusieurs mesures contre Laurent Gbagbo et son entourage en vue de les pousser vers la sortie. Sans succès pour l’heure.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader.
Depuis janvier, les combats entre forces fidèles à Laurent Gbagbo et partisans d’Alassane Ouattara font de plus en plus planer les risques d’une guerre civile.
La capitale Abidjan a été, ces dernières heures, le théâtre de violents affrontements. Au moins trois personnes ont été tuées dans le quartier d’Abobo et des maisons de responsables politiques jugées proches d’Alassane Ouattara ont été incendiées lundi.
D’après l’Onu, depuis la reprise au mois de novembre des hostilités, le conflit a fait au moins 365 morts.
Un bilan beaucoup plus lourd, selon d’autres sources.
BBC Afrique