Le 7 décembre 1993, Félix Houphouët-Boigny rejoignait le père céleste. 23 ans après son souvenir est toujours vivace.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis, ils sont dans le sein de la femme, ils sont dans l’enfant qui vagit et dans le tison qui s’enflamme, les morts, ne sont pas sous terre, ils sont dans le feu qui s’éteint, ils sont dans le rocher qui geint, ils sont dans les herbes qui pleurent, ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure, les morts ne sont pas morts’’.
Ces vers tirés du poème, « Les souffles des ancêtres » de Birago diop sont d’autant plus vrais que si l’on les applique à la vie de la nation ivoirienne, ces dernières décennies, on peut dire que Félix Houphouët- Boigny, le bâtisseur de la côte d’ivoire moderne, n’est pas mort. Il vit en chacun de ses héritiers politiques qui ont aujourd’hui repris en main la gestion de la chose publique. Il continue donc, par ses pensées transmises à ses héritiers, à veiller sur
le pays qu’il a fabriqué de main de maître. Rappelons que la côte d’ivoire était la benjamine des colonies françaises. Elle est d’abord devenue, grâce à l’action et à l’intelligence de Félix Houphouët-Boigny, présenté par le général de Gaulle comme un « cerveau politique de premier ordre », la vitrine de la puissance coloniale, puis, après son indépendance, « la vache à lait nourricière » de la sous-région. Le 7 décembre 1993, lorsque le père fondateur avait été rappelé auprès de Dieu, de nombreux observateurs avaient prédit un avenir sombre à la côte d’ivoire. Ils ont eu raison pendant la décennie 2000- 2010. Les querelles qui ont eu cours au sein de la famille Houphouétiste ont ouvert la voie de la nachba (catastrophe en arabe) en côte d’ivoire. Les 10 ans pendant lesquels le bateau ivoire a échappé aux héritiers du premier président de la côte d’ivoire ont quasiment précipité ce pays dans le gouffre. Economie exsangue, chômage endémique, règne de contre-modèle.
La côte d’ivoire, sans repère, avait vu la naissance de personnes aux poches de moralité trouées. Houphouët-Boigny, par l’entremise de ses héritiers, pouvait-il rester indifférent et assister à la mise à mort en règle de ce pays qu’il a façonné, modelé, dessiné ?
En 2002, les deux têtes de file de l’opposition d’alors, Henri Konan Bédié et alassane Ouattara, deux disciples du père fondateur qui s’étaient brouillés, décident de surpasser leurs différends, d’ailleurs négligeables par rapport à l’intérêt de la nation. Ensemble, ils prennent la décision de faire revivre le Bélier de Yakro.
En juillet 2004, lors d’un des multiples sommets ivoiro-ivoiriens qui devait aboutir à l’application de l’accord de sortie de crise de Linas-Marcoussis, des leaders de l’opposition, Alassane ouattara du Rdr, paul Akoto Yao de l’Udpci et Innocent Anaky du Mfa, demandent à Henri Konan Bédié, en sa qualité de ‘’doyen et de dépositaire de l’héritage politique de Félix Houphouët-Boigny’’, de prendre ses responsabilités en réunissant tous les ‘’enfants’’ du père fondateur. C’était le point de départ de la marche vers le pouvoir et la résurrection du père de l’indépendance ivoirienne.
Le 18 mai 2005, naissait le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (rhdp). L’unité retrouvée, les ‘’fils’’ se lancent à la reconquête du saint graal laissé par le père.
En 2010, ils réussissent à se réinstaller au pouvoir. Aujourd’hui, on sent comme un vent houphouétien qui souffle sur la côte d’ivoire. Le ‘’vivre ensemble’’ du président Ouattara, déclinaison de la politique d’ouverture, de partage et de la mystique de la fraternité d’houphouët, permet à la côte d’ivoire de redevenir une nation comme ce dernier l’a toujours souhaité. il avait, en effet, réussi à faire de la multitude d’ethnies un seul bloc. Et ses héritiers sont en passe de réussir à revenir à cette période glorieuse, où le lait et le miel coulaient en abondance dans le pays.
Les signes sont bien perceptibles. Toutes les institutions financières sont d’accord que la croissance est de retour en Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny aussi.
Avec Fraternité Matin