Il s’est enfermé dans un silence prudent depuis les évènements qui ont favorisé la chute de Laurent Gbagbo courant avril. Koné Katinan Justin, ministre délégué au budget dans le gouvernement Aké N’gbo se trouve aujourd’hui- comme bien de cadres de l’ancien régime- en exil. Il est depuis fin mai porte-parole du chef de l’Etat déchu Laurent Gbagbo. Par le truchement d’une personne ressource, nous avons pu établir le contact avec ce diplômé de l’Ena, haut cadre des Impôts. L’interview en exclusivité.
Bonjour, comment allez-vous ?
Koné Katinan Justin : Je vais bien. Tout juste un peu fatigué.
Bientôt trois (3) mois que votre leader, Laurent Gbagbo, a été défait militairement. Etes-vous remis de ces terribles moments ?
K.K.J : Certainement pas. On ne se remet pas aussi vite d’un tel traumatisme. Mais nous avons hérité de lui qu’il ne sert à rien de pleurer devant l’adversité. Cet enseignement nous permet au moins de nous surpasser. C’est ce que nous faisons.
M. Koulibaly Mamadou, président intérimaire de votre parti, le FPI, a expliqué dans une récente interview à Jeune Afrique que « tous les militants et cadres se demandent pourquoi Laurent Gbagbo s’est entêté à ce point à la limite de l’irrationnel ». Faites-vous partie de ces cadres-là qui pensent que Laurent Gbagbo s’est « entêté à la limite de l’irrationnel » ?
K.K.J : Tout dépend de ce que Mamadou Koulibaly comprend par l’entêtement. Lui et moi n’avons pas la même lecture des événements. Moi j’étais en Côte d’Ivoire et il était, lui, au Ghana. Peut-être que la distance que chacun avait par rapport au théâtre de ces douloureux événements justifie la différence de compréhension et d’analyse de ces événements. En tout cas, je ne vois pas en quoi le Président Gbagbo s’est entêté jusqu`aux limites que Mamadou Koulibaly qualifie d irrationnelles. Je ne fais pas partie de ces cadres qui pensent comme lui, et je ne suis pas sûr qu’il en existe plus de deux dans le parti.
Mais objectivement, vous ne pensez pas que Laurent Gbagbo, seul contre tous, n’avait aucune chance de demeurer au pouvoir ?
K.K.J : Mais Gbagbo n’était pas seul ! Il avait le peuple, l’armée et les institutions de l’Etat y compris l’Assemblée Nationale avec lui. Une élection n’est pas une compétition internationale. C’est d abord une affaire domestique. Le cas de la Cote d’Ivoire va certainement faire école. Quelles justifications aurait-il données à ces millions de personnes qui ont porté leur choix sur lui s’il avait eu une conduite autre que celle qu’il a eue si heureusement ? Par ailleurs, ce débat me semble dépassé. Les Ivoiriens s’interrogent comment faire pour avancer c’est cela qui me paraît vraiment important. Et sur ce point, le président Gbagbo, lui-même, a indiqué le chemin le jour de son arrestation par l’armée française quand il a dit il faut passer à la phase politique de la résolution de la crise après les opérations militaires. Je crois qu’il est toujours dans la même logique et il attend encore l’autre camp sur ce chemin.
Le débat est dépassé, dites-vous. Doit-on comprendre que vous reconnaissez Alassane Ouattara comme nouveau président de la République ?
K.K.J : C’est sur cette question que le débat politique et la réconciliation tant recherchée prennent tout leur sens. Il y a eu une élection à l’issue de laquelle deux candidats revendiquent chacun la victoire. L’un est défait militairement par une force de surcroît étrangère, mais le problème n’est pas, pour autant, réglé. La légitimité ne se trouve jamais au bout des canons de fusils. Le problème politique persiste. Et c’est là où l’intelligence humaine fait la différence. Qu’est-ce que l’on fait face à une telle situation. C’est là où la politique, en tant que moyen de gestion civilisée des contradictions et des conflits dans la société, joue un rôle déterminant. Pour que l’on arrive à une solution définitive qui rassure tous les Ivoiriens sur leur avenir, le débat politique civilisé doit s’ouvrir entre personnes de grande intelligence comme les deux candidats pour trouver la solution. Au terme de ce débat, toutes les conclusions sont faciles à tirer. C’est ce qu’attend le Président Gbagbo.
Donc, vous ne reconnaissez pas la décision du Conseil constitutionnel qui fait d’Alassane Ouattara, le nouveau président de la République ?
K.K.J : Il y’en avait une qui existait déjà. Un Conseil Constitutionnel ne se dédit pas. Si la décision du Conseil Constitutionnel était suffisante pour trancher la question ivoirienne, pourquoi avoir fait la guerre alors qu’il avait déjà rendu un verdict. C’est dire que le problème est ailleurs. Je répète que le problème reste fondamentalement politique. Il faut lui trouver une solution politique sans faux-fuyant. Et on ne peut le régler en excluant de ce débat le Président Gbagbo comme cela a semblé être le cas jusqu’à présent. Quand le Président Gbagbo désigne un porte-parole c’est qu’il entend participer au débat politique sur la suite de la gestion de la crise. Il ne faut pas lui chercher une alternative alors qu’il est encore bien vivant et il est le principal concerné par cette affaire. C’est pourquoi en notre qualité de porte-parole, nous avons saisi le Premier Ministre Charles Konan Banny, en tant chargé de la réconciliation en interne, et le comité des sages conduit par Desmond Tutu et autres Kofi Annan en tant que réconciliateurs extérieurs, qui sont à notre avis, les principaux points de jonction entre les deux candidats pour ouvrir le débat politique, qui s impose dans tous les cas de figure. Mieux vaut peut-être l’ouvrir maintenant.
Vous affirmez que le Conseil constitutionnel ne se dédit pas. En voulez-vous à son président Paul Yao N’Dré qui a proclamé Alassane Ouattara, président de la République ? N’a-t-il pas fait l’objet de pressions ? On parle d’une médiation du président John Atta Mills…
K.K.J : Quand on n’est pas capable d’assumer une responsabilité on ne l’accepte pas. Un président de Conseil Constitutionnel ne se laisse pas impressionné.
Un journal vous a cité comme faisant partie d’un groupe de cadres pro-Gbagbo prêts à monter une action de déstabilisation contre le régime en place. Que répondez-vous ?
K.K.J : On ne peut pas être à la fois porte-parole de Gbagbo et adepte des actions de déstabilisation dont a parlé ce journal. Il y a là une incompatibilité absolue. J’avais déjà répondu à ce journal. Je ne reviendrai plus là-dessus. Le credo du Président est et demeure toujours « Asseyons nous et discutons ». Il n’a pas changé et je ne vois pas pourquoi ses lieutenants changeraient. C’est un homme politique et il reste politique.
Un autre canard vous accuse d’avoir acheté une maison à 400 millions de F cfa à Accra avec l’argent du « braquage de la Bceao à Abidjan ». Que dites-vous ?
K.K.J : J’aimerais bien qu’on passe à des choses plus sérieuses. Il y a des personnes qui dessinent le monde de leurs rêves à travers des allégories. L’on tente de faire de moi le héros d’un film de science fiction. Je refuse de jouer ce rôle. J’étais ministre dans un gouvernement et non un chef de gang. Je ne crois pas que ce débat inutile puisse faire avancer la cause de notre pays. Allons-y à l’essentiel.
Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que les nouvelles autorités s’apprêteraient à lancer un mandat d’arrêt international contre vous et certains cadres pro-Gbagbo ?
K.K.J : Elles ont certainement leurs raisons. Je suis un justiciable comme tous les citoyens de ce pays même si mon statut d’ancien ministre me donne quelques protections. Mais comme je l’ai dit tantôt, tout dépend de l’objectif recherché. Est-il opportun de boucher toutes les voies de discussions ? Le conflit est rentré dans une phase civile où l’on a besoin de se parler. La désignation d’un porte-parole par le président Gbagbo répond à ce souci. Peut-être, faut-il laisser des pistes de rencontre possible. Dans un schéma de sortie d’une crise aussi profonde que celle de la Côte d’Ivoire, cela me semble un minimum indispensable. Le Président en prison, le président du parti, tous les deux premiers vice-présidents en prison, il faut savoir, à mon humble avis, laisser l’ouverture nécessaire à la discussion comme le Président Gbagbo lui-même l’a fait pendant tout le temps où il a exercé effectivement le pouvoir d’État. C’est tout cela que nous appelons le débat politique. Choisir la voie, la meilleure pour sortir de cette mauvaise passe reste le gage de succès de la réconciliation. Mais tout cela est de la responsabilité des nouvelles autorités. Il leur appartient de prendre la juste décision.
Vous dites que vous êtes ancien ministre. Le problème, c’est que le pouvoir actuel considère le régime auquel vous avez appartenu illégitime. Pour cela d’ailleurs, le ministre Jeannot Ahoussou a annoncé, en conférence de presse, que Laurent Gbagbo sera jugé devant une Cour d’Assise pour des « infractions contre l’autorité de l’Etat, atteinte à sa souveraineté… »
K.K.J : Je vous ai dit que c’est son droit de vouloir poursuivre les personnes qu’il soupçonne coupables de crimes et délits. Il est ministre de la Justice, il a donc, à travers le Procureur de la République, l’initiative des poursuites pénales. Personne ne lui conteste ce droit. Mais, maintenant c’est au tribunal saisi de trancher l’affaire. Il y a certainement ce que veut le ministre, mais il y a aussi ce que dit le droit. Et le droit est dit par un Juge à la suite d’une procédure contradictoire. Nous ne sommes tout de même pas revenu à la période de l’inquisition. Cela dit, je m’interroge toujours sur l’opportunité de ces poursuites eu égard à la situation de la Côte d Ivoire. Est-il encore nécessaire de cristalliser davantage les positions déjà suffisamment tranchées et qui ne font que faire douter les Ivoiriens sur leur capacité à surmonter leurs contradictions internes ? Quelle gloire tire-t-on à vouloir emprisonner tous azimuts un Président de la République et les Hauts serviteurs de l’État. Il est temps de couper la chaîne des ressentiments nés depuis 1999. Il ne faut pas la transmettre aux générations futures. Or, j’observe que les ressentiments ne font qu’augmenter. Il faut éviter de frelater notre propre histoire au point d’en faire, comme le disait Nietzche, un poison pour nous mêmes. Nous avons cette capacité de dépassement. Il faut le faire. Le Président Gbagbo l’a suffisamment démontré.
Vous semblez demander l’abandon des poursuites au nom de la réconciliation là où les nouvelles autorités pensent que justice et réconciliation vont ensemble ?
K.K.J : Je n’ai jamais demandé d’abandonner les poursuites. Je dis qu’il faut éviter de donner l’impression de faire la justice des vainqueurs. Cela risquerait de compliquer encore plus la situation du pays. Pour moi, la solution et, je le répète, reste politique. Seul le débat politique peut faire sortir la Côte d’Ivoire de la situation difficile qu’elle traverse. On oublie que le Président Gbagbo a été défait militairement là où l’UA proposait une solution politique et lui- même ne demandait rien d’autre qu’un seul recomptage des voix. C’est un aspect important. Mais, une fois encore, je répète qu’il est à la fois du devoir et de la responsabilité des nouvelles autorités de faire ce qui leur semble bien pour le pays. Ce n’est plus à Gbagbo de décider. Il attend toujours sur le chemin du débat politique civilisé. En tout conflit, il faut savoir s’aménager une petite porte de sortie.
Quelles sont les dernières nouvelles que vous avez de Laurent Gbagbo ?
K.K.J : Les dernières nouvelles que j’ai de lui me font dire qu’il irait bien. Il est cependant préoccupé par le sort de la Côte d’Ivoire. Il s’inquiète du sort de tous ces milliers de personnes qui sont en exil. Il pense profondément à toutes ces familles détruites, aux veuves des Fds et des simples citoyens, aux orphelins de cette tragédie et aux prisonniers. A ces milliers de jeunes qui ont cru à la démocratie et qui sont obligés pour cela de vivre qui, en brousse, qui en exil. A tous ces élèves et étudiants qui ne pourront plus retourner dans les classes et les amphithéâtres. Il en est malheureux. Il prie pour eux. Il leur demande de croire à la Cote d Ivoire et à la capacité de ses fils et filles de se surpasser. Il leur exprime toute son amitié. Enfin, je pense à sa famille et notamment à sa mère de plus de 88 ans, contrainte de vivre en exil après avoir tout perdu.
Au fait, où vous trouvez-vous ? On vous annonce tantôt à Accra, tantôt à Luanda…
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K.K.J : Je ne crois pas que là où je suis puisse faire avancer la cause de la Côte d Ivoire.
Comment se fait-il que vous ayez été nommé porte-parole de Laurent Gbagbo au lieu et place de Gervais Coulibaly qui assumait cette fonction jusqu’à la chute de l’ancien Président ? Est-ce parce que Gervais Coulibaly ne faisait plus l’affaire ?
K.K.J : Mon grand-frère Gervais est, reste le porte-parole du Président en exercice. Son petit-frère assume la même fonction pour la même personne mais qui est dans une autre posture. Il s’agit d’un Président en prison. En me désignant comme porte-parole, le Président Gbagbo ne fait que confirmer Gervais. Vous ne pensez tout de même pas que je vais exercer cette fonction sans la bénédiction et la supervision de mon grand-frère. Je suis Tagbana et l’on m’a enseigné très tôt le sens du respect des aînés et les rapports sociaux dans une famille. Je n’aurais jamais accepté cette mission malgré toute ma loyauté vis- à-vis du Président si Gervais ne me l’avait pas permis. Ces choses-là relèvent du sacré chez nous. Considérez que c’est le grand-frère Gervais qui continue d’exercer cette mission et qui continue de bénéficier ainsi de la confiance du Président Gbagbo.
Le ministre Jeannot Ahoussou a indiqué que vous deviez répondre personnellement devant la justice pour avoir conduit la nationalisation forcée de certaines banques commerciales. Il a aussi dit que la somme d’un milliard de F cfa décaissée pour payer les travailleurs d’une banque commerciale, au marché d’Adjamé, a disparu. Que répondez-vous ?
K.K.J : Je vous ai dit que je ne veux pas jouer le héros d’un film de science fiction. Le ministre Ahoussou est garde des sceaux. Dans l’ordre protocolaire du gouvernement, quand il n’y a pas de ministre d’État, c’est pratiquement la deuxième personnalité du Gouvernement après le Premier Ministre. Il est mieux placé pour savoir les compétences d’un ministre délégué dans un gouvernement. J’ai eu la chance de travailler avec le ministre Dallo Désiré, un homme de grande ouverture d’esprit héritée de sa longue expérience du privé. Je profite pour le remercier pour l’encadrement qu’il a bien voulu m’apporter pendant cette brève mais intéressante expérience ministérielle. Je n’accepte pas que l’on lui fasse l’injure de le présenter comme un incompétent et que tout le mérite de l’action du cabinet revienne à son délégué. Cela dit, ce n’est même pas un ministre qui fait une nationalisation. Elle est faite par décret et il n’y a qu’une seule personne qui prend le décret, c’est le Président de la République. Évidemment la solidarité gouvernementale nous rend tous comptables de l’action du gouvernement. Mais de là à penser qu’un ministre délégué a pu forcer la main au Président de la République, c’est un peut trop me surestimer. Mais en tout état de cause, ce que je tiens à dire, c’est que le rôle que j’ai eu à jouer en tant que ministre délégué ou membre du gouvernement dans le dossier des banques, si c’était à reprendre, je ferais la même chose. Pour moi, le comportement des banques en Côte d’Ivoire pendant cette période ne peut mériter aucune condescendance ou une quelconque compassion. Je serais ministre sous le Président Ouattara ou le Président Bédié, je ferais la même chose. C’est une question de conviction personnelle. Moi, je suis client de ma banque depuis plus de 20 ans. Elle m’a démarché alors que j’étais à l’ENA (Ecole normale d’Administration). Elle n’a pas le droit de se comporter avec moi comme les banques l’ont fait avec leurs clients. C’est un acte purement raciste et il s’agit là de la position d’un client. Un banquier n’est pas un épicier. Je dénoncerai ce comportement quel qu’en soit le prix. L’on parle de milliers de morts dans les affrontements militaires. Mais personne ne peut déterminer le nombre de personnes décédées suite à cette décision hasardeuse et méchante des banques. Ce n’est pas parce que je suis en exil ou sous les menaces de poursuites judiciaires que je renoncerai à cette conviction profonde.
Pour ce qui concerne cette fameuse histoire d’argent d’Adjamé, je pense que la banque en question a des services de comptabilité. Mois je n’ai jamais vu cet argent. Ce n’est pas le rôle d’un ministre de garder l’argent. Il y a des services compétents pour cela. Des instructions ont été données pour faire arrêter l’opération clandestine et humiliante de paiement des salariés d’une banque dans un marché. L’opération a été arrêtée et les paiements se sont poursuivis le lendemain dans les locaux de cette banque. Il ne faut pas me donner plus de responsabilité ou de mérite que je n’en avais.
Etes-vous en contact avec un certain nombre de cadres, Ahoua Don Mello, Emile Guiriéoulou…le leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé ?
K.K.J : Je n’ai aucun contact avec personne pour le moment. Je sais seulement qu’ils vont bien selon mes sources d’informations.
Si vous étiez à Abidjan, vous vous trouveriez certainement aux côtés de vos camarades à la Pergola dont 15 viennent d’être inculpés. Avez-vous le sentiment, en étant à l’extérieur, de les avoir trahis ?
K.K.J : Je ne crois pas qu’ils se soient donné librement rendez vous là-bas pour se manifester mutuellement la solidarité. Je mesure leur souffrance. Mais c’est la même souffrance que ceux qui sont en exil endurent à quelques variances près. La place d’un citoyen heureux et libre n’est certainement pas en exil ou dans une prison, fût-elle un hôtel. C’est justement pour cela que le président Gbagbo appelle au débat politique qui est, seul, capable de rassurer les Ivoiriens et de cicatriser, un tant soit peu, les plaies intérieures.
Laurent Gbagbo est poursuivi en justice sur le plan national. Il le sera peut-être au niveau de la CPI. A 66 ans, on peut dire qu’il est politiquement fini ?
K.K.J : C’est quoi être politiquement fini ? Je ne pense pas que vous partagiez le rêve de certains des nôtres qui se précipitent, tête baissée, en étant dans la même logique de la fin politique du Président Gbagbo. Un homme politique ne finit jamais surtout quand on a la trempe du Président Gbagbo. Même s’il n’exerce plus le pouvoir d’État, son influence sur la scène politique ne peut se nier. Il a créé un parti qui reste une force incontournable dans le jeu politique ivoirien. J’observe les soucis inutiles que certains des nôtres se donnent pour retourner la créature contre son créateur. C’est à la fois amusant et utopique.
Vous êtes membre du secrétariat général du FPI. Vous semblez en opposition avec le président intérimaire du parti qui pense qu’il faut repenser votre idéologie et changer le nom du parti ?
K.K.J : Je réponds à cette question en tant que cadre du FPI. Ce n’est pas la mission d’un intérimaire. Il faut un peu de discipline en toute chose. Un intérimaire gère les affaires courantes. Le changement de l’idéologie d’un parti ou de son nom ne se décide pas comme cela dans un coin de la rue. Le FPI est un parti trop sérieux et trop organisé pour être traité de la sorte. C’est une opinion personnelle. Il y a, à mon avis, de la précipitation dans la gestion de l’intérim. Les Ivoiriens commencent à prendre trop de goût au coup de force. C’est dangereux pour la démocratie.
Fait-il bon vivre à Luanda ?
K.K.J : J’y suis allé il y a si longtemps que je ne sais que vous répondre.
Réalisé par Kisselminan COULIBALY